Il y a déjà quelques mois, à l’époque où le soleil frappait fort sur ta peau fragile pour peu que t’aies oublié d’appliquer ta crème solaire indice 50+, c’était jour de fête à Limeil avec sa Corrida annuelle. Ce terme chaud tirant son origine d’une course au Brésil, et qui se déroulait initialement le 31 décembre depuis sa première édition en 1925, s’est depuis exportée pour le plus grand plaisir des coureurs de l’Hexagone. Il y’a quelques jours c’était au tour de Thiais d’organiser la sienne et c’était plutôt bien foutu ! Reportage d’une course où personne du blog (par flemme) n’a pris le départ.
Pour votre gouverne, Thiais est une petite commune du Val-de-Marne située en Île-de-France et on appelle ses habitants les « Thiaisiens ». Hormis ça, elle organisait la 18ème édition de sa course phare dimanche dernier. Évènement qui se veut rassembleur, ce sont de plus en plus de participants qui s’empressent de prendre le départ chaque année. Cette fois-ci, ce sont 1700 fadas qui n’ont pas eu peur de pourrir une grâce mat’ pour se coltiner la playlist la plus énervée de France dans le SAS de départ ! Concernant l’équipe nous nous sommes pas Foulés, le froid a eu raison de nous donc on s’est contenté d’aller supporter les potes et de rapporter de Jolis clichés.
Le rendez-vous est donc donné à 8h au Palais des Sports de Thiais avec Renan, Germain, Romain et Khoa. Le bonnet vissé sur la tête, le sac à dos porté façon baluchon et les paluches dans les poches avec cette température frisquette, direction les vestiaires pour les potes du Paris Running Club afin de se préparer à la purge dominicale. L’humidité ambiante des vestiaires, l’odeur du plastique si caractéristique des gymnases, les néons criant une lumière mi-blanche mi-jaunâtre… Tout y est. Deux anciens déjà changés (l’un en short papillon des familles, l’autre déguisé en père Noël), vraisemblablement blasés, engagent la discussion pour briser le silence profond des lieux :
– Il fait froid.
– Tu aurais vu dans les Ardennes en 76 !
– Tu as fait combien de courses en tout ?
– 200.
– Tu vas faire quoi de toutes tes médailles et tee-shirts quand tu vas mourir ?
– Je ne sais pas.
Sale histoire. Les gars ricanent discrètement, Renan oublie de mettre son short pour filer dans le SAS… Le groupe part finalement à l’échauffement puis se caler devant l’arche pile à temps !
10h10, le départ est donné par l’Adjoint du Maire. Devant ça joue des coudes et les gars des clubs du coin ne sont clairement pas venus pour rigoler. Composée de deux boucles de 5 bornes, la course prévoit deux passages au stade municipal où se trouve l’arche d’arrivée. Rodolphe décide de se poser à cheval entre le 4ème et 5ème kilomètre afin d’immortaliser le passage des potes s’ils ne se perdent pas en route. On se gèle, on espère qu’il y aura du vin chaud à l’arrivée histoire que l’on ne soit pas venu pour rien bordel !
Les kilomètres défilent, les potes passent une première fois en serrant les dents, et évitent à tout prix de se faire doubler par un daron farceur déguisé avec un tutu ou une tenue de Père-Noël. Le soleil bien que timoré sort et nous rappelle qu’il existe même en décembre. Incroyable !
Les gars tiennent bon, et tous vont battre leur record personnel en terre Val-de-Marnaise tant bien que mal ! Petit clin d’oeil à Germain qui, poussé par les potes, a su taper les 200 derniers mètres les plus rapides de sa vie. C’est aussi ça le running et pour ça qu’on s’emmerde le dimanche a avoir l’idée d’aller faire des courses au lieu de pioncer. La remise des breloques vous connaissez donc on vous l’épargne car il est temps de célébrer cette pluie de bonnes performances dans le gymnase, où différents mets et boissons chaudes nous attendent ! Avant que chacun d’entre nous retrouve la capitale avec le sourire au coin et la conviction de faire encore mieux la prochaine fois.
En gros pour faire simple, on ne sera jamais aussi persuadé par cette évidence : favorisez les petites courses de banlieue ! C’est plus chaleureux, plus drôle, les bénévoles sont des habitués de la première heure et y’a des toilettes de disponibles sans attendre une plombe et mourir d’asphyxie une fois dedans. Et avec un peu de chance vous pourrez même battre votre record perso et/ou taper un podium devant vos potes… Par contre si vous n’en n’avez pas, petit conseil : faites comme les deux vieux du début, squattez des vestiaires. Peut-être que vous aussi vous trouverez une utilité à vos médailles avant de quitter ce monde et ça c’est la plus grande des victoires.
D’ici là on vous laisse avec quelques clichés maison rapportés de cette belle matinée.
À l’année prochaine !