C’est à Sheffield, lors d’un voyage pour découvrir les endroits où le football a été inventé que nous avons eu cette idée audacieuse avec le copain Alexandre. Las des ravitos ennuyeux que proposent les gros marathons, nous discutions avec nostalgie et la bave aux lèvres de nos ravitaillements préférés, que nous avons eu loisir d’expérimenter sur des courses moins prétentieuses, que certains osent même qualifier de « courses à saucisson ». Au cours de notre brillante carrière, il est vrai que nous avons passé en revue des centaines et des centaines de ravitaillements. C’est donc dans un devoir de mémoire, et pour rendre hommage aux efforts faits par l’organisation de ces petites courses que nous avons tenu à rassembler les dix ravitos les plus marquants. À la manière de notre émission favorite, Un dîner presque parfait, nous les avons noté selon trois critères.
1/ Goût
Est-ce-qu’il y a du saucisson, du camembert et d’autres mets délicats dans le genre ? Ou est-ce-qu’on y trouve uniquement des remontants bons pour la santé aussi ennuyeux que des barres de céréales, des pâtes de fruits et des quartiers d’orange ?
Des points en plus pour les ravitos qui offrent des boissons alcoolisées, bien évidemment.
2/ Ambiance
Toute la pression repose sur ces pigeons de bénévoles pour assurer la convivialité au ravito. Le cubi de rosé planqué dans le coffre de la camionette aide souvent à attendre les coureurs lents passer, mais est-ce-que les gentilles Grand-Mères sont bien conservées ou a-t-on affaire à de vieux grognards sans dents ?
3/ Présentation
Ici on notera la localisation du ravitaillement. Est-il situé sur le bord de la Nationale 90, ou offre-t-il un panorama majestueux sur la pleine au pied de la montagne que l’on vient de gravir ?
Alexandre vous embarque en vidéo dans l’intimité de ces ravitos. Ils ont été testé pour vous. Pas pour le plaisir.
Attention, s’il est tout à fait recommandé de boire en courant, il est très mal vu de dîner en pensant*.
Festirun du Véron – 7/10
Goût : 7/10
Le strict minimum et du grand classique pour cette petite course nature de campagne. Simple mais efficace. Deux ravitaillements sur la course, un à l’arrivée bien plus copieux avec du fromage de chèvre, du pâté et de la rillette. La fin de course qu’on aime.
Ambiance : 6/10
Pas vraiment d’ambiance particulière pour ce Festirun. Un comble. Petite course, peu de participants, des bénévoles charmants sur les ravitos. Mais rien à reprocher cependant. Le ravito le plus animé est sans aucun doute celui située à l’arrivée dans le gymnase. Merci à l’association Belote du Véron.
Présentation: 8/10
Le premier était situé à l’entrée d’un bois, le deuxième en sous-bois, et le dernier dans un bon vieux gymnase municipal comme on les aime. En bonus, pour lutter contre la chaleur et rallonger la durée de vie des bénévoles, l’orga avait rajouté des bassines d’eau chez des particuliers sur le parcours. Assez rare pour être signalé.
Trail des Caves de Panzoult – 9/10
Goût : 8.5/10
De la qualité partout. Pas beaucoup de ravitaillements (deux, ce qui est tout de même suffisant), mais une grosse variété niveau bouffe. Du sucré, du salé, et vraiment beaucoup de choix. On aime ça. Mention spéciale pour le ravitaillement de fin qui était excellent puisqu’il y avait même un barbecue.
Ambiance : 9/10
Niveau ambiance c’est un régal, orchestre sur les ravitaillements, des coureurs qui dansent, des bénévoles qui rigolent. Clairement une des meilleurs organisations du coin pour le trail.
Présentation: 10/10
Le cadre de ce trail est un vrai paradis. Comme son nom l’indique, on passe par des caves. Le rêve ! Un des ravitos est situé à la sortie d’une cave, et l’autre est après une grosse bosse juste devant une autre. C’est dans le thème et ça fait plaisir à Hatem.
Oxy Trail – 5.5/10
Goût : 5/10
C’était assez classique niveau bouffe. À part les bonbons Haribo, mais ça nous a flingué le bide. L’avantage en revanche c’est que des ravitos, il y en a énormément. Du TUC, des boissons iso, Saint-Yorre, en passant par les fruits classiques ou chocolat noir. Le tout en quantité astronomique. Excessif mais plutôt plaisant.
