En voyage en Islande, pays des paysans, nous sommes partis à la recherche d’un avion écrasé sur la plage de Sólheimasandur. Une expédition dans les terres du Nord, préparée avec la minutie d’une veille de Sainté-Lyon. Après une étude approfondie du parcours, qui impose une marche d’approche de 4km, nous avons décidé de parcourir la distance en courant. Kit de survie dans le sac à dos d’ado, un équipement bien chaud pour lutter contre le froid polaire et coordonnées GPS de la carcasse. Florian et Jérémie partent à l’assaut de ce parcours époustouflant. Une course sur une étendue infinie de mélange de sable et pierres noirs. Laissant dans le dos les montagnes enneigées et le fameux volcan Eyjafjallajökull, qui avait ironiquement paralysé tout le trafic aérien mondial, pour avancer vers la mer. Le soleil bas réfléchit autant qu’un Prix Nobel. La carcasse se dévoile petit à petit dans le creux des dunes. L’atmosphère est saisissante, la lumière unique, le froid et le vent bouleversent les sens. On se croit dans Interstellar. Le lieu a des airs de bout du monde. Les vagues viennent frapper le bord de l’Islande et le bruit nous déstabilise quand on longe cette frontière naturelle. On se sent attiré par cette mer au style hostile, comme un appel au large, se laisser aller et s’abandonner dans le Royaume de Poséidon. Mais finalement on se rappelle qu’il y a encore le chemin du retour à parcourir. On relance la machine complètement défoncé par cet endroit envoûtant pour terminer ce qui est très certainement le plus beau run de notre vie. Après le Raid International Jolie Foulée bien entendu.
Crédit photos: © Jeremie Roturier