Coureurs aigris et cupides, nous avions chargé comme des brutes les excès du Crewlove dans un article assassin. Mais maintenant qu’il devient courant de taper sur Bridge The Gap, nous avons tenu à remettre les dés en jeu et nous replonger dans cette ambiance particulière afin d’avoir les éléments pour décider si BTG ça nous botte ou ça nous gonfle. Après avoir enfilé nos chaussures et la soeur de notre meilleur pote, nous nous retrouvons donc à Berlin, terre de nombreux exploits de l’histoire de Jolie Foulée. Mais on vous rassure, on s’est plutôt fait remarquer sur la piste de danse que sur la piste d’athlé.
Vendredi 22 Septembre – Berlin Braves Block Party
Les hostilités démarrent le vendredi en fin d’aprèm au HQ des Berlin Braves. Les amateurs de sports peuvent acheter les débardeurs, maillots, hoodies, et accessoires aux couleurs des Braves tandis que les amateurs de binouze peuvent squatter le garage de l’autre côté de la rue, aménagé pour accueillir les coureurs assoiffés, mais surtout Patrick Sang et Knox Robinson venus donner un talk. Pour les ignares, Patrick Sang ce n’est pas le premier pinpin sorti du bois. Le type a remporté l’argent sur 3000 steeple aux J.O de Barcelone en 1992 et il est aujourd’hui le coach d’un certain Eliud Kipchoge. On écoute gentiment, bien calé au dernier rang comme au bon vieux temps à Oran. Il y a quelques personnes qu’on connaît et surtout beaucoup qu’on ne connaît pas, ce qui ne nous empêche pas d’assiéger le frigo dès que c’est terminé. Comme on n’a pas fait le déplacement pour se farcir 42km, on en profite pour constituer une équipe qui continuera la soirée dans des rades de Berlin. La suite, on ne s’en souvient pas.
Samedi 23 Septembre – Pop-up store Satisfy
Le problème de ce genre de plans c’est que ça fait toujours mal au cockpit la veille du lendemain, mais heureusement que nos copains de Satisfy ont pensé à tout pour leur pop-up store. Ils ont eu la brillante idée d’installer une borne de Tractolib à 20m de l’entrée. Le Tractolib c’est quand même vraiment pratique pour rentrer un peu éméché. Et puis on ne regrette pas le déplacement car c’était de loin the place to be de ce marathon de Berlin. Le spot idéal, des collections toujours aussi violentes, et quelques innovations bien senties comme ces vieux tee-shirts de course en coton remis au goût du jour ou encore la possibilité de faire customiser son horrible tee-shirt de course avec des prints qui le rendent beau comme Rambo.
Samedi 23 Septembre – Shake Out Run
On finit par quitter les lieux mais pas les lunettes de soleil qui masquent les écarts de la vieille, pour rejoindre tous les coureurs venus pour Bridge The Gap. On reçoit des jolis cadeaux du Mint Running Club et on prend part au Shake Out Run histoire de faire croire qu’on est bon en course à pied. On rencontre Eme, un de nos petits correspondants d’Aire Libre, venu du Mexique pour claquer un chrono, alors qu’on est plutôt là pour claquer des bises. Beaucoup de Crewlove, mais bon nique sa mère, c’est quand même cool de pouvoir passer du temps avec des potes avec qui on est en contact en ligne mais qui vivent dans des pays sous-développés.
On continue la soirée en assistant à la première de #Breaking2, mais ça on vous l’a déjà raconté ici.
Dimanche 24 Septembre – Marre à thons
Comme pour faire soigner un animal de compagnie, on s’est levé tôt pour pouvoir admirer le passage des élites, et surtout la grosse bagarre annoncée entre Kipchoge, Kipsang et Békélé. L’astuce sur le parcours de Berlin c’est de se placer au km 37 car le passage au km 21 est situé juste au bout de la rue. De quoi faire d’une pierre deux coups*. Vous l’avez ? Après 35 minutes d’attente et de course, toujours personne de passage au semi. On commence à se dire que tous les types qui annonçaient un record du monde n’y connaissent vraiment rien. Finalement ça arrive en formation pingouin, et ça trace ! Passage à 7 secondes du record, écart qui va être bouché lors des 10 prochains kilomètres. On retourne donc au km 37 qui accueille la fameuse cheering zone Bridge The Gap. Cette année les fumis étaient interdits, ce qui a le mérite de poser une limite franche entre les ultras de foot et les coureurs qui ne courent pas. Et ça c’est pas plus mal. On est en général les premiers à critiquer quand quelque chose ne nous plaît pas, mais cette fois-ci la cheering zone, ça nous a plu. On a pu se servir de bières à volonté et on s’est bien marré à regarder les nuls passer. À part nous, tout le monde a adopté une attitude respectueuse, musique éteinte pour le passage des élites, et une ambiance qui augmente au fur et à mesure que les plus lents arrivent. Il y a aussi cette tradition chez les coureurs BTG de faire le truc le plus con qui leur passe par la tête. On a ainsi pu assister à des concours de pompes, du cul à l’air, des roulages de patins, et des dégustations de bière. Pendant ce temps, Eliud Kipchoge était déjà en train de mater Stade 2 bien au chaud dans son canapé après avoir plié l’affaire en 2: 03: 32, à 35 secondes du record du monde. Mais bon c’est facile, lui ne s’est pas arrêté pour faire des pompes.
Bridge The Gap Berlin 2017 c’était donc très chouette. On se dit qu’au fond c’est quand même pas si mal de passer un week-end avec des potes de Russie, du Mexique ou des Etats-Unis qu’on a l’occasion de voir uniquement lors de ce genre de rassemblements pour célébrer une passion commune : la course à pied. Un grand merci aux Berlin Braves pour l’organisation, au Mint Running Club pour le soutien, à Aire Libre pour l’inspiration, et aux Running Junkies pour l’alcool. Et le pire dans tout ça c’est que ça nous a convaincu de nous inscrire au marathon de Copenhague en Mai. Affaire à suivre, en attendant c’est le Roi Berlin.
Photos :
Jeremie Roturier
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