On ne vous le cache pas, partir courir le semi de Belgrade n’était qu’une vaste blague pour masquer la vraie raison : écrire le Guide du Routier local et se faire du blé pour payer nos rakija sur place. Et on n’est pas peu fiers du résultat putain.
AIR SERBIA
Il faut d’abord s’y rendre en Serbie. La course à pied et l’auto-stop étant relativement hasardeux pour un trip de trois jours, Jolie Foulée vous conseille de prendre l’avion, et pas n’importe quelle compagnie : Air Serbia. Déjà parce qu’elle vous fera raquer 370€ votre billet si vous loupez votre aller (poke Louis), quand ce n’est pas elle-même qui aura du retard (coucou les 4h Jérémie). D’autre part pour la gestuelle de son crew.
Et aussi pour ses hôtesses.
Comptez « normalement » 250€ A/R au départ de Paris.
L’ARRIVÉE
À l’aéroport, vous pouvez choper le wifi gratos sans risquer de MST à votre portable. Récupérez vos valises et 5 000 dinars (40€) puis essayez vous au bus local, qui vous fera gagner le centre-ville en 45 minutes. Le temps de ruminer derrière les vitres non-teintées qu’en avril en Serbie, tu peux te découvrir d’un fil quand le soleil tape à 26°C. Pensez à vous hydrater et à manger des glaces.
LE POPPERS
Votre priorité une fois à Belgrade sera certainement de trouver du poppers. Notre conseil : s’arrêter au terminus, puis descendre la rue du Mekdonalds pour aller à la rencontre de votre fixeuse.
Là, deux sex-shops vous ouvriront grand leur porte. N’essayez pas de demander du Jungle Juice, ils ne vous refourgueront que du Rush. Comptez 2 000 dinars la petite fiole. Refermez bien la porte.
PREMIÈRE BALADE
Le sésame hédoniste en poche, vous pouvez vous promener tranquilou dans le marché couvert juste à côté, où vous croiserez la faune et la flore locale.
Remontez ensuite vers une place avec une petite fontaine, commandez une limonade (très courant là-bas) et entamez la discussion avec le voisin qui vous demandera votre feu. Il s’agira probablement d’un policier en civil qui vous répondra à la question « Is Belgrad a safe city ? » : « it depends, couci-couça ». Quittez les lieux, et commencez sérieusement à penser à vos punchlines Facebook.
LA GARÇONNIÈRE
Jolie Foulée s’est trouvé un plan dodo entre une pizzeria et un mexicain. La proprio du AirBnb – que nous appellerons « la proxénète » pour préserver son anonymat – nous file les clés d’un appart au 5ème étage, avec terrasse. Le meilleur plan pour ramener en after sous prétexte de « montrer le lever du soleil qu’il y a ».
NOVI BEOGRAD
Si votre coloc du week-end est fan d’architecture et de photos Instagram, suivez-le quand il vous proposera de « prendre un tacos pour aller voir de plus près ces grandes tours post-soviétiques que l’on voit depuis l’avion au moment de l’atterrissage ». Effectivement, Louis a raison, ça vaut le coup de voir du bas ces grands buildings du tiéquar de Novi Beograd.
Sur place, vous croiserez aussi des portraits de défunts sur les murs, et des ti chiens sexoches.
UNE MINE EN SERBIE
Par respect pour leur histoire récente, on ne dit pas « se mettre une caisse » mais « se foutre une mine » à Belgrade. Rendez-vous pris dans un restaurant du coin, conseillé par deux filles serbes que vous aurez auparavant rencontré et pris en photo une pizza à la bouche. Si l’un de vos amis s’appelle Victor, ne l’écoutez pas lorsqu’il vous dira que ce sont « des michtoneuses que ne veulent que votre fric les gars ». Non, l’histoire lui donnera tord, elles se révéleront artistes, demanderont à passer du Joe Dassin local aux musiciens du resto, et vous conseilleront de boire le rakija (enfin), avant de payer leur propre note.
L’ÉVENTUEL SEMI-MARATHON
Après une nuit forcément courte et 6L d’eau minérale achetée (eau du robinet déconseillée), il se peut que vous ayez un semi à courir. Là on vous renvoie vers cet article.
ÉTOILE ROUGE / PARTIZAN
Sport toujours, dans les tribunes surtout, il se peut que vous tombiez pile-poil le jour du derby entre les deux clubs de Belgrade : l’Étoile Rouge (club coco) contre le Partizan (équipe de l’armée). Évitez de vous promener dans les rues avec le maillot de Zizou période Juve, c’est en tout cas le conseil donné par le serveur de la pizzeria du coin à Jérémie ZZ : « please / no / hooligans in the streets ». Sur place, calez-vous dans un bar proche du stade pour vous enquiller des bières (alcool interdit dans le périmètre proche), et remplissez-vous le bide de graines, seuls produits vendus à la buvette du stade.
Asseyez-vous à une place quelconque ensuite, puis profitez des fumis, des bombes artisanales, des sièges qui volent.
Et des mecs qui se mettent la main dans le baigne.
LA NUIT
Si par chance encore, vous tombez sur une soirée Bridge The Gap organisée par le crew de runners du coin, n’oubliez pas de manger avant de vous y rendre. Une fois les portes passées – sans contrôle aucun des sacs – sortez tranquillement votre poppers et régalez vos copains. Le combo Open Bar + tabac à chiquer n’est en revanche pas conseillé par Jérémie.
Après un vomis, il est temps de prendre un taxi Gipsy, de s’en rendre compte, de voir la note du compteur s’affoler, de ne pas donner le compte, de perdre son iPhone et de partir fissa de la vago.
LA RAMASSE ET LE RETOUR
Il se peut que le lendemain tombe un dimanche, jour officiel de la ramasse. Et bien tant mieux. Allez vers le Danube, regardez les gens faire du sport pendant que vous glandez, prenez les en photo pour bien les narguer.
Et puis cassez-vous après un dernier concert de rock balkanique.
Envoyés Spéciaux : Guillaume Blot et Jérémie Roturier