Dimanche 13 Septembre 2015 au Stade Charléty à Paris. Cela fait une semaine que nous passons devant les affiches du DecaNation dans le métro, et que nous cherchons par n’importe quel moyen à nous faire inviter à l’événement. C’est pas qu’on soit des pinces, mais bon on préfère mettre un billet de 10 dans une Vodka Get que dans un événement d’athlé. Même si c’est pour les dix ans de la superbe épreuve du DecaNation. Pour les ignares, le DecaNation c’est le traditionnel rassemblement de fin de saison que Jérémie avait l’habitude d’aller regarder depuis les gradins du grandiose Parc des Sports d’Annecy, grâce aux invits glanées auprès de la Mairie de la ville éponyme. Maintenant qu’on a davanatage de followers sur instagram que de pognon (Ronald) sur notre Livret A, il nous fallait trouver un moyen de rentrer gratos. Récit.
Sans se poser de questions, on se dirige droit vers le guichet Retrait des Invitations. La stratégie est simple, la technique de l’usurpateur emportant rapidement les suffrages. Le nom de famille Sarazin n’étant pas le plus répandu en France, nous y allons au culot en disant à la charmante bénévole à lunettes que des places nous attendent au nom de Durand. Son regard interrogateur se fige sur nous, et elle nous adresse une question à travers la vitre, mais on ne comprend rien du tout. Elle s’exprime peut-être en latin, vu son âge. Pas là pour faire de concessions, on insiste en disant « qu’on n’a pas entendu sa question, mais qu’on s’en fout ». Ce qu’on veut, ce sont nos places. Elle s’incline devant notre détermation et fouille dans sa boîte à invits. Ses doigts menus mais vifs passent d’un carton à l’autre, puis s’arrêtent devant le sésame. Mireille nous tend trois places au nom de Durand sans demander de carte d’identité. Très probablement destinées à la famille du fondeur français Yohan Durand. Désolé Yohan, fallait pas arriver en retard.
En effet, dès 14h30 dans l’antre du sud de Paris, Patrick Montel et Athlix assurent un vrai show pour faire monter l’ambiance. Notre commentateur préféré présente un à un les athlètes français qui défendront les couleurs de la France face aux 6 autres nations – comme ne l’indique pas le nom de l’événement. Rappel du règlement : la France, l’Ukraine, la Chine, le Japon, l’Italie, les Etats-Unis et la Russie présentent un athlète dans chacune des 20 épreuves. Le gagnant remporte 9 points, le dernier 1 seul. La nation qui l’emporte est celle qui comptabilise le plus de points à la fin de la journée.
Si vous lisez cet article pour connaître les résultats de chaque épreuve, on préfère vous conseiller d’aller direct sur l’Équipe. Mais quand même, quelques faits marquants à noter côté Français. Renaud Lavillenie a les jambes lourdes en cette fin de saison et ne saute pas plus haut que 5.60m. Il s’essaiera sur un étonnant relais 100 x 200 x 300 x 400 sans beaucoup plus de succès. Ce qui vaudra ce sarcasme de son coach Philippe d’Encausse assis à côté de nous en tribunes « il fait le 200 ? Au moins ça va lui remonter un peu les bretelles ». Toujours aussi tranchant le Philippe, après son coup de sang remarqué sur Facebook. La jolie Marie Gayot claque son 400 à la deuxième position. Yohan Kowal emmène le 3000m Steeple et s’octroie une belle deuxième place derrière le cainri. Benjamin Compaoré chauffe l’ambiance et termine lui aussi deuxième au concours de triple saut. Jimmy Vicaut montre à Michael Rodgers c’est qui le patron sur 100m. Mohrad Amdouni impose le respect sur 1500m en finissant en trombe après sa belle victoire à Bruxelles en Diamond League. Enfin, Pascal Martinot-Lagarde confirme sa régularité sur 110 Haies en finissant sur les talons du champion du monde russe.
La saison d’athlé se clôture dans une ambiance festive, les athlètes heureux de passer un peu de bon temps avec les danseuses brésiliennes sur le podium pour ponctuer une saison éprouvante. Déchaînée, la délégation russe se fait remarquer avec son selfie stick et des danses aguicheuses. Qui a le numéro de cette pure de brune ? * Le coach se régale devant la belle seconde place de la plus grande démocratie de l’Est et se surprend à des danses et déhanchés douteux. Les Américains posent avec les tepus danseuses brésiliennes sur la plus haute marche du podium, tandis que la France et surtout PLM zouk les danseuses OKLM. La fête se termine dans un french cancan débridé, qui ravit les athlètes et régale le public. Et puis, Athlix. Athlix, sa condition de mascotte le démange. C’est son moment à Athlix. Et il décide d’entrer en scène. Il envoie tout. Des moves dont seule une mascotte de Oran a le secret. Il termine en duel de capoeira / ju jitsu / kama sutra avec le blondinet russe. Et c’est pour vous qu’il le fait. C’est ça l’athlé.
* Contrepèterie