Sparadrap sur les boobs et crème Nok sur les couilles, il est temps de partir à l’assaut du marathon de Boston. Lancée il y a un an après les 2h57 de Nico sur le Marathon de Paris, le projet de participer à Boston 2017 était bien réel en ce lundi 17 avril. L’organisation est tellement bien huilée, même s’il fallut se lever très tôt, tout semble se dérouler naturellement et dans le calme malgré l’excitation légitime des participants. Les 10 000 bénévoles cainris (pour 30 000 coureurs) sont au petit soin, ça fait deux jours qu’on est plongé dans un espèce de paradis du marathonien, la ville vie au rythme de cette course, les marques et magasins rivalisent de créativité pour faire kiffer (et vendre évidemment…), rien que le fait de préciser dans une conversation que vous êtes venu participer au marathon fait ici de vous un petit héros. Bref, il est l’heure de monter dans nos navettes type bus magique pour une petite heure de trajet qui va nous emmener à , un bled tout ce qu’il y a de plus américain d’où on partira pour une longue ligne droite qui nous amènera à Boston au bout de 42km et des brouettes.
Après avoir profité sans abuser de l’open bar Cliff, Nico et Lio se foutent dans leur sas, on leur a dit beaucoup de choses sur cette course, dénivelé, difficile, facile, chaleur, ambiance, au final ils ne savent pas vraiment à quoi s’attendre. Si Nico envisage de taquiner les 4’ au kilo sur toute la course, Fracture a pour plan de partir en 4’05 puis de ralentir au bout de 5 bornes pour prendre un rythme de croisière autour de 4’12 pour le tenir jusqu’au bout. Main sur le coeur, God Bless America retentit, deux avions de chasses survolent le peloton, on sait dans quel pays on est.
Le départ est donné à un peloton massif de mecs qui courent tous en dessous de 3h. Il faut prendre sa place, ne pas se laisser emporter par l’allure d’autant que le début du parcours est descendant. Il fait déjà très chaud, première emmerde, le gel collé au bras à l’aide d’un bout de sparadrap commence à se barrer à cause de la sueur. Cette technique essayée par nos deux bogoss dans la plus grande improvisation montre déjà ses limites, pas grave tant que c’est que ça c’est gérable. La suite est moins glorieuse, alors que pour une fois il n’a pas fait le fou en partant comme un dégénéré, Fracture est dans un jour sans, sans jambes, sans mental, on est au 15ème kilomètre et il est déjà sec, la course va être longue… Nico devant se bat comme il peut contre la chaleur, il essaye de se maintenir face à un parcours sans possibilité de se relâcher, de la montée ou de la descente, rarement du plat. On est au kilomètre 17 et Lionel marche déjà… A l’approche du fameux Wellesley College, un spectateur lui balance qu’il faudra courir devant les filles s’il veut un « french kiss ». Pour la gloire, il recommence à trottiner. Ça fait un sacré boucan ce « scream tunnel » comme ils appellent ça ici et puisque la course est maintenant bien foirée, Lio décide de profiter de quelques kiss même s’il faut l’avouer, il n’y a pas que des bombasses sur le bord de la route. Il apprendra plus tard que bien qu’étant aller plus vite que lui, Nico aura réussi à faire aussi bien au niveau des bisous, match nul, 6 partout dont un sur la bouche des deux côtés. C’était bien sympa, ce Wellesley College, mais on a encore de la route et on risque de bien se faire chier sur cette fin de parcours. C’est sans compter sur les américains, on avait jamais vu une foule pareille sur une course, tout le long, pas un passage dans la solitude et des encouragements à tous les instants. De l’eau, de la pizza, des bonbons, Fracture se régale avec les Mister Freez qu’on lui donne, ça rend son chemin de croix un peu plus frais.
A l’approche du centre ville, Nico doit se rendre à l’évidence, s’il ne prend pas le bouillon comme son compère, il ne parviendra pas malgré tout à passer sous les 3h, alors dans le dernier virage il tente de faire le show et lance un « Come on !!! » au public, aucune réaction, aussi surprenant que ça puisse paraitre vu l’ambiance, il se mange un gros vent. Y’a des jours comme ça où rien ne sourit ! Il boucle son deuxième major après Berlin en 3h03, une perf qu’il faut quand même prendre du bon côté avec un parcours compliqué et une chaleur difficile à gérer. Fracture versera sa larme de déception sur la ligne au bout de 3h46 d’efforts, difficile à avaler après une prépa qui semblait correcte. Le marathon ne pardonne pas de faiblesse mentale et c’est sûrement de ce côté là qu’il a le plus de boulot à faire, augmenter le kilométrage pendant la prépa sûrement aussi, pas mal de choses à revoir même s’il s’est promis de ne plus s’aligner sur la distance de si tôt… Tout arrogant qu’il était de penser tomber la barrière des 3 heures sans trop de souci, il s’est pris trois gifles de la part du marathon dont la plus belles est bien celle de Boston !
La déception fut de courte durée car même s’ils n’ont pas vraiment trouvé le secret de la licorne, c’est bien cet animal sous forme de médaille qu’ils ont autour du coup, symbole d’une course toute aussi mythique qu’ils viennent de boucler dans une ambiance incroyable. Une prépa et un marathon qu’ils auront affrontés et kiffés en duo. Maintenant le plus compliqué va être de se faire pardonner auprès de leurs meufs respectives pour leurs dérapages aux alentours du Wellesley College…
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