INTERVIEW DAVID LANEY, LA MOUSTACHE DU TRAIL

Si David Laney est sans aucune discussion possible le sosie officiel de notre capitaine Lionel Fracture, il est surtout un traileur reconnu. Avec ses 31 printemps, le coureur ricain s’est notamment fait connaître sur les chemins de l’UTMB avec une 3e place en 2015 (il décroche le titre d’Ultrarunner de l’année cette saison là) puis en terminant 4e l’année suivante. S’il n’a pas breaké entre temps, comme Jean pourrait prendre 12 kg en un été, David s’est fait plus discret les années suivantes. Il est revenu fort ce début 2019 en se baladant sur les 100 miles de la Rocky Racoon, au Texas. Légitime sur format ultra comme sur des courses plus rapides, c’est aujourd’hui sur lui que mise Nike pour un retour dans le game du trail running. Interview avec le célèbre moustachu des sentiers de l’Oregon, à l’occasion du lancement de la nouvelle Pegasus 36 Trail.

Salut David. Avant de commencer, je dois te montrer quelques photos de notre capitaine Lionel. Tu me diras ensuite si tu penses qu’il pourrait partir avec un dossard à toi, incognito.

C’est génial ! C’est hyper marrant, il y a vraiment quelque chose. On devrait essayer pour voir si ça passe ouais !

Capture d’écran 2019-05-27 à 21.11.05

On se garde cette option si tu te blesses alors. Quelle sera ta prochaine course ? Quels sont tes objectifs cette année ?

Ce sera la Western States 100 le 29 juin prochain. Ce sera ma 4ème participation et j’espère faire mieux que les précédentes (meilleure place en 2015 : 8e). C’est mon objectif principal cette année, je suis très impatient d’y être et de courir. Je vais probablement faire quelques courses cet été, mais sur des formats plus courts comme des 50k et moins. Et je terminerais certainement par un autre 100 mile en fin d’année, en novembre ou en décembre.

Tu as commencé l’année avec une sacrée performance au Rocky Racoon 100 en mettant une branlée à tout le monde (plus d’une heure d’avance sur le second). La course était assez plate, tu penses que ton expérience sur piste t’aide pour ces types de terrains ?

Je crois oui. C’était effectivement plat mais très technique, plus que je ne le pensais pour tout te dire. Certaines portions étaient vraiment dégagées, c’était presque comme courir sur la route et je me sentais comme sur la piste, donc très à l’aise, je pouvais dérouler. Mais d’un moment à un autre tu te retrouvais dans des sentiers hyper techniques, très caillouteux et avec beaucoup de racines. Je sais que je dois encore apprendre et continuer à travailler ces sections techniques mais je m’y sens bien, que ce soit sur du plat ou en descente.

Des athlètes comme ton compatriote Jim Walmsley, qui a d’incroyables résultats en trail, a récemment affirmé vouloir faire plus de course sur route. Qu’en est-il pour toi ?

Euh, peut-être. J’ai beaucoup couru sur route en 2014. J’ai vraiment pris du plaisir mais je ne sais pas si j’ai envie d’y retourner. Par contre, je pense effectivement que la piste permet de progresser en trail. En ce moment, j’aime tellement les distances 100 mile que c’est difficile de trouver du temps pour les sessions spécifiques de route. Je crois qu’il faut environ 6 mois pour que la transition retour vers la course à pied sur route se fasse entièrement. Je vais principalement rester sur les chemins de mon côté, mais je garde la volonté de m’essayer à nouveau sur marathon. Pourquoi pas dans les 2 prochaines années !

Quel coureur t’inspire le plus ?

Ah c’est une bonne question. Je dirais probablement Joan Benoit Samuelson, qui a remporté le marathon aux Jeux de Los Angeles en 1984. C’est quelqu’un de très discret et en même temps elle est très puissante et avide de victoire. C’est cool de la voir courir en compétition !

Quelle est ta plus grande peur en montagne ?

Je ne sais pas, je crois que je n’en ai pas vraiment.

Te retrouver nez-à-nez avec un ours ?

Hahaha ! Je ne pense pas car chez moi dans l’Oregon ils sont peureux et s’enfuient très vite. Par contre une morsure de serpent… Ils restent cachés dans les cailloux et rochers, on ne peut pas les voir, je n’aime pas les serpents. Je ne me suis jamais fait mordre et j’espère que ça n’arrivera jamais mais pour l’instant je n’ai jamais vraiment eu peur.

Tu es pour ou contre les bâtons en trail ?

Je n’ai jamais utilisé de bâtons. Je comprends que certains en utilisent mais personnellement je n’aime pas. Je trouve que c’est parfois un peu embêtant, c’est difficile de doubler, surtout sur des sections raides où il n’y a pas de place sur les côtés. Et cette espèce de musique « click click click »…

Est-ce que marcher c’est tricher ?

Non ! Je marche moi-même beaucoup. Certaines montées, même très courtes comme celle du Brévent à Chamonix, sont ultra difficiles. Sur la Western States, je vais probablement me mettre en marche rapide pour environ 20 à 30 minutes sur toute la course. Je suis pour la marche rapide, dans certaines circonstances, c’est hyper efficace !

C’est quoi ta chaussure préférée de tous les temps ?

Certainement la Nike Kiger. Je crois que celle-là (il tient dans ses mains la nouvelle Pegasus 36 Trail) est idéale si on cherche une chaussure plus polyvalente, elle n’est pas loin derrière. La Pegasus 36 Trail est très bien pour les entraînements et je la porterais aussi en course car elle est très légère. Mais je reste sur la Kiger.

Nous savons que tu es également coach. Trois des nos pires athlètes vont prendre part à leur premiers trail en août prochain. Quels seraient tes conseils ?

Ça peut sembler un peu bidon mais vous devez juste profiter de votre première expérience même si vous y allez dans un esprit compétitif. Je crois que la clef dans le trail c’est de kiffer être dehors, apprécier les paysages et ressentir la nature. Les sensations viennent avec tout ça.

Crédit photos : Gatien Airiau

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