Ambiance : 5/10
L’ambiance était très familiale, les ravitos étaient facilement accessibles pour tout le monde pour pouvoir supporter ou décourager les coureurs, au choix. Et comme c’est une grosse course en terme de participants, il y avait toujours plein de trous de cul autour de nous, donc impossible de s’ennuyer.
– 3 points pour avoir accepté une coureuse avec un tee shirt Boost Bastille.
Présentation: 7/10
Un décor très varié. Un parking classique, un parc, un château ou un plan d’eau. Il y en a pour tous les goûts.
Trail du Somail – 9.5/10
Goût: 10/10
Du sanglier à l’arrivée ! Pas besoin d’en dire plus.
Ambiance: 9/10
On prend toujours un plaisir certain à discuter avec les équipes autour d’une bonne soupe bien chaude sur le ravito du Gîte de Campblanc. Et un plaisir tout aussi grand à partager un petit gobelet de rosé au cul de la camionnette dans la descente vers Prémian. Mention spéciale à Tony qui avait sauvé la vie de Guillaume, en hypoglycémie à quelques kilomètres de l’arrivée, en lui offrant une généreuse ration de pain et fromage.
Présentation: 9/10
Un parcours grandiose. Le premier ravito est situé au sommet de la terrible montée du Sentier des Gardes, sur le plateau du lac du Saut de Vézoles. Une vue magnifique sur le lac, les années où la course n’a pas lieu en plein brouillard. C’est à dire une fois tous les 10 ans. Le deuxième ravito se situe de l’autre côté du lac, dans le superbe gîte de Campblanc. Il y a même une cheminée pour que les coureurs les plus lents puissent se réchauffer à l’abri de la pluie. Enfin le dernier ravito a lieu dans la descente vers Prémian, parfait pour ceux qui aiment courir en forêt.*
Semi de Disney – 3/10
Goût : 1/10
Chez Disney, on ne va pas se mentir, ce sont les sponsors qui décident du ravito. Du Powerade de partout, du Ben&Nuts et de la Vittel. Vachement chiant quand on aime pas ce genre de saloperie. Quelques fruits classiques mais rien de fou, ça fait franchement chier au prix du dossard.
Ambiance : 4.5/10
Bon par contre l’ambiance y est très festive, des bénévoles surmotivés pour encourager, certains déguisés. Tout comme les coureurs d’ailleurs. Et quelques groupes de musique aussi parfois. Mais soyons clairs. Ces conneries ce n’est pas vraiment notre pétasse de thé.
Présentation: 3/10
Les ravitos étaient surtout dans les backstages du parc, là où Mickey va fourrer Minnie sans que les visiteurs du Parc ne puissent les surprendre. Ou autrement sur la partie chiante du parcours, en dehors du parc d’attrape-fion. Sûrement plus facile à organiser mais dommageable. Le seul un peu sympa est celui immortalisé sur la vidéo, près d’un étang. À noter qu’il y avait quasiment des ravitos tous les 3km, ce qui est quand même appréciable.
Semi du Printemps d’Ozon Courir – 8/10
Goût : 8/10
Soupe de cresson, chocolat et sauciflard. Que des choses qu’on aime.
Ambiance: 9/10
Chaque année, l’affaire est huilée. Le speaker reproduit ses blagues d’une année sur l’autre et ça fonctionne à chaque fois. Comme quand il fait semblant de vouloir compter tout le monde au départ : « Alors, 18, 28, vous êtes… beaucoup ! ». À l’arrivée, Bernard maîtrise l’exercice des interviews d’après course à la perfection. Le Printemps d’Ozon c’est la convivialité avant-tout. On apprécie tout particulièrement la présence des Miss Pays du Lyonnais au départ.
Présentation: 7/10
Des bosses dans les Monts du Lyonnais. Un parcours au milieu de la campagne, en empruntant des sentiers au milieu des champs. C’est propre.
Trail du Louroux – 7.5/10
Goût : 5/10
Pas grand chose à bouffer sur les ravitos solides. Mais du classique. Fruits secs, bananes, cake. On apprécie les nombreux points d’eau sur le parcours qui étaient les bienvenus au vu la chaleur.
Ambiance : 9/10
Comme souvent lors des petites courses de campagne c’est très convivial du début à la fin. Les bénévoles te préparent les verres et rigolent avec toi. Pas grand monde sur la course donc assez intimiste. Parfait pour choper des Instagram.
