THOM A COURU LE MARATHON DE PORTO POUR NOUS !!

De notre envoyé spécial Thom Skor, en direct de Porto…

Le projet naquit un matin d’avril devant la machine à café, dans la salle de pause du 7ème étage. C’était validé, Clem le slovène et Thom allaient se frotter à la distance mythique. Habitués des 10km et encore puceaux du moindre semi, le défi était de taille. Amsterdam affichant complet, nous nous résignions, laissant la team Jolie Foulée s’envoler sans nous, pour nous rabattre sur Porto deux semaines plus tard.

Programme d’entraînement sur 4 mois pour Thom suivi de manière plus ou moins (plutôt moins) acidue avec en moyenne 2,5 sorties par semaine essentiellement en EF à raison de 25 km hebdomadaires. Ça n’était sans doute pas suffisant, mais ça il ne le savait pas encore. Clem quant à lui se concentre sur un programme des plus adaptés à base de séances de crossfit en complément d’une pratique intensive de footy (aka football australien aka sport actuellement en quête de nouveaux licenciés pour former une équipe sur le territoire français).

7 octobre, on débarque à Porto avec 3 objectifs:
1. Ne pas ruiner notre projet en cédant à l’appel de l’apéro:
C’est samedi aprem, soleil, terrasses, et forte concentration de pintes aperçues au mètre carré. L’hypothèse du craquage est sérieusement discutée une heure durant, mais finalement classée sans suite.
Un putain de Fanta orange un samedi soir en terrasse !!

Un putain de Fanta orange un samedi soir en terrasse !!

2. Finir ce foutu marathon en moins de 4h :
L’avant veille et la veille, Thom dort mal (4 ou 5 h), le stress sans doute. Dimanche matin on part trouver la ligne de départ. Mais le dimanche, les métros sont peu nombreux… On commence à être super en retard. Après avoir gratté des épingles à nourrices à de délicieuses retraitées assises dans le même wagon, on fixe nos dossards et on descend enfin au 18ème arrêt.
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On attend le metro. On ne sait pas encore…

Il est 8h58 pour un départ à 9h. Alors on commence notre course de manière prématurée avec une poignée d’autres boulets. On connait pas les lieux et on a envie de pisser sévère, le bide en vrac et les jambes déjà sciées par toute cette pression. Ca commence pas idéalement. Thom suit Clem jusqu’au sas (est-ce vraiment le bon sas ?) où l’on ne trouve aucun autre marathonien… Nous sommes entourés de coureurs lancés pour la Family race de 6km. Tant pis on se lance avec eux. A ce stade Thom se demande vraiment s’il va tenir son objectif avec de si mauvaises sensations au départ. Clem, en bon coach qu’il est, trouve les mots pour nous galvaniser.
Km 3: Clem demande à Thom si ça va. « Moyen mais je pense que ça va aller de mieux en mieux ».
Km 10: toujours pas top on est à 11km/h et Thom se demande sincèrement combien de temps il va tenir à ce rythme, il ne pense qu’à ça, il doute.
Km 21: ça fait psychologiquement du bien d’avoir couru la moitié. On voit déjà là tête de course nous croiser sur le sens du retour. Le marathon de porto est en effet plus ou moins un allé-retour avec 80% du circuit emprunté dans les 2 sens, le tout longeant l’océan et le fleuve Douro.
Km22: Thom sent qu’il va commencer à ralentir, l’objectif des 4h ne sera pas tenu, il veut juste être finisher. Il laisse Clem partir devant et ralentit à 9.5km/h pour assurer le steak. L’enfer va alors commencer. Une montée, des pavés et les cuisses se tétanisent. Obligé de marcher sur 100m il commence à se questionner… Et si c’était le fameux « mur » ? Il arrive au km 30 normalement ? Il reprend progressivement la course mais trop de douleurs, il est obligé d’alterner marche rapide et footing, il souffre trop et surtout beaucoup trop tôt ! Thom croise Clem sur le trajet retour il est chaud pour tenir les 4h alors que lui sombre petit à petit. Il fait super chaud, le soleil tape avec un 25°C. Et que dire de ces putains de pavés… Il s’hydrate au max mais le dos, les hanches, les cuisses, les genoux, les chevilles… Il douille. Les portos l’encouragent sur le côté de la route mais ça n’a aucun effet. Chaque kilomètre en paraît 4. Sans cesse, à chaque changement de rythme, il calcule dans combien de temps il devrait franchir la ligne.
Casquette sur le tec, Thom fait mine de courir devant le photographe, alors qu'en fait il marche.

Casquette sur le tec, Thom fait mine de courir devant le photographe, alors qu’en fait il marche.

Km 40: il commence à éprouver une sensation d’émotion forte. Thom se dit qu’il va y arriver.
Km 41: la foule encourage derrière les barrières, il se sent pousser des ailes et part en sprint. Arrivé en 4h59… Loin de l’objectif mais rien à foutre, trop fier de lui, il chiale sans honte aucune. Clem l’attend à l’arrivée. Il a chialé aussi. Merde qu’est ce qui nous arrive ?!! 4h14 pour lui !
On est tous les deux d’accord, on n’a jamais accompli un truc aussi dur. On nous l’avait dit, on s’y attendait, mais on ne savait pas vraiment. Pendant la course Thom s’est juré de ne plus s’infliger un truc aussi débile à nouveau. 3 jours plus tard il envisage un nouveau marathon…
Tout cela nous mène à notre 3ème défi…
Clem est trop chaud !

Clem est trop chaud !

Dans 3 minutes, Thom va chialer comme une petite pucelle​.

Dans 3 minutes, Thom va chialer comme une petite pucelle​.

3. Nous mettre cette fameuse race post marathonienne:
On sort sur les quais de Douro. Conscients que deux mecs qui se baladent en boitant peuvent être sujets à interprétation, nous nous empressons de commander une pinte, puis une seconde pour gagner en virilité. L’envie d’en découdre est bien là, mais il n’y en aura pas de troisième. Thom répond alors lui-même à cette question posée quelques jours plus tôt à Lionel Fracture « Mec tu crois que c’est jouable une cuite après un marathon? ». Trop de fatigue pour se mettre une brosse. Impossible d’en faire plus pour les deux serials bringueurs que nous sommes pourtant.
Retour à l’appart à 21h pour zyeuter l’ultime derby soldé sur un triplé de Lacazette. Que rêver de mieux pour deux lyonnais ? La recherche Google de la veille: « porto + club ouvert dimanche soir » restera dans l’historique Chrome pour souvenir, et quel souvenir…
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