Les grands championnats d’athlétisme à la télé, ça évoque quoi ? Les commentaires de Patrick Montel et Bernard Faure, et les interviews pétés de Nelson moins Fort. Les longues après-midi d’été vautré sur le canapé à se farcir le concours de lancer de disque féminin. Les allers-retours entre le barbeuc, le salon et la piscine. Il s’agit là de raisons tout à fait respectables que nous recevons. Mais ce qui nous marque vraiment depuis l’âge où on a embrassé une fille pour la première fois, ce sont les maillots des fédérations. De l’Équipe de France et de la Team USA à Atlanta, en passant par la combinaison de Cathy Freeman aux Jeux de Sydney, puis l’ensemble de la team GB en 2012 à Londres et les tenues félines actuelles de la Jamaïque. Retour sur 20 ans de maillots de légendes, dans l’ordre presque chronologique. L’athlétisme, un écrin pour les designers.

Team USA. Jeux Olympiques d’Atlanta 1996
Record de mode.
Dans une “combi-salopette” qui fracasse, Michael Johnson signe à domicile une des plus grandes performances de l’histoire de l’athlétisme en battant le record du monde du 200m en 19’32”. Il sera détroné au niveau du chrono par Usain Bolt douze ans plus tard, mais pas au niveau du style. La combi Nike bleue nuit, qui arbore une large bande blanche sur le côté ornée d’ellipses dorées, donne à elle seule une hallucinante impression de vitesse. En plus Michael a assorti ses pointes à sa chaîne en or et à la couleur de sa future médaille. Des images qui nous ont marquées à jamais

  

Équipe de France. Jeux Olympiques  d’Atlanta 1996
Atlanta à la pudeur.
L’Équipe de France qui part à  la conquête des États-Unis en 1996 c’est des icônes comme Jean Galfione, Patricia Girard, Jean-Louis Rapnouil, Éric Dubus, et surtout Marie-José Pérec. Avec deux médailles d’or sur 200m et 400m, la gazelle crève l’écran et ses adversaires. Dans un bikini relativement classique mais néanmoins légendaire conçu par adidas, elle donne une incomparable impression de fluidité. Elle griffe la piste, et la combi façon maillot de bain fait parfaitement ressortir ses jambes interminables et ses lignes félines, à défaut de sa poitrine pas vraiment avantageuse. Une tunique bleu roi à bandes, et ça bande.

Jamaïque. Jeux Olympiques d’Atlanta 1996
La Jamaïque, la Jamaïque, je veux l’avoir et je l’aurai.
La Jamaïque c’est pas que la Jamaïque d’Usain Bolt qui a la main mise sur le sprint mondial. La Jamaïque c’est aussi celle de Rasta Rocket, abonnée aux places d’honneur. Losers ? Peut-être, mais avec style s’il vous plaît. Grâce à Reebok et sa tenue mi-palmier, mi-cocktail on the beach qui évoque fortement les Caraïbes, les athlètes rayonnent. Un design qui marquera les esprits.

  

Athletics Australia. Jeux Olympiques de Sydney 2000
Cathy Freeman. Homme libre, mais femme mariée.
Si une alliance avec les aborigènes semble avoir été conclue en Australie pour ces Olympiades, c’est bien au doigt que l’athlète l’arbore et gène les autres concurrentes. Des jambes de feu sur 400m qui lui permettent de décrocher l’Or et devenir le symbole de son peuple en paradant lors du tour d’honneur avec les deux drapeaux australien et aborigène. Mais s’il y a une chose à se ne pas oublier dans l’histoire c’est la combi intégrale conçue par Nike. Un bijou d’innovation qui lui procure une silhouette qu’on n’avait jamais vu auparavant et qu’on ne reverra sans doute jamais. Couverte des pieds à la tête, Catherine peut sortir en toute sécurité sans attraper de MST. Même si on peut soupçonner une certaine influence de la soupe aux choux, il faut bien avouer que cette combi c’était vraiment l’an 2000 !

Fédération Royale Marocaine d’Athlétisme. Jeux Olympiques d’Athènes 2004
Hicham en graisse.
Second athlète de l’histoire après le Finlandais Paavo Nurmi à réaliser le doublé 1 500m et 5 000m aux J.O, Hicham El Guerrouj, bien que très nul en ski de fond, domine le demi-fond dans le berceau des Jeux. Sa foulée racée est magnifiée par le combo short papillon, débardeur confectionné par Nike. Adepte du freeballs, il se sent quand même rassuré par le filet directement intégré au short. Si le rouge et le vert sont les éléments principaux de la tenue, elle détonne surtout par les éléments jaunes qui donnent du tonus à l’ensemble, sublimé par les parements argentés au niveau des épaules. Le seul problème c’est que l’argent, Hicham lui il s’en fout. Il n’y a que l’or qui l’intéresse.

