Lassée de rentrer la queue entre les jambes des grandes courses parisiennes, c’est en terre Picarde que la Team Jolie Foulée a envoyé un émissaire terrasser les coureurs pour LA course de la rentrée. Après sa performance remarquée en Andorre en terminant dernier valide après avoir raté le départ d’une petite heure, et encore plus remarquée au 1er Raid International Jolie Foulée (record du temps passé à chercher l’homme au bob dans le Parc des Buttes Chaumont), il compte bien profiter de ce vécu pour porter haut les couleurs du gang.

Pour commencer, car on se doute bien que vous n’êtes jamais allé en Picardie, et on comprend pourquoi maintenant, quelques précieux conseils pour situer Orry-la-Ville : « Vivre à Ory la Ville ». À seulement 19min de la Gare du Nord, cette commune nichée en plein cœur de la fameuse forêt de Chantilly bénéficie d’un terrain de jeu incroyable pour pratiquer le Trail. Attention, ici il n’est pas question d’en chier avec le dénivelé. On a assez donné au pays des cigarettes et de l’alcool détaxés. Pas de difficulté particulière, mais une fois de plus pas préparé, c’est en misant sur la fraîcheur mentale que Kevin s’attaque à l’Orrygeoise.
Tout d’abord, l’Orrygeoise c’est quoi ? Pour commencer, c’est un site en ligne depuis les années 90 : http://www.orrygeoise.fr/ mais qui reste parfaitement fonctionnel, à se demander pourquoi Nike se fait autant chier pour celui du 10KM Paris Centre.

Orrygeoise Orrygeoise Orrygeoise

Cinq courses au programme : un petit km pour les 10/11 ans, un 2,5km, un 5km, un 10km sur lequel nous nous sommes alignés, et un 20Km pour les plus hard de la région. Préférant passer du bon temps au gymnase utilisé pour l’occasion, et surtout de la collation gracieusement offerte sur le village, la Team Jolie Foulée (c’est à dire Kevin), manque le départ du 1km et du 2,5km. Puis il faut dire qu’il avait autre chose à foutre que de regarder des gosses courir, vous l’aurez bien compris. Le départ du 5KM est sur le point d’être donné. Pas de puce, pas de sas, mais une belle ligne de départ tracée à la craie. Et surtout le gratin des clubs d’athlétisme de la région. On avait misé sur cette course pour vous ramener un trophée. Le coup est rude. Une fois lavé l’affront, nous assistons au départ du 20KM depuis les gradins pleins à craquer. Comme vous pouvez le voir, les organisateurs ont mis les petits plats dans les grands pour cette distance. Voyant les débardeurs, petits shorts, et chaussures Salomon aux pieds du groupe de tête, la team Jolie Foulée ne regrette pas d’avoir finalement opté pour le 10KM.

Après 1h d’attente à regarder les départs des autres distances, et 2 cafés enfilés au PMU idéalement situé pour l’occasion, les coureurs du 10KM sont appelés à rejoindre le sas. Entouré de vieux et de paires de Kalenji, Kevin se demande vraiment ce qu’il branle ici. Pas le temps de tergiverser que le coup de feu est donné. C’est dans une ambiance digne du meeting Areva que Kevin s’élance. Placé en retrait dans le sas, il préfère démarrer doucement. Faute de mieux. À peine 300 mètres parcourus, il comprend que la victoire va être difficile à décrocher. Pris au milieu d’un groupe de quarantenaires, c’est dans une franche rigolade qu’il atteint le premier kilomètre. Le groupe de turbulents n’en manque pas une. À l’approche d’un feu rouge, et ne sachant pas si la route avait été coupée, l’un d’entre eux en profite pour glisser un « Hey les gars merde on doit s’arrêter ou pas ? » Explosion de rires dans la foule. S’en suit une série de « vivement l’apéro », « quelle connerie putain ! » et autres nom d’oiseaux. Une stratégie parfaitement huilée pour nous faire sortir de la course. Certains souffrent, d’autres connaissent un second souffle, le peloton explose. Sans difficultés particulières, alternant champs, chemin et forêt, Kevin arrive au 7ème kilomètre. Un tournant. Une côte digne du mont Ventoux sur 400 mètres. Assez pour enrayer la machine, Kevin hésite même à marcher. « Il reste moins de 3 kilomètres, je ne vais pas lâcher maintenant putain ! Ben m’a tant influencé que ça pour que je devienne un coureur en slowmotion comme lui ? ». Face à ce terrible constat, Kevin fonce vers la ligne d’arrivée avec une foulée digne de Mo Farah. En moins aérien. Et en plus lent.

Orrygeoise Orrygeoise Orrygeoise Orrygeoise

Kevin finit le 10KM de l’Orrygeoise en 50’33, lessivé. Arrivé trempé, une vieille dame prend tout de même le soin de récupérer le dossard dans un aussi mauvais état que lui. Le manque de lucidité se faisant trop présent, il se laisse faire sans broncher. Mais après coup, bordel c’est quoi le projet ? Probablement une collectionneuse. Cette course n’est définitivement pas comme les autres. Une fois réhydraté, le chef est prêt à vous régaler aux cuisines. Concentré, déterminé, affûté, on a préféré ne pas aller le faire chier. Les animations sont au beau fixe. Le speaker en profite pour faire le tour du village départ pour nous refourguer le fameux panier garni. Mélangeant rillettes, saucissons et vin rouge, nous résistons tant bien que mal à la tentation. L’heure est venue de quitter le village départ, non sans un passage devant la boîte. Une fois de plus, nous repartons sans podium en direction de Paris, mais avec un nouveau t-shirt à arborer fièrement au restaurant.

Orrygeoise Orrygeoise Orrygeoise Orrygeoise Orrygeoise Orrygeoise

Kevin Calderan pour Jolie Foulée

Partager sur Facebook
Partager sur Twitter
Partager sur WhatsApp
Articles similaires