Après 10KM Paris Centre 2013 : Le plus grand after de Paname, et 10KM Paris Centre 2014 : 10 000 connards sur la ligne de départ, il nous fallait enfin trouver un titre accrocheur pour la troisième tentative de la team Jolie Foulée de grimper sur le podium du prétendu 10KM le plus rapide de notre vie. Pourtant cette année c’est profil bas que nous arrivons sur le village départ Place du Palais Royal. Pas de soirée endiablée au rythme du déhanché d’Ellie Goulding, pas de run media Nike pour nous la veille, pas d’interview avec Carl Lewis. Les grands plats ont été mis dans les petits.
Pourtant bien fournie lors des précédentes éditions, la team Jolie Foulée se retrouve sur la ligne de départ avec le minimum de son effectif. Et on ne peut pas dire que ce soit la partie la plus brillante… Lionel en pleine préparation marathon à Lyon pour la Run In Lyon, les chances de la team de passer sous les 36′ sont aussi maigres qu’un Somalien au régime. Les fidèles Lilian, Cédric, et Eliot qui étaient venus garnir les rangs de l’équipe ces deux dernières années sont soit en prison, soit pas invités. Les quatre survivants se présentent avenue de l’Opéra avec des objectifs différents. Ben souhaite enfin se réconcilier avec ce sport de merde qu’est la course à pied, Idris se dévoue pour être le Pacer de Julie afin de l’emmener frotter avec son record en moins de 46′, et Jérémie veut améliorer son PB en moins de 43′. Pour cela, il a une bonne technique. Après avoir discuté avec un coach sportif de renom, dont nous tairons le nom, il semblerait que prendre du Doliprane avant le départ permet de fluidifier le sang et fait l’effet d’un produit dopant. Potion avalée, on peut envoyer.
10h00 sur l’Avenue de l’eau pet rats, Pascal Martinot-Lagarde et Kevin Mayer se chamaillent pour tirer au pistolet et donner le départ. Heureusement aucun blessé n’est à déclarer parmi les 15 000 coureurs. Les coups rageux du dimanche peuvent être lachés à la conquête de leur PB. Au milieu des tee-shirts noirs réservés aux membres Nike+ qui ont couru plus de 1 000 km avec l’app et des tee-shirts blancs en coton portés par le reste des coureurs, chacun lance la chasse avec son chrono de référence en tête. Contrairement aux 200 coureurs avisés du Nike+ Run Club à qui profitent d’un Pacer privé, nous n’avons souhaité compter que sur nous-mêmes. Stratégie modérement payante puisque nous ressentons déjà le poids de l’effort au bout du troisième kilomètre. De toutes façons pour battre son record, il faut en chier. Fidèle à notre devis « se ravitailler c’est tricher », on passe devant le ravito sans lui adresser un coup d’oeil. Julie court dans les talons de son lièvre Idris qui déroule tranquilou. Le soleil est radieux, le parcours magnifique. On n’a malheureusement pas le temps d’admirer le paysage.
10h42min et 55s, Jérémie passe la ligne d’arrivée sous la barre fatidique des 43 et claque un nouveau PB. Julie aligne aussi un nouveau record en 46’25 ». Idris s’est dégourdi les jambes dans les derniers hectomètres en 45’54. Ben quant à lui ajoute 10min à son record personnel et achève le calvaire en 59’40 ». En course à pied, la barbe nuit gravement à la performance.
Lors du fast(e) brunch d’après course du Paris Running Club, Jérémie, très fier de lui, avoue aux copains Louis et Alex s’être dopé au doliprane avant le départ. Médecin de profession et pas dupe pour un sou, Louis s’étonne « mais ça sert à rien du tout le doliprane, ça fluidifie pas le sang. C’est de l’aspirine qu’il fallait prendre ! » Et merde…