On dit que c’est la plus belle course du monde et on va tuer le suspens tout de suite : il n’y a rien de plus vrai.
Le New York City marathon c’est une grosse claque de course à pied en pleine face, Disneyland pour les runners, un mythe, une légende, un Major évidemment, une organisation impeccable et évidemment la touche zinzin des américains qui vous emporte dans une euphorie qui commence dès votre arrivée à l’aéroport et qui se termine seulement une fois de retour à la maison.
Tout commence dès vendredi pour le retrait du dossard et surtout la boutique officielle New Balance x New York City Marathon, un des rares stands de village marathon où il faut rester calme et réfléchir avant de claquer un SMIC en merchandising. Le lendemain on chill au pop-up Distance x Jolie Foulée Classics où on peut connecter avec pas mal de monde et échanger un maximum d’énergie positive, tout le monde est bouillant et promet une course incroyable.
Sans transition, dimanche matin, on assiste à un magnifique lever de soleil jaune et bleu sur les gratte-ciels alors qu’on est dans le bus qui nous mène à Staten Island pour le départ. 4°C, on avait pas prévu assez chaud pour l’avant course, on se gèle les c**illes dans une pauvre couverture de survie et l’audacieux bonnet offert par le sponsor Dunkin Donuts. Heureusement, New Balance nous a réservé une place dans sa tente VIP, il y fait chaud, il y a à manger et à boire et luxe ultime pour tout marathonien, une ribambelle de chiottes de chantier facilement accessibles pour se décharger de tout ce qui traverse les athlètes dans un tel moment, vous connaissez.
On nous invite à rejoindre notre sas, c’est immense, on dirait un village, Fracture et Cédric se disent adieu et bonne course. On redoutait le froid qui glace les os mais c’est fluide et l’excitation réchauffe un peu, le temps passe vite et on aperçoit déjà le pont et le départ. La voix du speaker est transcendante « ATHLETES! ON YOUR MAAAARKS!!! », les vagues de départ s’enchaînent avec chacune leur coup de canon, la sono crache un New York, New York par Frank Sinatra, c’est cliché mais bordel que c’est efficace, c’est de très loin le départ le plus stylé qu’on ait eu.
Place à la course, les premiers kilomètres sont déjà incroyables, on se faufile sur le pont pour grappiller des places, courir ça réchauffe et tout de suite la température semble parfaite. Fracture est parti en séance, il a découpé le marathon avec son coach : 5 kilomètres d’échauffement, 10 kilomètres allure marathon de Valence, 10 kilomètres de récup soutenus, à nouveau 10 kilomètres allure Valence et enfin sans forcer jusqu’à la ligne. Le trafic est soutenu en ce début de parcours et Lionel se demande s’il ne va pas pousser l’échauffement jusqu’au kilomètre 7 pour se dégager un peu de ce bazar.
Finalement les avenues sont larges et il peut se mettre en action dès le kilomètre 5. L’ambiance est déjà folle, du monde de partout, des cris, des cloches, des applaudissements, la course passe à une vitesse folle. Fracture à la chance aussi de croiser des potes et d’échanger un mot à chaque fois, Kiel de Lyon, Gabriele de Mental Athletic, Simon des Braves, Tim des Lost Boys. Le passage au Mile 8, Flatbush – Lafayette est particulièrement ouf, c’est le Tour de France, ca hurle, de quoi booster un coureur mais attention, la route est encore longue.
Fin du kilomètre 24, on arrive sur cette saloperie de Queensboro Bridge qui fait bien mal aux cannes, c’est l’heure pour Fracture de repartir sur son deuxième bloc d’allure et le moment exact où il tombe sur Nibrun et Alassan en plein footing new yorkais. Ils sont accompagnés de Gatien qui accepte d’accompagner Fracture, ce sera un tempo pour lui. Gatien est (trop) à l’aise, les kilomètres défilent et ça devient de plus en plus dur pour Lionel, il est bien content d’arrêter de faire chauffer les New Balance SuperComp Elite v4 et d’enfin boucler son second bloc de 10 bornes.
Séance terminée, maintenant on se laisse glisser jusqu’à la ligne d’arrivée, le coach a dit de ne surtout pas forcer, ça tombe bien, Fracture n’a plus rien dans les guiboles. Le combat ce sera pour dans 1 mois à Valencia. Gatien est parti en solitaire devant. La longue montée de la 5ème avenue parait interminable et fait bien mal aux pattes et quand on croit que c’est terminé, on pénètre dans ce qui semble être les montagnes russes de Central Park à ce moment de la course. Il est temps qu’on en finisse, Lionel s’attend à tout moment à se prendre une petite tape sur les fesses de la part du duo Brun/Farah mais c’est seulement en se retournant sur la ligne d’arrivée qu’il retrouve ses potes. Timing parfait, tout le monde est refait d’enfiler ce superbe poncho orange agrémenté d’une doublure polaire à l’intérieure, un calin dans un monde de crampes.
Direction Levain bakery, cookies gratuits pour tous les médaillés. Il fait trop froid pour attendre Cédric qui a respecté la contre performance annoncée ! Sur nos nuages, ponchos sur les épaules ou médailles autour du cou, on va kiffer pendant le reste de notre séjour les félicitations des inconnus dans la rue, dans le métro, à l’hôtel. Les américains sont forts pour ça, ils nous donnent l’impression d’avoir accompli quelque chose d’immense et enclenchent facilement la discussion autour de la course. Une nouvelle mamie trop cool dans le métro nous félicite et nous dit « We love our marathon! », nous aussi on a adoré Madame.
Merci à New Balance pour les souvenirs inoubliables. Vous en voulez encore ? Rendez vous sur notre insta @joliefoulee pour la vidéo du célèbre Lorsbach.