Présentation: 9/10
Grange, ferme, chemin, et forêt. Du campagnard comme on aime, avec un ravito d’arrivée finale dans des ruines au coeur du village même. Du grand spectacle !
Trail des Passerelles de Monteynard – 9.5/10
Goût : 9/10
Un des ravitos les plus fous qui nous a été donné de rencontrer sur notre chemin. Une variété de fruits assez dingue. Pastèques, melons, pommes, bananes.. du salé en quantité et tous les classiques habituels. En bonus, des bénévoles qui remplissent tes gourdes pendant que tu bouffes. Ça aurait été un 10/10 s’il y avait eu de l’alcool !
Ambiance : 9/10
La vidéo d’arrivée au ravito reflète bien l’ambiance de ce trail bien connu en France. Les gens font la ola au passage de chaque coureur, tu te sens vraiment transcendé alors que t’as plus vraiment d’énergie. Monastier-de-Clermont est un des passages mythiques du trail, et l’ambiance y est pour beaucoup.
Présentation: 10/10
A l’image de la course, les ravitaillements sont à des emplacements vraiment admirables. Juste après les passerelles sur le 40 & 65 par exemple. En haut d’une bosse avec une vue sur les montagnes, ou à Monastier-de-Clermont juste avant un château. Magnifique.
Even’ Trail – 8/10
Goût: 8.5/10
Du haut niveau et de l’original. On n’avait jamais vu du chocolat blanc Galak et chocolat noir noisette sur un ravito. Pas vraiment idéal pour la digestion mais très cool quand on aime ça. Du plus classique sinon en sucré et salé. Chapeau au ravito d’arrivée avec une grosse variété de cake fait maison par les bénévoles, de la soupe et du bœuf bourguignon. Du boeuf bourguignon messieurs dames, s’il vous plaît ! En bonus, une baguette de pain et une brioche offerte aux finisher. Le trail vrai.
Ambiance: 8/10
Une ambiance hyper familiale sur les ravitos. Avec des bénévoles qui t’encouragent, qui prennent le temps de vanner avec toi et qui en plus sont les mêmes sur les deux ravitos du parcours. Ça charbonne dur.
Présentation: 7/10
Rien d’incroyable, hormis les bruits de coqs et de poules au deuxième ravitaillement qui renforcent l’idée du trail campagnard. Dans les bois, juste avant une descente pour le premier. Simple et efficace.
Hello Birds – 7.5/10
Goût: 10/10
Le ravitaillement d’une course organisée par Jolie Foulée c’est forcément un ravito 5 étoiles. Pas forcément grand chose à se foutre sur la dent, mais du whisky discrètement déversé dans les verres de Coca pour faire la surprise aux coureurs, ce n’est pas quelque chose qu’on trouve sur la première course à touristes venue. De jolie goulées pour les jolies foulées.
Ambiance: 5/10
Des bénévoles certes sympathiques, mais pas vraiment du genre qu’on présenterait à ses beaux-parents. Ce n’est pas que l’on manque de respect à Thibaud DRL, Thibaud St Bernard, Alassan Farah et Adrien Béarnaise, mais ces quatre salopards sont plutôt du genre à vous indiquer la mauvaise route que vous remonter le moral parce-que vous êtes en souffrance à mi-course. Ils sont en revanche beaucoup plus accommodants si vous les croisez lors de l’after run au Donjon.
Présentation: 8/10
Une course au bord des falaises, des ravito dans des champs. Ça a de la gueule, comme Didier.
Ce sont donc le Trail des Passerelles de Monteynard et le Trail du Somail qui sont élus meilleurs ravitos de France testés par les coureurs de Jolie Foulée. Un grand bravo à l’organisation, nous ne pouvons que recommander de tenter l’expérience pour un grand moment de gastronomie, en plus d’un beau moment de course à pied.
À part ça, quand il ne s’amuse pas à tester tous les ravitos de France et de Navarre, Alexandre, que vous pouvez suivre sur sa chaîne YouTube passe son temps à préparer un projet pour le moins ambitieux. Pendant trois jours, rallier tous les stades de football abritant des clubs professionnels à Londres en courant. Vous pouvez suivre l’avancement de cette idée farfelue à travers ce compte Twitter. Et on vous donne bien évidemment rendez-vous en temps voulu sur Jolie Foulée pour découvrir tout ça.
*Contrepèterie