Il y a ceux qui font une prépa marathon et puis il y a Jean qui fait une prépa trail en préparant et en courant un marathon. La méthode semble fonctionner puisque l’Aveyronnais a réussi un premier gros résultat en accrochant la deuxième place du Capuchadou (52K – 1350 d+) de la Trans Aubrac 2023. Que nous réserve-t-il encore ? Réponses ci-dessous.
Jean, tu as réussi en quelques semaines un marathon en moins de 2h40 et une seconde place sur le format 52K de la Trans Aubrac, sur quel terrain es-tu le plus à l’aise ?
Tu oublies l’eco trail, 3 semaines avant Paris. Cet été j’ai envie de courir davantage sur les chemins que sur la route. Mais pour rendre cette expérience agréable, j’ai trouvé que le marathon de Paris me mettrait un bon coup de pied là où il faut pour faire un peu de « vitesse ». Après deux marathons à essayer de courir aussi vite que le prince d’Arabie et donc deux échecs, je dirais que le trail est plus simple, même si ça reste 4 fois plus long.
Tu vis à Paris et tu viens de l’Aveyron (d’où ton accent chantant et quelques fameuses expressions), tu es partout chez toi en fait ? Quelle était la meilleure ambiance ?
Cette année Paris était presque aussi rempli que les afters JF… L’ambiance était incroyable du début (sauf le bois de Vincennes) jusqu’à la fin. En Aveyron, la densité de spectateurs au mètre carré (le long du parcours) est proportionnelle au nombre de fois où le PSG a passé les 1/4 en LDC. En revanche, l’après course est toujours bien arrosé de mets locaux (aligot, vin, fromage et saucisson) qui remportent fièrement la manche sur la doublette Vittel/banane.
Est-ce que la saucisse du 36 t’as manqué sur la Trans Aubrac ?
Clairement oui. Même si l’unique ravitaillement de la Trans Aubrac est bien fourni, j’aurais plus qu’apprécié une cheering zone au milieu de rien avec une saucisse du 36. Ceci dit, pas certain qu’elle soit compatible avec une bonne gestion de la fin de course… Faut dire que je suis fragile au niveau gastrique.
Ta gestion de course à Paris n’a pas été idéale, est-ce que les changements de cadence sur Trail te conviennent mieux ?
Sur Paris je partais à l’allure visée et travaillée à l’entraînement, mais je n’ai pas su m’adapter aux conditions. J’ai perdu pas mal d’énergie à vouloir tenir un pace seul dans le vent, au lieu de ralentir pour prendre un groupe. Ajoute à ça de grosses difficultés pour gober les gels, et tu as la recette d’une course mal gérée. Sur la Trans Aubrac, je suis parti avec une autre idée en tête : ne pas regarder la montre mais avoir des temps de passages optimistes et/ou réalistes à la mi course. De là, je n’ai pas cherché à coller aux premiers, je voulais juste courir à mon rythme et surtout bien respecter mon plan de nutrition Naak : une barre et 500ml de boisson par heure. Je m’y suis tenu et, petit à petit, je suis revenu sur le groupe de tête. Un fait qui a également joué sur la course, c’est d’apprendre tardivement que j’étais 3ème. N’ayant pour ainsi dire jamais été confronté à un tel scénario, cela a changé la physionomie de ma course. On oublie assez vite que ca fait mal en montée et que ça brûle en descente. C’est assez binaire comme option de course, chasser, être chassé et essayer de pas exploser en plein vol vs le marathon où dès que l’objectif chrono n’est plus jouable, il faut rester mobilisé pour simplement finir.
C’est quoi la suite de ta saison ? Tu as pour habitude d’enchaîner les projets bien débiles, quel est le prochain ?
Comme je le disais plus haut, cet été j’ai envie de passer du temps sur les chemins. Mon plus gros objectif sera de commencer et finir la TDS (149km et 9000m de D+). Pour ce faire j’ai booké quelques courses, comme un 30K sur le Grand-Est by UTMB, la Maxi Race XL et le 90km du Mont Blanc. J’aimerai faire une reco de la TDS en 4 jours, des trips à vélo, dormir dehors et profiter. On veut toujours en faire plus, je vais essayer pour une fois de faire « bien », même si j’aurais bien évidement l’appel des comptoirs en toile de fond.