En matant les photos des cross de la région lyonnaise, nous avons été interpellés par la vision des pieds nus d’un athlète de l’ASVEL. Nous avons tout de suite voulu en savoir plus sur ce jeune homme. Merci à Bernard de nous avoir mis en contact avec Emmanuel Pillet, un gars passionnant qui nous a presque convaincu de nous lancer dans la course à pied barefoot !


Bonjour Manu, tout d’abord peux-tu te présenter rapidement ?
Bonjour Jolie Foulée !
J’ai 34 ans, je travaille comme développeur logiciel dans le domaine de la simulation numérique appliquée à l’ingénierie mécanique, à Villeurbanne où je réside également.
En course à pied, j’ai fait à l’occasion quelques courses de fond sur piste, déjà couru deux marathons « histoire de », j’aimais bien le semi à mes débuts (j’ai commencé à courir très régulièrement vers 19 ans), mais depuis quelques années je m’aligne principalement sur des 10km car j’apprécie ce temps d’effort et la récupération rapide qui s’en suit.
Dans la catégorie passion, la CAP a donc une place de choix, je lisais même énormément de choses à ce sujet lorsque j’étais plus jeune, mais maintenant cela fait juste partie de mon quotidien et je suis clairement moins curieux qu’avant depuis que j’ai trouvé « ma voie » (dont je vais parler en répondant aux autres questions).
Ça c’est pour les jambes, et pour la tête, on va dire que je m’intéresse aux lectures et discussions me permettant d’en apprendre plus sur l’histoire des Hommes, sur le comment et le pourquoi de l’évolution de leurs conditions de vie et de leurs idées (et donc des miennes !).
Nous te rencontrons aujourd’hui pour évoquer ta pratique particulière de la course à pied, comment la définis-tu ? Barefoot, pieds nus, minimalisme ?
Aujourd’hui, elle se fait sans rien aux pieds, on peut appeler cela « barefoot » ou « pieds nus » ou autrement, je me fiche de l’utilisation des anglicismes. Parfois j’ai envie de dire que « je cours » (point, sans rien ajouter), et que les autres « courent en chaussures » !
Le « minimalisme » désigne le fait de courir avec des chaussures permettant de respecter la biomécanique de la course pieds nus ce qui est déjà pas mal, mais on perd beaucoup de sensations comme par exemple de tout simplement sentir les textures de sols sous ses pieds et d’avoir ceux-ci toujours à l’air libre, de courir en silence, souple, d’être capable d’utiliser pleinement une partie de son corps qui est à tord en général négligée, de ne pas avoir peur de courir dans les flaques d’eau, etc.
Pour cela, je m’entraîne et cours 99.99% du temps barefoot et en ville (pour éviter les graviers ou autres trucs pas sympa lorsque l’on n’a rien aux pieds), mais j’ai une paire de Vibram Five Fingers (VFF) que j’utilise quelques fois l’an par temps de grand froid (à la question « pieds nus ? même l’hiver ?? », la réponse est oui) et pour les courses ayant des portions avec cailloux.

 

Depuis quand cela t’as pris et qu’est ce qui t’a poussé à brûler tes baskets ?