 

Team GB. Jeux Olympiques de Londres 2012
Marche à Londres.
Si Nike a réalisé un gros coup avec la flyknit et les pointes volt aux pieds de tous ses athlètes, au niveau des maillots c’est adidas qui a tiré le gros lot en équipant la Team GB. Un asset bien marketé qui a permis de créér un vrai élan de soutien derrière les régionaux de l’étape. La tunique met en avant une version stylisée de l’Union Jack, symbole rassembleur des peuples d’Outre-Manche. Un maillot qui donne envie de se mettre le cul par terre pour son pays, ce qu’a bien compris Mo Farah. Le Somalien naturalisé Britannique veut rendre la faveur à la Reine dans l’arène. Transcendé par le soutien populaire et les couleurs qu’il porte sur le dos, il monte sur la plus haute marche du podium sur 5 000 et 10 000. Farah-mineux.

  

Fédération Algérienne d’Athlétisme. Jeux Olympiques de Londres 2012
Makhloufi, viva l’Algérie !
Coup de tonnerre sur le 1 500m. Celui qui met tout le monde d’accord en ce 7 Août 2012 c’est Taoufik Makhloufi. À l’aise dans son short papillon vert et son débardeur blanc frappé du swoosh, avec lui c’est la prime à l’efficacité. Comme le style du champion olympique, l’ensemble de l’Algérie n’est pas le plus spectaculaire mais il est terriblement efficace. Tellement épuré qu’on rêverait de courir avec lors du prochain Raid International Jolie Foulée.

  

Jamaïque. Championnats du monde d’Athlétisme de Moscou 2013
Les fauves sont lâchés.
La Jamaïque ce n’est pas que la Jamaïque de Rasta Rocket, c’est aussi la Jamaïque qui rugit. Celle d’Usain Bolt, Nesta Carter, Warren Weir, Asafa Powell et Yohan Blake. Cette génération dorée marque le sprint de son empreinte. Féroce, elle ne laisse que les os aux autres nations. Et ça, Puma l’a bien compris. Accompagnant la fédération depuis plusieurs années, la marque allemande à donné une vraie image cool et conquérante à cette nation de fumeurs de joints. Le maillot qui reproduit un pelage de tigre aux couleurs de la Jamaïque est pour nous un des plus excitants et plus pertinents jamais conçus. Puma réveille le tigre qui est en toi.

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Athletics Kenya. Championnats du monde d’Athlétisme de Pekin 2015
Tout est dans l’allure.
De quoi auraient l’air les coureurs kényans s’ils avaient remporté tous leurs titres en paradant à poil sur la piste ? S’ils ont marqué leur temps de cette façon, c’est aussi grâce à leurs mythiques maillots noir, rouge et vert. Année après année Nike prend peu de risques pour faire évoluer la tunique des athlètes des hauts-plateaux, mais il faut reconnaître que l’on n’est rarement déçu. Une recette qui procure une véritable identité à cette équipe hors-norme, et leur donne de l’allure. Le doublé de Kemboi et Kipruto sur 3 000m steeple à Pékin le prouve, les Kényans ayant évité le coup du pet qui noie dans la rivière.

  

Mahiedine Mekhissi. Championnats d’Europe de Zurich 2014
Un maillot plus vrai que nature.
Finalement, s’il y en a un qui a un point de vue bien arrêté sur les maillots d’athlé c’est l’ami Mahiedine. Se baladant en tête du 3 000m steeple de Zurich, il s’en va décrocher sereinement la médaille d’Or paré du débardeur Asics de la fédé. Mais au fond, Mahiedine il le trouve moche ce maillot. Et il a raison. Qui voudrait entrer dans la postérité avec un uniforme de pompier sur les épaules ? Il tombe le haut, et célèbre sa victoire à la manière d’un footballeur sous les flashs des photographes. Détroné suite à la réclamation de ces fumiers d’Espagnols, Mahiedine se vengera en mettant tout le monde à l’amende sur 1 500m. Finalement, le plus beau de tous les maillots c’est le torse de Mekhissi.

  

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