On se fait pas mal chier avec ce confinement. L’occasion de faire une revue d’effectif et de présenter les quelques intellectuels qui forment cette bande de potes qu’est Jolie Foulée. C’est Idris qui inaugure la série. Sur un fond de Zahouania.
Idris, peux-tu te présenter rapidement, d’où tu viens, où tu vis, quel âge tu as, ce qui te fait manger et ce qui te fait vibrer ?
J’ai 34 ans et je viens de Pessac, c’est l’une des plus belles villes de France, dans le Sud-Ouest. J’habite maintenant à Strasbourg depuis 3 ans. En graille j’aime le couscous de ma meuf, les cannelés de la toque cuivrée et les glaces de chez Franchi. Je vibre beaucoup pour l’Asie. Pas les ladyboys ou les geishas mais plutôt la bouffe, la culture, la mentalité…
Comment as-tu commencé la course à pied et quels sont tes records ?
J’ai commencé au collège, c’était le seul sport où j’étais pas nul. Lionel m’a repris en main quand il a vu que je courais en short de bain, t-shirt coton et Nike Dunk. Il m’a fait croquer un plan sur la Zoom Elite et m’a dit d’arrêter de manger au KFC.
Niveau record c’est loin d’être flamboyant vu que je me trouve tout le temps des excuses pour ne pas m’entrainer.
42:36 sur 10km / 1er de la team Jolie Foulée sur le 10km paris centre 2014
3:59:52 sur marathon / 1er de la team Jolie Foulée sur le marathon d’Amsterdam 2015
Raconte-nous les débuts de Jolie Foulée.
J’ai rencontré Lionel sur skyblog il y a 13 ou 14 ans où on perdait énormément de notre temps à écrire des articles pas toujours très intéressants chacun de notre coté . Il y a 6 ans, il est venu passer des vacances gratuites chez moi avec beaucoup de temps à perdre car il était au chômage. On voulait partager notre passion sans pour autant casser la tête des gens avec des plans pétés alors qu’on n’est pas coach. Donner un côté un peu plus bandant que ce qui était présent à l’époque sur l’internet. On est début août en 2013, 2 mois plus tard Benjamin et Jérémie vont nous rejoindre.
Et Jolie Foulée aujourd’hui c’est quoi ?
Aujourd’hui c’est plus une bande de potes qui courent ensemble. On n’a pas vocation à recruter des runners pour atteindre un objectif de perf ou ressembler à ce qu’on n’est pas. On partage toujours les dernières infos ainsi que nos avis sur du matos ou des courses sur le site.
En 2020, quel est le pire fléau qui touche la course à pied ?
Les courses sans âme, sans ambiance avec des dossards entre 35€ – 100€ et des sponsors à gogo. 10 000 bénévoles exploités pour soit disant l’amour de la course à pied alors qu’on sait tous que c’est pour les poches d’un mec. Au mieux il va payer 1 gars à mi-temps pour répondre aux mail de la municipalité et tenir sa page Facebook. Le mec ne lâchera pas 1€ pour développer la course à pied localement tout le reste de l’année. C’est ce genre de fléau qui est le pire pour la course à pied en 2020.
Ton meilleur et ton pire souvenir avec l’équipe ?
J’en ai deux :
- Breakin5, le moment où on célèbre le sub5 de Gouffefrisee juste après la ligne d’arrivée tous ensemble mais sans Saint-Bernard.
- Le marathon d’Amsterdam avec TomTom (les montres). C’était mon 1er marathon avec Lionel a qui j’ai un peu forcé la main en disant : » un marathon gratuit c’est forcément de bonnes conditions ». Je termine en 3h59 sans entrainement et avec maxi 50km cumulés à mon compteur sur les deux précédents mois. C’est mon plus gros hold-up et j’en suis très fier.
Mon pire souvenir reste mon 1er 10km l’Équipe où je me suis fait taper par Chantal et beaucoup d’autres. Je me souviens pas du chrono mais on devait être très proche du niveau de Béarnaise aujourd’hui, rien de glorieux.
Tu es un grand collectionneur de shoes, de livres, de tee-shirts, etc., qu’est-ce qui te plait dans la culture autour de la course à pied ?
J’aime bien me plonger dans mes archives, voir l’évolution des courses, des tenues de jogging, des technologies dans la course à pied.
On se rend compte que pas mal de trucs sont pompés en arrière pour les coloris ou même une techno (la plaque carbone). Il y a 25 ans on parlait supination, pronation, neutre puis après minimalisme avec les fives fingers, le drop, le retour d’énergie, maintenant on est plus sur le maximalisme avec rocker.
Hier les industriels voulaient nous vendre une pompe pour chaque type de coureur, aujourd’hui c’est différent ils veulent réduire leurs coûts en travaillant les mêmes moules et essayent de faire un maximum de pompes polyvalentes, faciles à vendre à tout le monde.
Je me demande bien quelle banane sera à la mode demain pour nous faire consommer plus.
Avec la trentaine, tu passes de plus en plus de temps avec une fourchette à la main et moins de temps à l’entrainement. Tu comptes t’y remettre sérieusement un jour ?
Je me dis en voyant le parcours de Kevin (anciennement gros kéké) que rien n’est impossible. Il est passé d’ancien gardien amateur obèse à coureur proche du sub3 en s’entrainant chez Dynamo.
Peux-tu révéler un secret croustillant sur l’un des mecs de l’équipe ?
J’ai vu Nibrun pleurer comme une madeleine à son mariage, c’était émouvant.
Ta définition d’une jolie foulée.
Certainement celle d’Haile Gebrselassie, imperturbable…