En retrait de la vie bien agitée des médias course à pied depuis quelques mois et sa performance (un peu trop) remarquée en couvrant pour nous les Jeux Olympiques de Rio, Thierry Lamarche nous tanne depuis plusieurs semaines pour faire son come-back sur Jolie Foulée. Comme Claude Makelele avec l’équipe de France en 2005, et parce-qu’il nous a régalé même s’il nous a fait perdre un paquet de followers, c’est avec plaisir que nous l’accueillons à nouveau pour une pige sur le blog. Adrien, Jérémie et Kevin, en pleine préparation du marathon d’Athènes ont répondu à l’interview préparée par Thierry dans un style qui lui est propre. Estampillé Lamarche.

/ Bon les gars, vous pouvez me le dire, qu’est-ce-qui vous a poussé à vous engager dans ce pétrin ?

Kevin : C’est ce con de Jeremie qui m’a engrainé. J’ai fait le Marathon de Paris en 2014, et j’en ai profondément chié. Au point de dire « plus jamais. » Et là il m’a proposé de courir avec lui, et je me suis inscrit. Mais au final je n’ai pas de regrets, du moins pour l’instant.

Jérémie : Si je reconnais avoir motivé Kevin c’est pour ma part Adrien qui m’a convaincu à m’engager dans cette galère. Je m’étais pourtant juré de ne pas être assez stupide pour courir un marathon avant d’avoir 30 ans, mais le fait que le parcours soit le même que le tout premier marathon de l’histoire m’a fait changer d’avis. Il n’y a que les imbéciles qui ne changent pas d’avis. Et les arbitres aussi, mais bon au fond c’est la même chose.

Adrien : Ça faisait dix minutes que j’avais pas eu une idée à la con du coup j’ai pensé à ça. Et j’ai réussi à engrainer deux abrutis. Au début il y en avait trois mais il y en a un qui est revenu à la raison.

/ Pour ceux qui n’y connaissent rien, ça représente quoi une prépa marathon exactement ?

Adrien : je crois que c’est ça le vrai marathon. Pendant trois mois tu t’entraines et quand tu passes aux sorties longues tu oublies de soigner ton physique. Du coup tu sacrifies trois heures de ton samedi matin pour courir longtemps sans trop savoir pourquoi et te faire des blessures qui vont t’handicaper le jour J. En gros plus ça approche et plus ton corps de lâche te lâche. Bref la préparation marathon c’est chiant.

Jérémie : Je n’y connais toujours rien pour être franc. Je refuse catégoriquement d’ouvrir quelconque plan d’entraînement, du coup je suis les conseils d’Adrien : sortie longue tous les samedis matin, en commençant à courir 1h30 puis en allongeant de 15 minutes chaque semaine. Donc pour résumer pendant trois mois ça ressemble à ça : vendredi soir fête, samedi matin sortie longue, dimanche matin foot, lundi matin blessures.

Kevin : C’est une galère au final. Pendant trois mois tu ne dois penser qu’à ça avec trois sorties par semaine. J’ai voulu prendre ce rythme et ça m’a vite gonflé. Du coup je mise sur une prépa au rabais : une sortie longue par semaine. Mais psychologiquement, je me sens beaucoup mieux que pour le premier, je suis détendu.

prepa marathon

Moustaché de la tête aux pieds

/ Ça sert pour pécho de dire qu’on court un marathon ?

Jérémie : J’ai décidé de porter une moustache pendant toute la durée de la préparation donc non. Aucune chance.

Adrien : Bah non car l’entrainement empiète sur mes créneaux pour mes dates Tinder ! Et quand j’en ai je suis trop crevé.

Kevin : Pas vraiment, car déjà on boit beaucoup moins. On dit moins de conneries du coup, et on est moins drôle.

/ Quelle a été votre plus grosse erreur pendant la prépa ?

Adrien : Avoir laissé Jérémie se laisser pousser la moustache. Plus sérieusement si je cours en-dessous 4h je reviendrais vous dire que la préparation a été parfaite (alors qu’en vrai j’en ai vraiment marre).

Kevin : Je pense que je ne cours pas assez. Quand je vois d’autres personnes sur Insta qui préparent des marathons et qui courent 4-5 fois par semaine, je me dis qu’il y a un problème quelque part.
Après j’en ai fait une belle cette semaine. Je rentre du boulot vers 19h, grosse dalle alors plâtrée de pâtes accompagnée de Monster Munch de Bahlsen – comme mieux vaut tous les manger, bah je les ai tous mangés – puis comme je n’ai pas internet en ce moment, je décide d’aller courir à 21h. Je ne vous raconte pas le bordel dans mon ventre.

Jérémie : d’avoir invité Kevin à courir le marathon d’Athènes….

Sinon j’ai failli passer un samedi aprem à l’hôpital après avoir fait une crise d’hypoglycémie pour mon premier long run de plus de 25km. L’équation était relativement simple : couché à 4h du mat, départ à 10h, 13km en 4’40 », rien à boire, rien à manger, pas de chaussettes de contention, blessure au mollet juste après avoir fait demi-tour, courir au milieu de nulle part, vouloir absolument finir le run, vomir, tomber dans les pommes, revomir, avoir mal partout. Depuis je trouve que les sorties de plus de 30km sont faciles.

