Pour récompenser cinq de ses coureurs émérites, Jolie Foulée a inscrit Cédric, Jérémie, Lionel, Pierre, et Alassan le petit dernier, au départ du marathon le plus exigeant de France, les Nuits Sonores. Habitués de cet événement pas comme les autres, c’est coiffés du statut d’athlètes Elite qu’ils se sont retrouvés à Lyon avec une préparation hors du commun. Des années d’entraînements nocturnes ainsi qu’un programme de dopage abouti, leur ont permis de venir à bout d’un parcours particulièrement exigeant, marqué par des montées soudaines et des longues descentes. Retour en images.
De la ligne de départ au kilomètre 21
Jeudi – 11h30.
C’est toujours une sacrée paire de manches pour se retrouver à l’heure sur la ligne de départ. Surtout avec ces manches là qui n’en n’ont pas grand chose à cirer des timings. Jérémie arrive tranquille de Londres en buvant un jus d’orange en terrasse avec son coach d’antan, Alassan s’est mis un semi dans la gueule la veille, Lionel prend les derniers conseils avisés de Michel, coureur aguerri et chauffeur officiel des NS 2017, tandis que Cédric et Pierre affûtent leur plus belle tenue de course. Pour une fois l’échauffement sera collectif dans la région lyonnaise, avec un fractionné léger entre le grill (ou barbecue), les bains d’eau froide (ou pool party), et des tests de boissons énergétiques diverses et variées (ou apéro).
Jeudi – 17h.
Le groupe Elite est donc en mesure d’attaquer dès le départ avec des cannes de feu, par la fameuse traversée de la Sucrière. Sept kilomètres en plein cagnard pour commencer, heureusement que plusieurs groupes de musique sont en concert sur le parcours pour encourager les nombreux coureurs. De sympathiques supporters assurent le ravitaillement avec des gels d’une marque locale qui mettent un sacré coup de boost à la team Jolie Foulée pour les 20 prochains kilomètres.
Jeudi – 22h.
Pause chez l’ophtalmo à la sortie du secteur pour contrôler que tout va bien, un solide arrêt au ravito de Granges Blanches et ça repart avec 8 bornes de montée pour l’ascension du sommet du Bateau Bellona.
Vendredi – 03h.
Les champions sont intenables. Ça attaque de tous les côtés sur ce tronçon, bien encouragés par de chaleureux supporters venus prendre part au spectacle.
Du kilomètre 21 à la ligne d’arrivée
Vendredi – 07h.
Un débutant se laisserait facilement prendre au piège. On se relâche à la mi-course en croyant que le plus dur est derrière nous, alors que c’est justement à ce moment qu’il faut agir en briscard. Y aller à l’expérience et redoubler d’efforts pour arriver bien lancés dans la deuxième partie de la course. Enfin, il y en a toujours un pour sous-estimer la difficulté de ce sale sport qu’est la course à pied. Et c’est toujours le même d’ailleurs… Soulagé d’arriver en un seul morceau aux toilettes, Cédric se laisse un peu trop aller et laisse échapper son iPhone qui se réfugie au fond de la cuvette. Il va devoir se farcir un semi sans son chrono, mort au combat. La moindre erreur ne pardonne pas.
Vendredi – 12h.
Si les tout premiers kilomètres de la deuxième moitié de la course s’avèrent un peu difficile pour le moral, le tronçon Gerland – Granges Blanches – Gerland (oui, le parcours comporte quelques boucles) sera avalé à toute vitesse par l’équipe. Ils profitent des orchestres aux abords de l’ancien stade de l’Olympique Lyonnais, puis reprennent des forces au plus gros ravito de la course situé au 27è KM. Les mélanges étant particulièrement réussis, ils se laissent allègrement prendre au jeu en sifflant l’intégralité des stocks. Ils dépassent donc le 30è kilomètre pleins comme jamais.
Vendredi – 21h.
Et là, c’est bien connu, il faut faire avec les moyens du bord pour tenir le rythme. L’Or Vert remplace ainsi l’Isostar, alors que le Sterimar, le Miffluril, le Doliprane, l’Efferalgan et toutes sortes de cons prîmés se substituent aux gels énergétiques et autres barres de céréales douteuses.
Samedi – 02h.
Leur préparation de haut niveau permet aux marathoniens de prendre du plaisir comme jamais dans les usines Fagor-Brand. Jusqu’au KM 40, ils ne ressentent aucune douleur, que du bonheur. Les groupes sur le bord de la route sont plus nombreux que jamais, on se fait plein d’amis marathoniens, même si, il faut bien le reconnaître, le parcours est un peu bloqué au vu du nombre impressionnant de cons qu’on voit danser condensés. Il faut boire, beaucoup, ne surtout pas lésiner sur les gels et autres produits énergétiques, et surtout conserver cet esprit d’équipe qui fait toute la différence dans les moments difficiles.
Samedi – 05h.
À deux kilomètres de l’arrivée, les coureurs de Jolie Foulée se jettent dans les bras de vieux compagnons d’entraînement retrouvés en train de marcher sur le parcours. Un poil émoussé, Pierre chute dans un fossé, mais se relève sans fracture. Cédric prend une pause sur le bas-côté pour s’étirer, et commence à célébrer sa performance avec les CRS du coin alors qu’il lui reste encore quelques kilomètres à tirer.
Samedi – 07h.
La célébration commence juste avant de franchir la ligne d’arrivée, avec la confirmation que sur cette course, tous les bloggers healthy fitness que l’on aime tant détester n’arriveront pas à la cheville de Jolie Foulée. Jus de pomme un peu passé, Vita Coco menthe, les champions avalent tout ce qu’il leur passe sous la main.
Du kilomètre 42 à l’Ultra-Marathon
Samedi – 14h à Dimanche – 20h.
Et alors qu’après 42KM d’effort d’une intensité peu commune, la plupart des coureurs rentrerait fièrement chez elle la médaille autour du cou, la team Jolie Foulée repart de plus belle sur une distance d’ultra, le couteau entre les dents. Jérémie et Alassan en reprennent pour 48h sur les terres Lyonnaises, en reproduisant le même parcours mais dans le sens inverse, et en terminant 4 jours et 84km plus tard sur la piste de la Sucrière, là où tout avait commencé. Cédric, Lionel et Pierre ont quand à eux décidé de varier les plaisirs en partant faire un trail dans le Sud de la France.
There is no finish line. Surtout quand on est dopé.
PS: Nous passons un salut amical à tous les athlètes de la nuit qui nous ont croisé et reconnu pendant les Nuits Sonores. N’oubliez pas, le meilleur marathon de France, c’est celui-là.