Si je me souviens bien, je crois que c’est fin 2004 que j’ai commencé à réfléchir à ma façon de courir. Avant je ne m’intéressais qu’aux techniques d’entraînement et à l’alimentation, mais à force de galèrer avec une tendinite à un tendon d’Achille et des périostites, j’ai lu plus de trucs sur la « bonne façon de courir », découvrant entre autres sur http://www.volodalen.com/ cette notion de courir en « cycle avant » ou « cycle arrière ». Comme la première façon était visiblement la plus efficace et que je courais alors comme la deuxième, j’ai décidé de m’entrainer en me forçant à courir en « cycle avant ».
Démarche que j’ai appuyée en suivant les conseils trouvés sur un autre site nommé http://www.posetech.com/. Déjà il y a près de 10 ans, alors que le terme « minimalisme » n’existait même pas, il y était conseillé de courir avec des chaussures « plates » comme la Puma H-Street. En même temps, je suis tombé sur le site http://barefootrunning.com/ de Ken Bob Saxton qui lui courait 100% pieds nus depuis bien longtemps et j’ai aimé sa manière de voir la course à pied.
Donc pendant quelques mois, et au prix de nombreuses ampoules et de bonnes douleurs aux mollets, je me suis entrainé à courir sur « l’avant du pied », d’abord avec des runnings classiques, puis avec les H-Street début 2005. J’ai intégré le geste, mais comme j’ai fait cela sans aucune progression en gardant mon rythme d’entraînement normal, ça a fini par casser, au sens propre du terme…
En effet, j’ai commencé à ressentir une vive douleur sur le dessus du pied pendant l’hiver, peu avant les inter-régionaux de cross court 2005. Ne sachant pas du tout ce que cela pouvait être, j’ai tout de même pris part à la course, et au milieu de celle-ci, j’ai senti un gros « crac » dans mon pied qui a alors perdu toute vitalité. J’ai fini la course et la journée avec une douleur énorme au pied que je n’arrivais plus à poser complètement par terre, le lendemain matin j’ai été aux urgences où la radio a montré une belle fracture d’un métatarsien. J’ai alors appris le terme de « fracture de fatigue ». J’en avais trop fait, trop vite.
Ont suivi 2 mois sans courir, mais loin d’être découragé, j’ai alors décidé de reprendre sans chaussures, alternant la course pieds nus et en H-Street les premiers mois, et le 100% barefoot par la suite. Le début d’une longue histoire, qui n’est toujours pas terminée.
Tu connais Abebe Bikila (champion olympique de marathon à Rome en 1960, pieds nus) ? C’est un modèle pour toi ?
Bikila et Zola Budd, je les ai connus en lisant le site de Ken Bob, ils étaient bien sûr présentés comme des exemples. Je n’en ai jamais fait des modèles, mais au moins ils montraient que courir pieds nus aussi bien qu’avec des chaussures était possible.
Avant d’enlever les chaussures, je stagnais depuis quelques années autour de 35-36mn sur 10km et ce en m’entraînant pas mal et en pratiquant d’autres sports d’endurance. Sans jamais rêver de courir aussi vite que Bikila ou Zola, mon ambition était d’au moins arriver à retrouver pieds nus le niveau que j’avais en chaussures et pourquoi pas faire mieux. On peut dire que je n’ai pas trop mal réussi !
Zola Budd, double championne du monde de Cross, ancienne recordwoman du 5000m.

On t’a déjà traité de zinzin ou de va-nus-pieds ?

