« Hey les gars, vous faites quoi après la course ? ». Question existentielle, éternel recommencement.
Depuis bien longtemps le jour de course est synonyme, pour les coureurs du monde entier, de la succession d’actions bien précises, distinctes et d’une mécanique désormais bien huilée : une séance de fractionné mytho deux jours avant pour se donner bonne conscience, retrait du dossard, plat de pâtes sans beurre, nuit agitée, post du lay-down sur Instagram, départ de la course, trouver des excuses en cas de contre-performance. L’after de la course par contre, au même titre que ceux en soirée avec vos potes, est quant à lui bien trop souvent improvisé et bien mal géré. Avouez le.
La chance que vous avez c’est que chez Jolie Foulée on pense à vous. Oubliez Mapster, TripAdvisor et les recherches sur Google pour éviter les pires spots où aller chiller en after d’une course dès la rentrée, c’est une perte de temps. Rajoutez juste quelques verres en terrasse au programme du jour et pour le reste on s’en charge.
A défaut de vous filer d’emblée nos bonnes adresses on vous donne déjà celles qu’il faut bannir. Runners avisés au transit plus solide que les cuissots de Mahiedine Mekhissi, les quelques spots suivants ne sont absolument pas conseillés (liste non-exhaustive).
1/ Le stand ambulant
Les aigreurs post-course, les nausées, et surtout le mal de bide : c’est bon signe, t’as tout donné sur l’asphalte champion. Il faut savoir se faire du mal pour progresser, c’est un fait. Le mal ne se soignant que par le mal, il apparaît donc comme indispensable pour de nombreux runners d’aller se restaurer directement à l’arrière du village, auprès du vendeur à la sauvette le plus proche. Celui qui expose fièrement ses merguez un peu comme toi et ta médaille sur Instagram. Faut dire qu’il a clairement le droit, certaines d’entre-elles sont là à mijoter depuis le bon vieux temps où Adebe Bikila remporta le marathon en le courant pieds nus aux Jeux Olympiques de Tokyo.
Petite note tout de même : en cas d’arrivée de la police, il est conseillé de ne pas faire la course avec le vendeur. Conseil d’ami juste. De toute façon tu perdras.
2/ Le ravito de l’enfer
Les sites spécialisés vous ont habitués aux bananes et autres pâtes de fruits blindées en sucres pendant l’effort pour recharger en glucides votre petit organisme fragile, et après pour vous faire digérer cette putain d’idée à la con que vous avez eu de vous lever ce matin. Soit.
Chaque dimanche c’est la même rengaine : se lancer dans l’aventure du ravitaillement de fin de course est souvent synonyme de guet-apens. Passons outre le contenu bien souvent maigre de la table étant donné que vous n’avez payé que 30 euros votre dossard pour un 10K sur Paris. Et puis à quoi bon, il est dans le 3/4 du temps pillé par les spectateurs venus voir des chèvres courir avant même que vous ayez passé la moitié du parcours.
3/ Le village de départ
Outre le nom qui lui est donné, le village n’a bien souvent rien de chaleureux et d’accueillant. Hormis tenter de vous bicrave une machine à laver, checker les noms sur le mur dédié et passer une énième fois une playlist empoisonnée composée d’artistes que tu détestes, peu d’intérêt. Bien souvent utilisé à des fins de consigne, la seule qu’il faut retenir est de fuir au plus vite une fois votre breloque récupérée. Hormis si ton pote athlète te l’a encore mise et qu’il est presque sûr de taper un podium.
Dernier détail surtout, vous risquez de croiser vos amis quelques peu encombrants sur ce spot. Oui, vous savez ceux avec qui il fait bon vivre si tu n’as rien d’autre à faire que d’aller gratter dans tous les run clubs chaque soir de semaine. Bon courage et rendez-vous mardi en pasta party poto.
4/ Les transports en commun
Comme si une course n’avait pas déjà suffit, la seconde commence. Il n’est pas question du deuxième semi qui compose marathon, mais bel et bien du trajet retour à la maison. Avoir l’idée de prendre par exemple le métro ou le bus à République après les 10KM de l’Équipe ou à Auber dans l’heure après le Marathon de Paris, c’est au même titre que les SAS de départ : l’enfer sur et sous terre, la transpiration en plus.
Après tout c’est votre dos, vous n’avez qu’à privilégier les courses locales ! Et vous ne raterez plus Stade 2.
5/ L’épicerie
L’épicier, quoi qu’on en dise, c’est la famille : ouvert à toute heure pour te dépanner et toujours là pour toi. Sauf que lui, comparé à ta grand-mère ou ton oncle, il est là pour te la mettre. Ben oui, 2 euros la canette tiède de Kro, appelle ça comme tu veux mais le gars c’est l’A.S.O. de l’agro alimentaire !!!
À la rigueur si toi aussi tout comme moi tu fais des chronos de merde, tu peux alors avoir une excuse pour t’y rendre sans avoir honte. C’est un peu comme tout psychologue qui se respecte : cher pour rien et pas remboursé par la sécu. Par contre, ce pauvre homme saura tendre l’oreille pour t’écouter pleurnicher et ça, ça n’a pas de prix.
À vous de voir pour identifier le/les spot(s) qui peuvent vous correspondre si tenter l’aventure vous dit… À contrario si vous vous reconnaissez dans un des quelconques points exposés ci-dessus nous sommes profondément désolés. Mais au moins vous savez maintenant où vous ne risquerez jamais de nous trouver lors de votre prochaine course.