Depuis quelques mois, Jérémie, Kévin et Adrien se sont mis dans la tête d’aller courir le marathon d’Athènes. Et le marathon d’Athènes ce n’est pas n’importe quoi, pas un marathon à pinpins, c’est le véritable marathon, l’authentique. Empruntant le parcours originel qu’avait effectué le valeureux messager Philippidès, les 42 kilomètres ne laissent pas de place à l’improvisation. C’est donc au long de trois mois de préparation que nous avons testé plusieurs méthodes pour se blesser, et ainsi avoir une bonne excuse pour pouvoir déclarer forfait sans perdre la face. Les dix méthodes ci-dessous ont été expérimentées. Avec succès. Sur Jolie Foulée et nulle part ailleurs.

1/ Se coucher à 4h du matin la veille des sorties longues

Certainement la technique la plus évidente, mais qui requiert tout de même pas mal de persévérance. Trouver la bonne soirée, les copains sur lesquels on peut compter, qui vous soutiendront pendant l’effort. Comme ça fait des années qu’on la pratique, elle commence à être bien rodée. Toujours commencer par trois ou quatre pintes, avant de passer à l’alcool fort. On recommande très fortement de remplacer le traditionnel Red Bull dans la vodka par des gels. Le pomme-crumble a très bon goût par exemple, et le mélange vous permettra de tenir jusqu’aux dernières notes jouées par le DJ.

2/ Faire sa sortie longue au milieu de nulle part sans prendre à boire ni à manger

On l’a toujours dit, se ravitailler c’est tricher. Si c’est vrai en course, ça l’est encore plus pendant les runs d’entraînement. Même si votre entourage vous pousse à emporter des barres de céréales et de la flotte, il faut s’efforcer de partir courir simplement avec sa bite et son couteau. Déjà, on est tous d’accord que courir avec une bouteille, gourde ou n’importe quoi d’autre à la main c’est chiant, et les sacs à dos c’est pour la rando. Éloignez-vous de l’agitation de la ville, remontez le premier canal que vous trouvez le plus loin possible, et quand vous vous arrêtez au treizième kilomètre parce-que vous ressentez une douleur et que vous faites une fringale, faites demi-tour et démerdez-vous pour rentrer. En courant. De toutes façons il n’y a aucun transport alentour. Tant mieux si vous passez l’après-midi à vomir parce-que vous avez fait une crise d’hypoglycémie.

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© Track Mafia

3/ Manger chez des spécialistes de la nutrition sportive

Faut pas déconner avec la nutrition. Ce n’est pas le moment de tout foutre en l’air pour adopter un régime de graines, fruits secs, légumes ou autres algues à la spiruline. Continuez à bouffer ce que vous aimez, et à fréquenter vos restaurants préférés. On recommande tout particulièrement les fast-food dont le nom est un clin d’oeil au sport. Toujours de bon goût. Le marathon Kebab à Londres ou le snack OM Pizza Patrick aux abords du Vélodrome font partie de nos favoris.

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4/ Courir en Kalenji

Pas très chères. Pas très belles. Les paires idéales pour ne pas flamber pendant ses sorties de course à pied. Courez beaucoup avec. Et courez longtemps. Blessure garantie.

5/ Oublier qu’on déteste la course à pied

Alors que déjà le week-end dernier on s’est farci 25km le samedi matin en se faisant chier comme un rat mort pendant deux heures et quart, alors qu’on aurait pu aller acheter des rognons de veau en peignoir et claquettes au marché, on continue de remettre ça chaque semaine. On oublie le nombre de fois où on a attendu le feu vert au passage piéton pour pouvoir récupérer, on croit comme un con que ça va être facile. Mais en vrai ça fait mal. Aux jambes et au moral.

6/ Ne surtout pas s’arrêter quand on commence à avoir mal quelque part

Celui qui soutient qu’il n’a jamais ressenti un début de blessure quelque part en courant est « le plus fieffé des menteurs » comme dirait Pape Diouf à l’égard de Jean-Michel Aulas. Celui qui préfère s’arrêter et rentrer en Uber chez lui pour ne pas aggraver la douleur est une « petite tarlouze » comme dirait Loulou Nicollin à l’égard de Benoît Pedretti. Celui qui a mal, qui sait qu’il est blessé, mais qui continue quand même de courir pour bouffer des kilomètres a tout compris.

7/ Jouer au foot à 11 en Sunday League

Quel intérêt de préparer un marathon pour arrêter de faire tout ce qu’on aime ? Il faut continuer d’écourer Hélène Segara, continuer de boire des coups, continuer de regarder des pornos, et continuer de jouer au foot. Même dans le pire championnat que l’histoire du ballon rond ait connu. Plus réputée pour le nombre de jambes cassées que de passes réussies, la Sunday League d’Hackney Marshes à Londres est la Mecque du football britannique. Si David Beckham et Harry Kane y ont joué à leur jeune âge, on y trouve aujourd’hui surtout des disciples de Francis Llacer. Sortie longue le samedi, match le dimanche. La recette miracle.

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8/ Porter une moustache

Attribut très répandu dans la team Jolie Foulée, la moustache n’aide en rien contre le risque de blessures. Mais elle aide à être beau.

9/ Suivre un plan d’entraînement

Indiscutablement un vrai truc pour ceux qui ne connaissent rien du tout à la course à pied. Quel abruti a besoin d’un plan d’entraînement alors que rien n’est plus enfantin que de courir ? On enfile ses chaussures, on ferme bien la porte à clé en sortant de chez soi, on choisit le parcours et on court sans s’arrêter jusqu’à arriver à nouveau chez soi. Ou alors on fait ce qui est écrit sur ce programme à la con. Sortie de 2,3 kilomètres le lundi, du fitness le mardi, on boit des smoothies le mercredi, fractionné le jeudi, yoga le vendredi, sortie longue le samedi et canapé le dimanche. Vous vous faites renverser par un cadre dynamique en trottinette pendant votre run du lundi. C’est gagné.

10/ Faire une partie de scrabble entre amis

Les activités dangereuses ne sont pas toujours celles que l’on croit. Lionel Letizi, illustre gardien de l’OGC Nice puis du feu Paris Saint-Germain, a montré la voie en se bloquant le dos en ramassant une pièce tombée au sol. La lettre F à ce qu’il paraît. Michael Schumacher ne s’est pas non plus démonté en pilotant une Formule 1, mais en faisant du ski avec ses enfants. Une fracture du crâne dénote d’une belle ouverture d’esprit. Ce n’est donc pas forcément en faisant du vélo à sens inverse sur l’autoroute que vous finirez à l’hôpital.

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Avec tout ça, si on passe la ligne d’arrivée du marathon d’Athènes, c’est à plus rien n’y comprendre.

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