Zinzin, fou, oui, mais surtout les premières années, car alors le livre « Born to run » n’était même pas dans la tête de son auteur, et les articles sur le minimalisme, voire la course pieds nus, qui sortent en bon nombre désormais dans les magazines ou sur internet étaient inexistants. Alors pour les grincheux, je passais pour le gars qui allait se bousiller les genoux, qui allait avoir de l’arthrose d’ici quelques années, etc, bref, les autres coureurs me collaient tous les maux dont eux souffraient, en pensant que pieds nus ça ne pouvait être que pire.
Des années après, maintenant qu’ils ont vu confirmer ma pratique par des études et reportages, les mêmes me disent qu’ils reconnaissent avoir douté à l’époque que j’arriverais à courir ainsi à long terme, mais que finalement, j’avais surement raison, qu’ils songent à essayer les minimalistes quand ils n’y s’y sont pas déjà passé, m’avouent « l’autre jour j’ai couru pieds nus dans l’herbe », etc.
Mais d’une manière générale, les commentaires que je reçois quand on me voit courir sont plutôt positifs. Que ce soit pendant les courses ou après, et même lors de mes entraînements en ville, il ne m’est pas rare de recevoir des félicitations… ce dont, tout en restant modeste, je ne vais pas me plaindre !
Les shoes sont la partie de l’équipement de running qui coûte le plus cher. Tu ne serais pas tout simplement une grosse pince ?
Une grosse pince, ma famille te dirait que je l’ai été étant jeune, mais maintenant je vais beaucoup mieux. Mais vu qu’en presque 9 ans, je n’ai acheté qu’un paire de Puma H-street, et deux paires de VFF, il est vrai que j’ai fait et continue de faire de sacrées économies !
Les équipementiers mettent en avant leurs technologies comme argument de vente. Quand on voit tes performances on se demande si ce n’est pas du vent. Quelle est ta technologie ? Quel est ton avis là-dessus ?
Je vais en profiter pour préciser que je ne suis pas du tout dans cette mouvance de la « décroissance », que je trouve par ailleurs plutôt résignée voire réactionnaire. Je cours pieds nus, marche pieds nus à l’occasion, simplement pour le plaisir que j’ai à me mouvoir ainsi, et en aucun cas par rejet de « la société consommation » ou de la technologie.
Avant l’aspect social ou mode du port de la chaussure qui je le comprends est respecté pour ne pas trop se faire rejeter par ses congénères, la chaussure est un outil, un progrès qui permet d’aller là ou de faire des choses que l’on ne pourrait pas faire pieds nus, ou de le faire en sécurité. Ça, je ne le nie pas, mais après, objectivement, il y a des nombreuses situations où l’on peut faire sans.
Adolescent, j’étais fan des tennis, je connaissais tout des systèmes Nike Air, Adidas Torsion, Asics Gel, Reebok Pump et je rêvais que ma mère accepte de m’acheter de telles chaussures de sport. Ensuite, lorsque j’ai commencé à courir et jusqu’à mon passage à la course pieds nus, j’ai utilisé ces technologies, ces chaussures avec « drop », faisant attention à la « pronation » ou à la « supination », etc. Le moins que l’on puisse dire, c’est que ça ne tue pas de courir avec de telles chaussures, et pour ceux qui veulent courir en attaquant franchement ou légèrement du talon et en déroulant le pied, il paraît logique de prendre des chaussures avec de l’amorti à l’arrière, amortis dont la technologie s’améliore au fil des années et découvertes, et c’est tant mieux. S’ils ne se blessent pas, je dirais qu’il n’y a pas trop de raison de changer.
Mais s’ils enchaînent les bobos, je ne peux que les encourager à réfléchir à l’approche minimaliste. Et c’est aussi vrai pour les nombreux coureurs que je croise et qui courent déjà sur l’avant du pied ou « médio-pied ». En effet, tout le « poids » à l’arrière ne leur sert déjà à rien sinon à les alourdir.
Après, chacun peut se faire son opinion par sa propre expérience et non seulement avec des a priori et l’argumentaire des marques. J’ai essayé durant des années les deux, les deux voies sont envisageables, j’ai choisi celle qui m’est la plus agréable.
Plus sérieusement, tes records sont costauds (33′ sur 10K), tu t’entraînes toujours pieds nus ?
Oui, comme je l’ai dit plus haut, sauf quelques fois par an où je mets des VFF, je m’entraîne toujours pieds nus. Je vis en ville, donc je m’entraine autour de là où je vis (parc de la tête d’or, Croix-Rousse, berges du Rhône ou de la Saône, Fourvière, etc) et en général je fais le fractionné sur piste.

Tu cours sur tous types de terrains ? Tu as une prépa spéciale pour les jours de compet’ ?

