Qui a inventé le tapis de course ? Pourquoi c’est vraiment de la merde ? Quelle est la seule vraie excuse pour courir sur un tapis ?
Jolie Foulée vous livre sa vérité biaisée sur l’appareil de fitness le plus populaire au monde.
Idée de génie ou invention du diable ?
Les premières machines pour courir sur place sont apparues dans les années folles autour de 1920. C’était (déjà) un gadget hors de prix que les gens s’achetaient pour décorer leur salon et se donner un genre « sportif moderne ». A cette époque, les gens utilisaient aussi les tapis roulants pour faire courir leurs chiens. Court, bâtard, court !
Puis en 1968, William Staub, ingénieur mécanique américain, développe le premier tapis grand publique : le PaceMaster 600. Vous vous dites sûrement que l’inventeur du « treadmill » devait être un féru de course à pied et ba pas du tout. Après investigation, l’inventeur du tapis de course était en fait un passionné de bowling…
M. Staub a simplement vu dans cette instrument de Satan l’opportunité de se faire un max de thune. Heureusement, il est mort en 2012 et ne risque plus de venir salir notre sport avec une autre de ses inventions à la con.
C’est « au début des années 80… » que l’utilisation du tapis de course se démocratise avec la naissance de l’Aérobie. Merci les Eighties de nous avoir données les tenues en Lycra mais vraiment le tapis de course, on s’en serait passé.
La seule bonne raison de courir sur tapis
Vous imaginez peut-être qu’on va vous parler d’intempéries, de températures négatives, de canicule, de pic de pollution ou on ne sait quelle autre excuse bidon pour vous conforter dans l’idée d’aller courir sur une machine plutôt que dehors à l’air libre. Détrompez-vous.
Il n’existe qu’une seule et unique bonne raison de courir sur un tapis plutôt que sur la terre ferme : si vous êtes astronaute en mission dans l’espace !
L’absence de gravité dans une navette spatiale oblige les astronautes à pratiquer 2h30 de sport par jour pour limiter la perte musculaire et osseuse au cours de leur séjour en apesanteur. Le choix d’activités sportives dans l’espace est relativement restreint : tapis de course, vélo stationnaire ou musculation. Entre la peste ou le choléra on choisira le tapis roulant.
Voilà donc la SEULE raison légitime d’utiliser un tapis roulant. Sinon, si il pleut, on met une veste imperméable et on va courir ! Si c’est la canicule, on se lève à 6 du mat’ et on va courir ! Si il caille sa race, on met des gants et on va courir ! Et si il y a un pic de pollution ?! ON-VA-COU-RIR !
Le tapis c’est le début de la fin
Le tapis est un simulateur de course. Comme il existe des simulateurs de vol, de Formule 1 ou de chirurgie à cœur ouvert pour apprendre à opérer des machines complexes et onéreuses mais surtout des machines qui au moindre faux-pas pourraient coûter la vie. Or, la course à pied n’est pas complexe (un pied devant l’autre), la course à pied n’est pas onéreuse (une paire de grolles par an) et la course à pied n’est pas dangereuse (une poignée de morts par an, grand max). Alors pas besoin d’un foutu simulateur !
Courir sur tapis c’est courir isolé de tout et donc se détacher de son environnement. C’est refuser la petite poésie qui accompagne chaque sortie de course à pied : le souffle de la vitesse sur le visage, la chaleur d’un rayon de soleil sur la nuque, le picotement du crachin sur les cuisses, les lumières de la ville qui s’éveille ou le dénivelé spectaculaire d’une montagne, l’odeur du bitume chaud ou le parfum d’un sous-bois, le creux des pavés sous les pieds, le crissement des cailloux…
Voyez-vous, l’invention de William Staub n’est que la première étape d’un triste futur. Un futur où les gens (si on peut encore appeler ça des gens) courront tous dans des espaces clos en portant des casques de réalité augmentée pour s’imaginer courir dans des mondes de jeu vidéo. Ils se créeront des avatars pour faire la course contre un ordinateur ou contre d’autres avatars derrière lesquels se cacheront des personnes qu’ils ne verront jamais de leur vie en vrai. Il n’y a qu’à regarder la terrifiante réussite des vélos d’appartement Zwift.
Alors la prochaine fois, avant de monter sur un tapis roulant, demandez vous quel futur vous voulez laisser à vos enfants.