Quand on vous disait que la Picardie revenait dans le game, ce n’était pas du flan ! Kevin, natif de la région, prend désormais un malin plaisir à s’aligner sur les courses de campagne. Soi-disant plus authentiques, plus chaleureuses. Certes, mais nous on croit surtout que c’est un bon prétexte pour éviter les bons vieux 10K sur route, là où son chrono ne cesse de grossir. Au programme de ce dimanche de décembre, un trail de 14KM dans la forêt de Senlis. Sur le papier, pas de difficultés, pas de dénivelé et surtout pas de préparation.

Pour commencer, direction le gymnase du coin pour le retrait des dossards. Quel pied de pouvoir le récupérer juste avant la course, pas besoin de tuer son samedi pour aller sur un village départ de l’enfer. Mais l’ambiance y est tendue, on a vite compris que les autres coureurs n’étaient pas là pour rigoler. 9h30, le départ du 29KM est lancé. Pas de photos du départ, on était bloqué dans l’interminable queue pour aller aux toilettes. Question de priorité. 9h50, les runners sont appelés à rejoindre le «  sas ». En gros on doit juste se mettre derrière une barrière de fortune. Elle est censée contenir 900 coureurs. Gros budget. 10h, tout le monde est prêt à en chier. Le groupe Elite se met en place, dont le terrifiant Club Olympique Fleurines. Ça va envoyer.

Trail de SenlisTrail de SenlisTrail de SenlisTrail de Senlis

La ligne de départ. Heureusement que Top Chrono est là pour y apporter sa précision chronométrique. Parti sur un rythme tranquille, Kevin se positionne au milieu du peloton. Le chemin n’est pas large, tout le monde se marche dessus. Tentant tant bien que mal d’éviter les flaques d’eau. Au bout d’un kilomètre, le groupe s’arrête. Kevin se retrouve face à une énorme flaque d’eau. Rien d’exceptionnel vous nous direz. Sauf qu’un inconscient a la mauvaise idée de la traverser plein fer. Il Senlis(e) dans ce bourbier, et se met à crier «  J’ai perdu ma chaussure ! J’ai perdu ma chaussure ! » La scène est invraisemblable, les pleurs de rires en prennent le dessus sur la qualité de la photo. On ne sait pas ce qu’est devenu ce brave homme, mais on peut imaginer que les 13 autres kilomètres ont dû être compliqués. La course se poursuit sur des passages beaucoup moins drôles : enchaînement de montées/descentes. Ils se sont bien foutus de nous avec leur «  pas de difficultés particulières ». On n’est pas tous égaux face à l’effort ne l’oubliez pas bon sang ! Le niveau est tel, que tous les coureurs sont au même rythme : au pas.

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Mais comme on dit souvent,  » Après l’effort, le réconfort.  » Toutes les descentes sont bonnes à prendre. Conseil d’ami, n’oubliez jamais de lever la tête, ça vous évitera de vous crucifier. Et de faire comme cette dame devant nous au 9ème kilomètre lorsque, la tête ailleurs, elle heurte une pierre de plein fouet. S’en suit une série d’interminables lignes droites. C’est le moment de placer le mental car rien ne nous empêche de tout bazarder pour aller aux champignons. Heureusement qu’il ne reste que deux petits kilomètres car l’idée a dangereusement traversé l’esprit de Kevin. Dix minutes plus tard, le meilleur moment de la course arrive : la dernière ligne droite. Lancé comme une balle, et frais comme gardon, Kevin donne tout sur les derniers mètres. Assez pour bouffer quelques places, ça apprendra aux coureurs inexpérimentés à partir trop vite. À l’arrivée, les visages sont marqués. On sent que tout le monde a déjà bien entamé la saison des raclettes.

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Second meilleur moment de la course : le ravitaillement. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que les organisateurs ne se sont pas foutus de nous. Saucissons et Tucs à volonté, on se demande si celui qui a passé la commande n’a pas confondu apéro et ravitaillement. Bel esprit en tout cas, on ne peut que valider ce choix. Cerise sur la rosette, les organisateurs nous ont également concocté une vidéo de l’évènement. Si après ces 4min20 de plaisir, vous n’êtes toujours pas convaincus pour nous rejoindre sur l’édition 2016, c’est que vous êtes bons pour changer de sport. Ou viser plus haut.

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