Bien qu’inscrit au 10K Paris centre (une vraie course d’enculés) pour faire la fête avec les copains, c’est bien sur la ligne de départ du semi de Run in Lyon que Lio Fracture se présentait en ce beau dimanche, 4ème jour du mois d’octobre 2015. A 15 jours de son objectif de la saison, le marathon d’Amsterdam, une semaine après avoir un peu trop fait la fête pour son anniversaire, à Amsterdam également, mais surtout après une sortie de 30K terminée sur les rotules encore une fois à Amsterdam (avant la fiesta), c’est sur ses terres lyonnaises qu’il venait se tester et voir ce qu’il avait dans le ventre.
Arrivé à 22h30 chez Papa et Maman, on déguste les pâtes de Mama Tonina, et on prépare l’équipement pour demain, sparadra sur les boobs, lait concentré dans la poche, encore merci Maman pour les courses. Levé à 6h, c’est peu dire que la nuit a été courte mais on dort rarement comme un bébé quand on a des images de béton qui déroule sous les Adios dans la tête.
Les copains lyonnais s’alignant tous sur le 10K, c’est en solo, accompagné de son fidèle padre qu’il fait un micro échauffement dans le sas -1h35. Son seul repère sur la distance date du semi de Paris, 1h27 alors qu’il n’était pas vraiment préparé, le record devrait logiquement tomber aujourd’hui même si le but est de ne pas se cramer. Une quinzaine de minutes à écouter des sons à vomir (mais putain qui a décrété que les runners étaient fans de musique de merde ??), quelques banalités signées Gérard Collomb (« Le sport c’est trop bien. », « On va découvrir cette superbe ville de Lyon sous un autre angle… ») et on est parti. La stratégie était de faire les 10 premiers K en 4min ou 4’05 au kilo avant d’accélérer sur la fin, elle va vite voler en éclats. Même en freinant, impossible de ne pas descendre sous les 4min, les jambes sont là donc nouvelle stratégie : on y va et si on pète… ben on pète.
Du coup la bonne vieille technique de remonter les groupes petit à petit fait merveille, les sensations restent bonnes, petit coucou à Michou qui s’était posté au km5, on maintient l’allure jusqu’au kilomètre 9 moment repéré pour avaler un tube de lait concentré même sans vraiment avoir faim, le but est de tester comment ça passe en vue d’Amsterdam. Résultat : c’est pas l’extase mais ça passe et le petit coup d’eau au ravito suivant fait du bien pour rincer la bouche. Ravitaillé, Fracture profite d’une légère montée pour relancer et lâcher le groupe dans lequel il se trouve.
Kilomètre 11, juste après avoir passé le restaurant de Paul Bocuse, Lionel retrouve un autre vieux sage en la personne de son coach Gros Minet. C’est lui qui, à distance, a mis au point son programme de torture préparation pour Amsterdam et c’est très cool de pouvoir partager quelques foulées avec lui. Pépère sur son vélo, Gros Minet (c’est son surnom officiel) balance deux, trois conseils. « Avance un peu la tête, baisse le menton, c’est bien t’es dans le bon rythme là Lionel ! ». « C’est que du plaisir maintenant !! ». Lio revient sur le dossard numéro 30224 qui prend sa roue, deux trois échanges de regards et le mec se lance « Cool ton blog ! », difficile de passer incognito avec cette putain de moustache. On discute donc un peu avec le sympathique Arnaud, si tu passes par là, belle course mon gars ! Petit coucou au Papounet qui avait avancé jusqu’au kilomètre 15 et on entre dans le tunnel mode doux de la Croix Rousse, celui là même où on avait lamentablement échoué dans notre tentative de record du monde. On laisse partir les marathoniens de leur côté en leur souhaitant bien du courage, dans deux semaines Liolio et Idris seront a leur place…
Les derniers kilomètres se font sur la célèbre rue de la Ré, Gros Minet lâche ses derniers encouragements « Allez fais toi plaisir !! ». Tu parles d’un plaisir !! Ça relance, Lionel fausse compagnie à Arnaud, il déroule, pas trop usé par les kilomètres. Finisher du marathon de Berlin 2015, son pote Nico Brun est là dans les derniers mètres pour l’encourager, c’est bon d’avoir tout ce beau monde à domicile. Lionel se contente de garder le rythme pour économiser ses forces pour Amsterdam et se laisser une marge afin de faire tomber son record sur semi à Paris en 2016. Sur la ligne d’arrivée, il ajuste le concurrent juste devant lui, pour la beauté du geste. 1h22min54 chrono officiel, 1h22min36 pour Strava, le PR est dans la poche. Une bise et quelques mots à Gros Minet, un coup de Coca-Cola et on retrouve Michel qui avait gardé la petite laine à enfiler après l’effort.
Lio va pouvoir maintenant aller mater les copains sur le départ du 10K, on aperçoit Pierre, sosie non-officiel de Cristiano Ronaldo qui claquera son petit 43min tout juste revenu de blessure. Le trophée de la plus belle action du match vient récompenser la chevauchée solitaire d’Arnaud pour son envol, en retard dans le sas gris, le plus lyonnais des vauclusiens arbore seul et fièrement le magnifique tee-shirt Jolie Foulée. En parlant de tee-shirt on notera l’effort vestimentaire de Gordon et son superbe imprimé représentant le Coyote. Pour la plupart moins sportifs que la moins sportives de tes copines, les potos lyonnais ont mouillé le maillot donc bravo à Nardau, Gordy, Pierre CR7, Julie et Flo. La plus grosse perf de la journée restera d’avoir réussi à bouffer ces énormes entrecôtes, entre potes, dans leur resto favoris sur les pentes de la Croix Rousse affectueusement surnommé « Chez la pute », une sombre histoire d’ancienne prostitué ayant ouvert cette bonne adresse.
Une bien belle journée, en famille, entre amis, un Lio Fracture qui se rassure avec un bon chrono comme un coureur cycliste en manque de confiance qui vient gagner le petit critérium de sa région pour emmagasiner de la confiance. There’s no place like home.