Pieds nus, je ne cours que sur le bitume de la ville, la piste, l’herbe et la terre sans mottes dures. En VFF, je fais le reste, je ne suis pas trop trail, mais j’ai fait 2 courses de montagnes l’année passée, ces gants pour les pieds ont juste l’épaisseur qu’il faut pour supporter la caillasse (pour des pieds déjà bien conditionnés).
Sinon, mes entraînements sont très classiques, j’alterne endurance et fractionné court à long, à raison d’en général 4-5 fois par semaine, très rarement 6 mais ça arrive. Pour les jours de compét, si c’est un objectif, comme tout le monde je cours plus tranquille les jours précédents, sinon je ne fais rien de particulier. Enfin si, mes copains de club te diraient que mon repas d’avant course est toujours constitué d’un paquet de 500g de betteraves sous vide avec 2 œufs à la coque… On a tous nos petites habitudes !
Quels sont tes objectifs pour la fin de saison ?
J’ai bien commencé l’année en battant mon record perso sur 10km à la Prom’ Classic de Nice, passant pour la première fois sous les 33mn pour finir en 32mn38s au temps réel. Donc pourquoi pas encore améliorer ce temps au cours de l’année. Et puis, je ferai sûrement un peu de piste pour descendre mes temps sur 3000m et 5000m que je n’ai pas courus à fond depuis 3 ans, mes chronos ne correspondent donc plus à ce que je vaux sur 10km en ce moment. Idem pour le semi-marathon si j’arrive à me motiver pour faire un peu plus de kilomètres.
Ca fait quoi de marcher dans une merde pieds nus ?
Sans mentir, je crois que ça ne m’est arrivé qu’une seule fois, en courant sur un tas de feuille, car sinon je regarde où je vais donc il n’y a pas de raison que ça arrive. Et bien, ça fait comme marcher sur une limace !
On t’a déjà marché dessus pendant une course ? Ta pire blessure due à ta pratique barefoot c’est quoi ?
Non, on ne m’a jamais marché dessus, et je n’ai jamais reçu de coup de pointe en cross ou sur piste.
La pire blessure, c’est la fracture de fatigue au métatarsien, un grand classique chez les reconvertis à la course pieds nus/minimaliste. Il y a eu celle dont j’ai parlée, mais dans les premières années, même si je n’ai pas consulté, je pense aux symptômes en avoir eu deux autres ou des alertes qui m’ont obligé à m’arrêter quelques semaines. En terme d’adaptation physique, on pense naturellement à la peau, aux muscles et tendons, mais cette adaptation n’est pas si longue que cela. Le plus long à remodeler, c’est la densité osseuse, la résistance de l’os qui doit alors se faire à des contraintes différentes.
Quant aux bouts de verre qu’il y a en ville, en fait il n’y en a pas tant que ça car les trottoirs finissent par être balayé par la voirie, les pas des piétons, la pluie, et quand il y en a ils se voient donc comme les crottes j’en fais le tour. Reste les minuscules éclats de verre qui parfois font des coupures d’à peine 1mm, mais si rien ne reste dans la plaie, en 1 ou 2 jours c’est guéri.
En ce qui concernent les autres traditionnels bobos du coureurs comme les tendinites, aponévroses, douleurs aux genoux, au dos, périostites, ampoules etc, je n’ai plus rien.
Ton podologue est-il devenu ton meilleur ami ? Tu vas le voir souvent ?
La dernière fois que j’ai en vu un, c’était à l’époque où je courais encore en chaussures, les dernières années j’avais des semelles orthopédiques prescrites suite à mes problèmes de périostites. A priori, je ne suis pas près d’en revoir un, mais podologue est bien sûr un métier très utile, et d’ailleurs de plus en plus de podologues sont favorables à la pratique de la course pieds nus même si évidemment certains restent un peu bornés.
Dans l’équipe Jérémie et Julie ont de gros problèmes d’odeurs de pieds, tu leurs recommandes de faire péter les baskets ?
A moins d’avoir la chaire des pieds en putréfaction suite à une gangrène ou autre, les odeurs de pieds sont en gros dues aux moisissures invisibles qui se développent à cause du port de chaussures ou autres. Je ne trouve personnellement pas ça moins dégoutant que la saleté visible qui se colle aux pieds lorsque l’on court pieds nus, au moins celle-ci s’en va de suite au lavage et n’est pas vivante. Donc oui, faire péter les baskets le plus souvent possible leur permettra d’en finir avec ce petit désagrément !

