À 2 jours de l’événement running le plus attendu de la West Cost française, La Course de l’Oiseau Blanc à Hello Birds, voyage deux semaines en arrière, sur une course à saucisson courue par 4 de nos pinpins. Le Bruéjouls Tassou Tour, comme son nom ne l’indique pas, est un trail qui se dispute en Aveyron, terre natale de Jean. Parmi la bande de bras cassés de la course à pied que nous sommes, plusieurs ont voulu s’essayer au “plaisir du trail”, tandis que les autres, bien moins cons, sont restés sur le bitume. Amadouant ses futures victimes avec des recettes de mets locaux, Jean a réussi à convaincre Guillaume, Kévin et Romain à se farcir 7h de route entassés dans une Clio 2, pour passer un week-end qui sera finalement pauvre en course à pied, mais riche en calories. Sans perdre l’objectif ultime de vue, nos quatre coureurs non émérites partent bien décidés à tirer aussi le trail vers le bas.
Samedi 15 juin, 10h43
On se réveille bien lourd des gros excès de la veille : en sus du transit routier interminable, les 3,2 kg d’entrecôte, 2 kg d’aligot nous demandent des explications. Les savant mélanges à base de Ricard, bières et vins de région rejoignent la discussion.
11h38
On tasse le tout avec un petit dej avant que Jean ne propose une visite du marché local.
12H03
On est dehors depuis 2 minutes que déjà chacun se balade avec un farçou dans les pattes.
12h10
Deux vieux nous proposent de visiter une cave à vin pour une dégustation. Hésitation : peut-on rentrer avec un farçou en main ?
12h28
Petit tour chez Endurance Shop pour choper quelques gommes, histoire de.
12h57
Retour à la maison, on dépose nos bouteilles souvenir dans les chambres. L’apparté dans la cave n’était pas vain. Il est temps de passer à table.
13h30
On s’endort tous, gavés comme des oies en fête.
13h45
Sauf Guillaume, qui est parti s’en griller un.
15h46
Les chasses d’eau retentissent. Comme un appel à la guerre, on commence à se préparer, peu sereins, direction Bruéjouls.
16h12
Le single track commence sur la route : on est bloqués par un homme très bizarre au volant d’un truc plus lent qu’une voiture sans permis. L’aiguille peine à passer les 25 km/h, en descente.
16h24
Guillaume a déjà pris plus de photos qu’un paparazzi à la Fashion Week.
16h37
Arrivée à Bruéjouls, on prend nos dossards dans une distillerie. Ça sent hyper bon.
17h00
Départ dans 1 heure, mais on a plus envie de prendre l’apéro que de partir pour 20 km et 650D+.
17h29
On lace nos chaussures, on remplit les gourdes, dernier pipi à côté de la ferme de Marcel avant de rejoindre le départ où une playlist NRJ 2012 sature les baffles.
17h52
On apprend qu’on prend le même départ que la course du 10k. Jean, qui avait terminé 7e l’an passé, nous brief sur le parcours et confie qu’il veut chercher un podium cette fois.
17h52’30”
On n’écoute pas les instructions du balisage.
17h59
Départ. 30 mètres plus loin, Jean nous dit déjà que ce n’est pas le même parcours que l’année dernière.
18h03
Romain et Guillaume ont déjà perdu le contact visuel avec Jean et Kévin. Ça monte sur les 5 premiers kilomètres et on sait que ça roule ensuite jusqu’au 9.
18h06
Ça descend toujours au 11e km. C’est pas normal.
18h12
Kévin retrouve soudainement Jean qui sort d’une route non officielle.
18h12
Derrière, Guillaume et Romain se perdent avec un groupe de locaux.
18h20
Kévin perd à nouveau le contact visuel avec Jean, qui n’a pas le temps de faire le guide.
18h34
Près de 30 minutes plus tard, Guillaume et Romain retrouvent enfin le tracé officiel de la course.
18h40
Ces deux-là passent l’homme très bizarre qui roulait à 25 km/h, il fait un selfie avec une vache.
19h05
C’est beau l’Aveyron bordel.
19h23
Kévin et Romain ont mal aux pieds. La Pegasus Trail les emmerde, elle n’aime pas les sentiers techniques et préfère les chemins plats.
19h40
La montre de Jean sonne 19km, les bénévoles l’encouragent : “allez plus que 4 km !”
20h05
Jean arrive, 6e place en 2h07’40”, comme à la maison. 3 km et 230D+ de rab.
20h25
Kévin arrive, 13e place en 2h18’45”, comme espéré. Lui seul ne se sera pas perdu.
Kev s’en balek de Strava…
20h43
Guillaume arrive, 20e place en 2h41’27”, comme une révélation. 4,3 km et 250D+ de rab.
21h00
Romain arrive, 45e place en 3h00’03”, comme un dépucelage douloureux. 4,2 km et 320D+ de rab.
22h32
Toulouse remporte la finale du Top 14. Terre de rugby oblige.
23h01
Enfin à table, l’équipe se goinfre, l’alcool va couler à flot.
23h35
Bières et Rhum aveyronnais, c’est à souligner, sont à table, vides.
00h09
3 cocktails trouvent leur place dans le buffet de nos coureurs. Direction le Loft, la seule et nulle boite de Rodez
00h25, 00h34, 01h28, 01h49, 02h04, 02h25, 03h05, 03h37, 04h04, 04h44, 04h65
Jean, Kévin, Guillaume et Romain lavent le sol du Loft avec des roulades d’un rare équilibre.
05h24
Quelles sont les boulangeries ouvertes ?
05h45
Aucunes, on est à Rodez, putain.
Les notes :
Jean : 9,5/10
Il passe à ça du week-end parfait. -0,5 pour le mensonge sur les croissants au jambon en sortie de nightclub.
Kévin : 8/10
Kev n’a pas su être résilient à J+1. -2 pour avoir souillé le sol Aveyronnais de sa soupe gastrique.
Guillaume : weed/10
Les poumons en fibre de carbone sont-ils vraiment autorisés ?
Romain : 7/10
Pire course, meilleures roulades. À se demander s’il n’était pas venu juste pour boire finalement.
Le lendemain, ce sont 4 gueules bien marquées qui se mettent à table pour la fête des Pères. La famille de l’hôte remettra tout le monde sur le vélo avec des plats travaillés à la perfection et autres boissons, alcoolisées bien sûr. Merci Fifi ! La journée du dimanche ressemblera à du farniente pur et dur pour tout le groupe, sauf Kévin, qui restera dans le brouillard d’une insolation dont lui seul aura trouvé le chemin, un peu comme durant la course. Il y laissera aussi, un genou à terre, quelques vomis fluos. Une bien belle aventure se conclue, on revient à la maison avec une mission remplie : nous avons bien tiré le trail vers le bas.