Soleil plein fer, sac à dos neuf encore dans son emballage, inscription pour le Mad’Trail validée, tous les voyants étaient au vert samedi dernier pour lancer la première sortie longue vallonnée de la saison. Récit d’une aventure : 3 Boloss et 25 Bosses.
8h30, Nini, Hugo et Thibaud embarquent à bord de la 107 noire, louée pour l’occasion, direction Noisy-sur-Ecole. C’est le sourire aux oreilles et le torse bombé qu’ils partent à l’assaut du Massif des Trois Pignons pour se mesurer au fameux circuit des 25 Bosses [16km – 800D+].
Le top des conneries entendues sur le trajet aller :
« Je suis malade, on va y aller doucement » – Nini
« On va être trop bien au soleil » – Thibaud
« J’ai oublié mon paquet de clopes pour la bière d’après » – Hugo
Le parking de la Croix Saint-Jérôme est plein. Beaucoup de randonneurs sont venus bouffer de la chips en marcel et quelques camarades venus bouffer du dénivelé en semelles crantées.
Le début du parcours est plutôt roulant (et donc complètement mensonger) laissant croire que la matinée ressemblera à une grosse sortie au Buttes-Chaumont. Il n’en sera rien…
Au bout de 5min, un traileur confirmé, casquette visière et gros mollets à l’appui, dépasse nos 3 compères. Il n’en faut pas plus pour réveiller les vieux démons de Nini qui embarque le groupe dans une course poursuite dans le chemin sableux. Heureusement l’animal s’enfuit à la bosse suivante, tout le monde peut retrouver son souffle.
Le balisage rouge défile, les minutes aussi mais pas les kilomètres. On dirait bien que la sortie longue va être très longue. Arrivé au tiers du parcours, Thibaud a déjà du plomb dans l’aile et commence à comprendre que tout ça va se terminer sur la réserve, à bout de jus. « Quand on sera à la moitié, ça fera du bien mentalement » mais la réponse fait mal « J’ai vu sur internet un mec qui disait que ça faisait 18km et pas 16…« , « Bâtard ! ».
Les bosses semblent de plus en plus grosses, elles se gravissent à l’aide des mains. Les Garmins tirent la sonnette d’alarme, les 3 coeurs sont dans le rouge.
Avant de continuer ce récit sur 3 tocards sous-entraînés, on se doit de consacrer un petit paragraphe à la beauté du circuit. De bosse en bosse, le paysage évolue: sentier de sable, forêt, clairière, petites grottes…un vrai boulevard pour vos photos de profil Fruitz. En haut de certaine bosses on se sent sur le toit de l’Île-de-France, ça donne envie de soulever le petit Simba à bout de bras.
A partir du 10ème kilomètre et de la énième bosse (quand on souffre on ne compte pas), les sourires ne sont plus que sur les photos. Le soleil cogne plus fort que Bertrand Cantat et les réserves d’eau s’amenuisent. Heureusement, le groupe reprend un peu du poil de la bête grâce à une portion (presque) sans dénivelé. « Enfin on court!« . Mais ce n’est que le calme avant la tempête…
Ils avaient bien entendu la rumeur en doublant un groupe de marcheurs « la fin, c’est le pire ! » mais avaient préféré faire la sourde oreille. Leurs mollets, eux, par contre, se sont bien faits entendre dans les deux dernières bosses.
Au pied de la dernière descente, Thibaud reconnaît le sentier et cri « Oh putain, c’est le parking là bas, on est arrivé!« . Euphorie déshydratée, tournée de tape dans la main, après 2h38 de calvaire la lumière brille à nouveau dans leurs 6 yeux. Les garçons courent toucher symboliquement la barrière à l’entrée du chemin. C’était leur petite Barkley.
Plus une goûte d’eau à eux trois, par nécessité et instinct de survie, il est décidé d’aller au PMU du bled le plus proche pour reprendre des couleurs. Dans la voiture, tout le monde tombe d’accord sur la commande: un demi de blonde et un Perrier tranche. Le barman les installe et dit « les 25 bosses, hein ?!« .
Le top des vérités entendues sur le trajet retour :
« Je savais pas qu’un kilomètre pouvait être aussi long! » – Thibaud
« Heureusement que j’ai accompli mon devoir conjugal hier soir. » – Nini
« Je vais nettoyer mon barbec direct en rentrant, j’ai trop la dalle! » – Hugo
« En tout cas je suis plus malade. Je crois que ma crève est restée dans mon glaviot au pied de la croix. » – Nini
« Pour le Mad’Trail on est dans la merde. » – Tous