Avant qu’Idris et Lionel se lancent dans le marathon d’Amsterdam, notre envoyé très spécial à Sydney Pierre-Antoine Gilles s’est coltiné le marathon de Sydney. Retour avec lui sur cet exploit, histoire de prendre quelques conseils au passage.
Bonjour P-A, peux tu rapidement te présenter et nous expliquer ce qui t’es arrivé ?
Pierre-Antoine, 28 ans, j’habite à Sydney et je déteste la course a pieds.
A l’instant ou vous lisez ce post je me suis enfin remis de cette sale affaire…“On m’a dit que c’était pas une brillante idée. J’ai répondu que je n’étais pas brilliant non plus.” Voilà presque deux semaines maintenant que j’ai franchi la ligne d’arrivée du marathon de Sydney (20 Septembre 2015). Mon tout premier! Terminé en 3h34 et des brouettes. Voila, j’ai tué le suspens direct, vous pouvez passer à l’article suivant (ça c’est pour les sprinters, si t’es un vrai marathonien tu vas lire jusqu’au bout, sinon t’es pas un Finisher et ça nous ça nous intéresse pas ok). En tous cas je ne suis pas peu fier de ce chrono je peux vous le dire.
Quelle fut ta préparation ?
La course à pied, ça peut très vite te tendre. Longue… très longue. Mais faites-la sérieusement sinon c’est la mort des genoux. En gros comme dirait mon oncle « L’entrainement c’est pas l’Amérique…”. C’est interminable, ça demande beaucoup trop de motivation, faut suivre un programme sinon on meurt, mais surtout il faut porter de très petits shorts et ça, ça fait mal. A ce qu’il parait il faudrait pas (trop) boire d’alcool non plus mais ça c’est à la discretion. Bon moi, personnellement, j’aime bien les petits-vélos (http://www.marmiton.org/
Ça a donné quoi le jour J ?
Restons dans le vif. Levé des potrons minets à 4h45 pour boire une boisson miraculeuse à base de graines de chia concoctée par ma copine, qui elle aussi courait le marathon. C’est clairement la boisson des champions (après les petits vélos mais ne lui dites surtout pas). Bus de 5h10 puis train à 5h30 pour arriver au depart, bien trop tôt, vers 6h15 (Milson’s Point – North Shore de Sydney) histoire de se mettre dans le bain mentalement. La Zone comme ils disent. Concrètement je crois que je dormais encore à 70% à ce moment là… A Sydney elle ressemble à ca la zone:
Pour l’instant le temps est favourable mais on supporte bien sa liquette tout de meme, ce qui amène le point suivant: l’envie de pisser. ATTENTION! Etape cruciale à ne pas manquer: les toilettes. C’est determinant, vous n’avez pas idée bande d’insouciants. Comme le montre la photo ci-dessous le mot a tourné… tout comme l’odeur passé 6h45 :
Raconte nous ta course.
Longue… très longue. Trop longue. On traverse toutes sortes de phases comme:
‘Franchement, je suis chaud, j’vais l’atomiser cette course’
‘… ça va je suis dans les temps…’
‘He toi là me double pas! T’façons j’te rattraperai j’suis entrainé moi’
‘ ’tin c’est long..’
‘Merde mon iphone s’est éteint, comment j’vais faire pour mon chrono maintenant…’
‘Vas-y mais applaudissez bande de feignasses!’
‘ ‘tin c’est vraiment long..’
‘Comme il court trop mal lui.. laisse tomber maintenant mec, t’y arriveras jamais comme ça’
‘Qu’est-ce que j’fous là déjà..?’
‘5 secondes derrière mon Pace là… accélère mec, tu peux l’faire!’
‘Hum… j’boirais bien un p’tit-velo là…’
‘Mais applaudissez làààà bordel!! Je cours 42 bornes moi putain!!!… Radins t’sais…’
‘…Achevez-moi maintenant… quelqu’un.. j’vais clamser… siouplait‘
‘Alalaaah… Claquage du mec de devant… 1,5Km avant l’arrivée. Il s’est joliment foulé cuilà 😉 Pas d’bol j’te double…‘
“Never trust a fart after mile 20”. Le coup du Mur des 30 Kms peut être évité en buvant et mangeant un peu tout au long. Par contre la lutte des dernières 10 bornes fait pas rire. A ce moment là, se rappeler que « Kilomètres riment avec Centilitres » est essentiel: visualiser une bonne bière fraiche à l’arrivée aide un peu.
Comme Topito t’as 10 conseils pour nous ? Dans deux semaines on se tape la même à Amsterdam.
1. Engagez-vous à courir avec un ou plusieurs potes, ça aidera à pousser vers 6h du mat, avant d’aller au travail. Mettez-vous tous sur Nike+ ou Strava et comparez vos kilomètres / temps avec eux. Vous devriez tous vous détester assez vite.
2. Faites signez un papier à vos autres potes, les non-coureurs, où ils promettent de venir vous soutenir le jour J, sinon ils payent le resto d’après course chez Joël Robuchon. Croyez-moi leurs encouragements mettront à l’amende tous les meilleurs trucs que vous ayez reçu a Noël durant toute votre vie en cumulés.
3. “Jeune, ne pars pas trop fort”. Je sais tu l’as entendu plein de fois mais maintenant j’ai de la légitimité et j’en profite.
4. Lisez ”Born To Run” de Christopher McDougall… ou pas.
5. Faites-vous des T-shirts de vainqueurs avec votre prénom pour récupérer des encouragements gratos de gens qui ne vous connaissent pas, ca marche plutôt bien! C’est clairement un conseil de pince pour les gens sans potes.
6. Mangez des graines. C’est pas l’gratin de pommes de terre de Mamie mais il parait que c’est bon pour vous.
7. J’ai testé que si tu craches beaucoup tu vas plus vite… Ben ouai, forcément, t’es plus léger.
8. On ne le dira jamais assez, s’hydrater est primordial. Je vous renvoie donc vers les petits-vélos (http://www.
9. Les fameux potes non-coureurs peuvent à la fois vous encourager, MAIS EGALEMENT apporter quelques rafraîchissements (bières?) pour l’arrivée. Restons pratique.
10. Surtout, mais alors SURTOUT, faites-vous plaisir les gars… c’est que du bonheur la course à pieds.
Avec tout ca vous êtes fin prêts. Bonne course à vous puis si jamais vous passez dans l’coin, n’hésitez pas, la première bière est pour moi.