Alors que dans la semaine L’Équipe expérimentait un format tabloïd, on prenait le départ dimanche du 10K le plus populaire de France organisé par ce même quotidien. Pour faire plaisir au journal qui titrait un lendemain de Coupe du Monde difficile « Va te faire enculer sale fils de pute ! », on va comme à notre habitude vous balancer un compte-rendu façon presse britannique, trash ou plutôt comme nos paires de runnings, au niveau du caniveau.
Des absences remarquées…
Dimanche matin, c’est une équipe Jolie Foulée incomplète qui se présentait dans les différents sas du côté de Châtelet. Idris étant en méforme (et en surpoids pour tout dire), Julie, Benjamin et Jerem absents pour raisons professionnelles (certaines rumeurs circulent selon lesquelles ces trois là détesteraient la course à pied…), Lionel Fracture, en bon capitaine, composait autour de lui une formation inédite avec les fidèles Flora et Lilian et le débutant Nelson. Une première course pour ce dernier avec seulement trois séances d’entrainement prometteuses dans les jambes bien qu’il reste beaucoup plus à l’aise au volant de sa BMW E30 que sur une piste d’athlé. Sas bleu et objectif 45min pour Flo, Lil et Nels alors que Fracture parvenait à se faufiler dans le sas préférentiel (en présentant un record datant de 2009 à une jeune naïve au moment du retrait des dossards). Tout le monde est dans le flou en attendant le coup de feu du départ, que ce soit Flora qui a raté de peu le sub 45′ lors de la Nike Women Race, Lilian qui a bu des pintes devant le rugby la veille, Nelson qui a mangé comme un adolescent toute la semaine malgré les conseils de Lionel qui s’est difficilement sevré de pizzas, bonbons, coca et autres conneries.
Des injures…
Il est 9h, le premier sas rempli des coureurs élite, de quelques beaux gosses du PRC et de coureurs confirmés s’élance. Fracture retrouve l’excitation d’un départ aux avants postes et va rapidement connaitre de grosses émotions. A peine 200m parcouru, alors qu’il est en pleine accélération au coeur de cette meute d’enragés, un abrutis, un gros abrutis, laisse tomber un gel alimentaire et a la magnifique idée de s’arrêter pour le ramasser… Freinage d’urgence pour Lio, qui touche cet illuminé et qui, déséquilibré, évite de justesse la chute en posant les mains et un genou à terre. L’adrénaline du départ (et les produits absorbés ?) lui donne l’insulte facile. Tout en repartant, il aboie sur son nouvel ami : « MAIS PUTAIN T’ES CON OU QUOI ??! C’EST PAS POSSIBLE D’ÊTRE ASSEZ CON POUR S’ARRETER EN PLEIN MILIEU !!! PRENDRE DES GELS POUR UN 10K EN PLUS J’AI JAMAIS VU ÇA !!! ». Forcément quand on fait parti d’une équipe dont la devise est « se ravitailler c’est tricher » on a du mal à comprendre les gens qui bouffent des gels pendant une course aussi courte. Énervé, Fracture parcours les deux premiers kilos allure 3’20 à sa TomTom avant de se calmer un peu de peur d’exploser en vol.
Et des performances suspectes !
Derrière c’est parti plus tranquillement mais les maillots Jolie Foulée font leur effet, les félicitations et les encouragements reçus dans le sas ou au long du parcours motivent la team. Flora double un maximum de mecs, privée de ce kif une semaine auparavant sur la course de gonzesses organisée par Nike, elle savoure ce plaisir si particulier #girlpower ! Lilian tient la route, même si à partir du 5ème kilomètre sa course se transforme en lutte contre lui-même pour ne pas s’arrèter, il a l’habitude de gérer cet effort. C’est autre chose pour Nelson, parti un peu vite, il se souvient qu’il est avant tout un young rasta et diminue le tempo, c’est sa première et il ne va pas shooter le shérif aujourd’hui. La montée du 8ème kilomètre est bien avalée par Fracture qui ne comprend pas vraiment pourquoi certains parlent d’un parcours en montagnes russes, les entrainements aux Buttes et en montant la rue de Belleville payent. Il profite du dernier kilomètre tout en descente pour relancer et regagne en énergie au moment où il aperçoit son premier coach, Gros Minet, avec qui il a débuté l’athlétisme en 2005, venu de Lyon lui faire la surprise de l’encourager ! Top chrono 36’49 à la TomTom, il pensait avoir un sub 38′ dans les jambes et il repart avec un sub 37′ sur un parcours pas réputé roulant, ça fait zizir, « un oasis dans le désert, quand tu sors de la zézère » comme dirait Rohff. C’est Flora qui passe la ligne d’arrivée en deuxième position de la team, victime d’une fausse joie puisque sa montre lui indiquait un temps en moins de 45′ alors qu’officiellement elle termine en 45’41. Assurément ce n’est que partie remise si elle évite de se prélasser sur les chaises longues des Tuileries pendant que sa team Zoom Run se coltine des 30/30. Lilian, mystérieusement inscrit en tant que senior femme a fait en sorte de ne pas remporter la catégorie et s’est freiné pour valider un chrono de 45’46. Nelson de son côté a adopté le concept de cool running et perd son pucelage sur 10K en 50’19, une première qui en appelle d’autres, Jah bless le 10Km l’Équipe !