/ Des conseils à donner aux nuls qui veulent s’y mettre ?

Jérémie : Ne surtout pas s’y mettre.

Kevin : Ne pas oublier la notion de plaisir. Sinon on arrive sur la ligne de départ avec une sorte de saturation psychologique, et on fait de la merde. Et surtout sur marathon, on s’en fout du chrono. Arborez fièrement votre médaille et ne dîtes à personne qu’il vous a fallu 4h42 pour le finir.

Adrien : Ne lisez pas cette interview. (version j’men foutiste)
Le marathon va vous emmener plus loin dans vos limites que jamais auparavant, donc si vous avez envie de vous taper contre vous-même c’est la bonne occasion (version engagez-vous pour l’Oncle Sam).

/ Tu préfères te retaper une préparation marathon ou porter des pantalons pattes d’eph toute ta vie ?

Kevin : Retaper une préparation marathon. Après si c’est celle de Jogging International qui me fait courir 5 fois par semaine pendant 4 mois, je vais y réfléchir à deux fois.

Jérémie : La prépa marathon. Les pattes d’eph ça ne me va pas.

Adrien : Je suis contre le braconnage donc je dirais la réponse A Jean-Pierre.

/ Ça me gonfle de passer la Toussaint en famille cette année, je peux venir avec vous à Athènes ?

Jérémie : Ok si tu nous fait passer en direct sur France Bleu.

Kevin : Avec plaisir. Par contre pas de conneries avant la course hein.

Adrien : Ah ba non déjà que je voulais pas y aller avec les deux là…

prepa marathon

Souvenirs, souvenirs / Je vous retrouve dans mon cœur / Et vous faites refleurir / Tous mes rêves de bonheur

prepa marathon

Merde j’ai fait tombé mes clés

/ Quels sont vos objectifs pour la course ?

Adrien : Visiter la ville en moins de 4h.

Kevin : Finir. Et au fond de moi, j’aimerais quand même faire mieux que pour mon premier. (4h42)

Jérémie : Terminer devant Kevin et Adrien.

/ Et votre stratégie de course ?

Kevin : Partir tranquille, je suis aussi là pour découvrir Athènes ! Et de toute façon je n’ai pas trop le choix.

Jérémie : Je voulais la garder secrète, mais allez je la dévoile. Je compte partir en 3’50 » au kilo dans les trois premiers kilomètres pour mettre un gros coup au moral à Kevin et Adrien. Je sais que Kéké va péter direct et Adrien va s’accrocher. Donc après je vais attendre tranquillement dans sa roue, je le laisserai manger tout le vent, et puisqu’à un moment donné il va devoir s’arrêter pour chier, je vais pouvoir creuser l’écart au tempo, et finir au mental.

Adrien : Fatiguer ce connard de Jérémie pour lui faire ravaler ce qu’il vient de dire et éventuellement lui péter la rotule au 30e km si il a pas lâché d’ici là.

/ Allez, vous pouvez me le dire, vous avez essayé des produits dopants ?

Adrien : Oui, des comprimés de spiruline. C’est un complément alimentaire. J’ai lu les bienfaits sur le corps et sur le fait que ça permet de garder un rythme intense plus longtemps mais franchement lisez des articles car j’ai oublié.

Kevin : Nan par contre j’ai testé des bonbons PowerBar et c’est une tuerie ! J’en avais marre des gels. Puis il y a toujours cette crainte de faire une Yohann Diniz…

Jérémie : Je prends de la Pompote le matin, du gros sel pendant les sorties longues, et de l’aspirine avant les courses pour fluidifier le sang.

/ Si je vous file 50€ chacun, vous montrez votre cul en passant la ligne d’arrivée ?

Kevin : Ça rembourserait les frais d’inscriptions donc pourquoi pas !

Adrien : Seulement s’il fait beau.

Jérémie : Pour 100€ je montre aussi mes couilles.

/ Quelle sera votre plus grande fierté ?

Jérémie : D’avoir vécu trois mois avec une moustache.

Adrien : D’être allé au bout pour la deuxième fois. Et d’avoir couru pendant trois mois avec un mec qui portait une moustache.

Kevin : Terminer cette course alors que mon entourage ne m’en croit pas capable !

screen-shot-2016-10-26-at-22-41-51

C’est Melchior qui a pris la photo https://www.instagram.com/mpywashere/

prepa marathon

Dépucelage

Une interview rondement menée par un Thierry Lamarche qui s’est fait un point d’honneur à ne pas en mettre justement. Il avait « autre chose à foutre », nous a-t-il dit. On vous donne donc rendez-vous aux abords de la date fatidique pour, on l’espère, des impressions plus positives.

Partager sur Facebook
Partager sur Twitter
Partager sur WhatsApp
Articles similaires