ON A ENVOYÉ UNE MILF COURIR LE 10K RUN IN LYON !

Si l’année dernière c’est Lionel qui représentait la team Jolie Foulée sur semi à Run in Lyon, on a décidé cette année de transmettre le flambeau à notre amie Hélène, trentenaire et maman du petit Léon. Appelons un chat un chat : Hélène est une MILF.

Le récit de notre envoyé spéciale, sans filtre, à découvrir ci-dessous.

La milf n’est pas motivée, la milf n’est pas entraînée, la milf a d’autres choses à foutre que de penser à s’inscrire à une course de 10km un dimanche matin d’octobre. La milf est à l’arrach’ et par conséquent, n’a toujours pas de dossard 3 jours avant le départ…Mais la milf est cernée. En effet, saoule un soir de mai, elle a pris l’engagement auprès de sa pote Ophelie de courir le Run in Lyon. Elle jette alors une bouteille à la mer en actionnant son réseau afin de dénicher le sésame pour de la souffrance sur bitume. Et Dieu bénisse les blessés de dernière minute, les flemmards, les boulets qui avaient pris d’autres engagements type EVJG d’un vieux pote, ou encore ceux qui n’ont pas réalisé que ce dimanche était le lendemain d’un samedi (soir…). Bref, elle trouve un dossard auprès d’une certaine Flavie dont on ignore à laquelle de ces catégories elle appartient. Flavie est inscrite dans le sas des 57min ce qui convient très bien à notre milf, car amplement challengeant à son goût.

Elle a couru 2 fois durant l’été sur des petites distantes (jamais + de 8 km) et a basculé depuis la rentrée dans la résilience sportive la plus totale. Elle envisage d’arriver le jour J la fleur au fusil, en grande pacificatrice de la non performance….
Sa seule prépa réside dans le classique coquillette/jambon blanc/verveine, la vielle au soir, ce qui en soit peut attester d’un réel engagement mental et/ou d’un instinct de survie « last minute ».
Dimanche 2 octobre, matin… Flemme… Elle serait bien restée à faire un gâteaux au yaourt à la maison (statut de milf oblige) mais pas question de laisser tomber Ophelie. Rendez-vous donc dans une petite rue pour se retrouver facilement et déposer son sac aux consignes (au passage : organisation remarquable de cette course, tout roule à la perfection). Avant de s’engager dans leurs sas, Il faudra trouver LE petit recoin, écrin qui saura recueillir leur petit pipi délicat. Ce sera finalement entre une 206 GTI et un mur déjà copieusement aspergé de pisse de coureurs ayant rencontré la même problématique. Elles arrivent dans leurs sas, soulagées. Pour ceux qui n’auraient jamais eu à descendre dans ces bas-fond sportifs, un sas 57 min, c’est comme un sas 47 min, avec une concentration plus importante de surcharge pondérale moulée dans du kalenji. Le speaker et les 2 pompom girls sont relou mais c’est comme Gilbert Montagnié à un mariage, un incontournable. La milf est au degré zéro du stress, la milf attend avec impatience le top départ, elle est attendu pour une blanquette de veau en famille.
GGGGooo ! Le départ est lancé et à l’heure (la milf est assez regardante sur la ponctualité). Elle part un peu comme un petit lapin, elle se sent super bien, légère, comme portée par le bitume, une foulée sublime presque lyrique, une symbiose entre elle et l’asphalte. Nous sommes au 1er kilomètre. Avant le départ, joueuses et galvanisées par Sean Paul, les 2 amies se sont mis une Target de 53 min. Il leur faut donc rapidement doubler leur meneur d’allure. Elles déroulent plutôt pas mal. 2ème km jusqu’ici tout va bien. 3ème km, certes notre milf double à tour de bras mais sent que son impétuosité du départ risque de lui coûter cher…D’autant qu’elles courent sur les quais de Saône et qui dit « quai » dit « pont » et qui dit « pont » dit « petit coup de cul à donner », pas méchant mais qui produit son effet quand on est déjà en sur régime. 4ème km, la milf avoue à sa pote, un point de côté qui la lance depuis le 3ème km. Sa pote, elle, à l’inverse, sent arriver le second souffle.
Au 5eme km, c’est le « mur », là où le coureur du dimanche, notre milf en l’occurrence, se demande ce qu’elle fout ici ! Son point de côté lui fait mal, de plus en plus mal. Il lui fait même très mal, elle veut arrêter. Ophelie, tente de l’encourager, la rebooster… Arrivée dans le tunnel, 2 km de noir, de douleur, avec à l’esprit la tentation de l’abandon. La milf n’aime pas souffrir, elle n’a aucun goût de l’effort. Ophelie, elle, va bien, elle prend les choses en main, lui prodigue de bons conseils: « de longues expirations et poser le regard sur la ligne au sol » et rajoute que « le tunnel est l’idéal pour se refaire ! ». La milf écoute ses conseils scrupuleusement… Tout doucement, elle sent que de façon très imperceptible, ce très vilain compagnon de route est entrain de s’envoler…elle le sent, il est entrain de disparaître. Elle sort du tunnel dans tous les sens du terme. 7eme km, la foulée redevient plus fluide et se fait moins douloureuse. Pont Morand, Re gros coup de cul, ça remet un petit coup de bambou à notre milf. Elle maudit le concepteur du parcours. Elle sent sa pote, bien dans sa course, en sous régime. Pour autant, Ophelie joue la carte de la solidarité féminine et continue à lui doper le moral. Rue de la Ré, 8eme km, la milf goûte à l’expérience du gel « coup de fouet » saveur caramel beurre salé, sorte de compromis entre un truc dégueulasse et un autre truc dégueulasse. 9ème km. Il y a du monde, la foule se fait plus dense, des inconnus l’encouragent » allez Flavie !!! » elle s’appelle pas Flavie mais force est de constater que ce prénom est très populaire chez le supporter. La milf s’avoue à elle-même qu’effectivement elle ne rencontre pas ce type d’émotions lorsqu’elle va faire son petit tour de parc… Ces encouragements la booste. Ophelie en a sous le pied mais malgré la tentation d’allonger la foulée, de venir jouer le chrono en solo, Ophelie prend sa pote par la main. Elles passeront la ligne d’arrivée en 54 minutes… L’honneur de notre milf est sauf.
Plusieurs morales à cette histoire :
1/ la solidarité féminine, y a que ça de vrai !
2/ tout marche au mental. Seule, la milf serait rentrée comater devant tchoupi
3/ rien ne sert de courir, il faut partir à point.
Spécial dédicace à Ophelie pour sa solidarité, à Flavie pour son dossard et son prénom, aux 51% de femmes sur cette course et aussi aux Spicegirls pour tout ce qu’elles ont fait pour le féminisme.
Hélène
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