 

Quels conseils donnerais-tu à quelqu’un qui voudrait s’y mettre ?
Le conseil que l’on donne généralement, c’est d’y aller progressivement, de respecter des étapes de transition. Mais comment savoir si on est assez progressif ? En fait, tout dépend de son passé, j’imagine que quelqu’un qui a l’habitude depuis tout petit de faire des activités pieds nus supportera plus facilement et rapidement la course pieds nus que quelqu’un comme moi qui pendant 25 ans n’avait quasiment jamais marché sans chaussures ou chaussettes.
Mais par précaution, il vaut mieux augmenter le nombre de km au fil des semaines et non des jours, il faut comme on dit « être à l’écoute de son corps », demander des conseils lorsqu’un petit bobo traine plus que d’habitude, varier les surfaces sur lesquelles on court, etc.
Si cette façon de courir plait, l’enthousiasme de cette nouvelle pratique fera qu’on ne sera jamais totalement raisonnable, on en fera toujours un peu trop pour éviter entre autre la frustration de s’entrainer un peu moins. Mais dans la mesure du possible il faut garder la tête sur les épaules pour éviter la sale blessure qui l’on imputera alors à tord à « la méchante course pieds nus ».
Pour qui aime les bouquins, il y a presque 2 ans, Daniel Dubois et Frédéric Brossard ont écrit un livre en français à ce sujet. Ce n’est pas parce que je les connais et qu’il y a mon témoignage que je le conseille, j’imagine d’ailleurs qu’ils diraient aujourd’hui certaines choses autrement, mais on y trouve vraiment de bonnes infos :
On a vu que vous vous réunissiez de temps en temps avec d’autres barefooters, il existe une vraie communauté ?
À courir toujours pieds nus, on n’est vraiment très très peu, donc il est assez difficile de croiser un autre barefoot runner sur une course ou dans la ville où on habite sans s’être auparavant connu sur internet.
Il existe en effet une (très petite) communauté qui s’exprime et partage des infos à travers différents forums et réseaux sociaux, le principal animateur étant Christian Harberts qui à travers son site http://www.courirpiedsnus.com/ fait le lien entre un peu tout ce qui se fait en France. Tous les mois il propose une sortie du côté d’Issy-les-Moulineaux.
Pour ma part sur Lyon, de temps en temps aux beaux jours je mets une sortie « Découverte de la course pieds nus » sur OnVaSortir, et alors je fais quelques tours du parc de la Tête d’or avec les 2-3 autres coureurs pieds nus réguliers que je connais dans le coin, ainsi que des coureurs minimalistes ou juste de curieux de courir avec nous pour discuter de notre pratique peu commune de la course à pied.

 

Est-ce qu’au final tu serais pas juste un grand rebelle, tu vivrais au Kenya tu courrais en chaussures non ?
Malheureusement, ceux qui courent pieds nus au Kenya ou en Éthiopie, le font surtout par manque d’argent et non par choix. Le sous-développement qui y est entretenu doit j’imagine générer des surfaces que l’on n’a pas forcément envie de fouler pieds nus, donc a priori, comme la plupart, j’aspirerais à courir avec de belles chaussures si j’y vivais. Mais je n’y vis pas, et j’ai heureusement le choix de courir avec ou sans chaussures.
Je mentirais si je disais que je ne me suis jamais senti « satisfait » de faire les choses différemment, de montrer que l’on peut courir autrement, mais si je cours sans rien aux pieds, c’est avant tout pour le bien-être physique que je ressens en courant avec de vraies « semelles de vent » !

Pour terminer c’est quoi pour toi une jolie foulée ?
Une jolie foulée, c’est comme un coup de pédale, c’est souple, rond, silencieux, rapide. C’est celle que j’essaie d’avoir… mais je gâche tout en courant avec les pieds en canard !
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