Il est 14:37 ce dimanche 1er décembre à Lyon, Romain Gisselbrecht, dit « La Teigne » vient de franchir la ligne d’arrivée de la 66e édition de la SaintéLyon. Plus de 9 heures après Cédric Fleureton le vainqueur et 4 heures après Kévin Kalchoge. Ce n’est pas sans mal qu’il est arrivé au bout de cette aventure, on a voulu en savoir un peu plus sur sa course et avoir la réponse à la question que tout le monde se pose : Pourquoi ? Confessions sans (ta)boue.

Bonjour Romain, comment ça va après l’enfer du Forez ?

Salut coach. Ça va étonnement très bien à J+4 tant au niveau de la tête que des jambes. La fin de journée de dimanche n’a que partiellement existé, j’étais ailleurs et me suis couché à 21h00 pour un non-stop jusqu’à 10h le lendemain. J’ai douillé mardi pour aller au taff, c’était pas drôle de prendre le métro et les escaliers. Le pire c’était les premiers pas après m’être assis, j’étais raide comme la justice. Mais depuis j’ai retrouvé des jambes et le vélo quotidien me fait du bien. Je suis surpris par contre que la tête ait aussi bien tenue, surtout au niveau de la fatigue. Bon sinon j’ai remis l’attelle à la cheville gauche, ça c’est un autre chantier.

Raconte-nous comment tu t’es préparé, ou plutôt comment tu t’es non-préparé ?

Après l’entorse à Chamonix fin août, j’ai sucré une pause-dej par semaine chez le kiné qui m’a hyper bien remis. Du coup, j’ai pu commencer à borner début octobre mais par gourmandise j’ai fait trop, trop vite. Avec le stress de me dire que je partais pour un 76 bornes, j’ai voulu charger l’entraînement mais j’ai surmené mon corps d’enfant. Alors que j’étais sur une bonne phase, j’ai souffert d’un TFL à 3 semaines de la course. Résultat, j’ai couru 15 pauvres kilomètres à 20 jours de l’échéance. Hyper optimal. J’arrivais à Saint-Etienne en forme, mais sous-entraîné. Ou l’inverse, ça se lit dans les deux sens. Par contre j’avais les crocs d’y aller dans cet inconnu, je voulais me tester surtout au niveau mental et j’étais respectueux de la distance, je veux dire par là qu’à aucun moment j’ai sous-estimé ce qui nous attendais. Juste une envie folle d’y aller.

Que s’est-il passé pour que tu mettes 15h07 pour faire 76km ?

Il y a eu deux points de quasi non-retour. Le premier à quelques mètres du ravito de Sainte-Catherine au kilomètre 31 : ma cheville gauche twerk alors qu’on descendait sur un chemin caillouteux mais couvert de boue où c’était impossible de lire le relief. Je sens que ça chicote sur le coup mais sans grosse douleur donc je me dis que ça va le faire. Et puis on continue et ça refroidit petit à petit jusqu’à ce que ma cheville ne serve plus à faire grand chose. J’arrive à trottiner jusqu’au kilomètre 55, moment où mon genou gauche se bloque complètement du fait que je compense depuis 20km. De là, impossible de relancer une foulée, obligé de boiter et de traîner la patte, c’est là que j’ai compris que ça allait être très long. Y a qu’à regarder mon Strava pour comprendre : du 65e à l’arrivée, il n’y a pas un kilomètre en moins de 15 minutes. Et mention spéciale pour l’enculé du kilomètre 75 dans Lyon où on enchaîne les escaliers : 37 minutes. Je ne te fais pas de dessin. En fait, je mets plus ou moins 8h pour faire 50 bornes puis 7h pour en faire 26.

SainteLyon

A quel moment tu t’es dit que c’était bon pour la santé de continuer cette SaintéLyon ?

En quittant Chaponost au 65e kilomètre je pense que c’est là où  j’ai atteint le max de la douleur et je me souviens m’être dit que c’était assez con d’être allé jusque là dans cet état. Il restait environ 10 bornes donc presque 3 heures pour mon allure à ce stade, mais je savais que j’allais aller au bout de la SaintéLyon. J’ai débranché le cerveau, c’était The Walking Dead. J’ai demandé aux gars de me retrouver à 3 bornes de l’arrivée parce que je n’avais plus rien à bouffer et je sentais que ça devenait vraiment dur. Ils m’ont récupéré dans un sale état mais ça m’a fait un bien fou de les avoir pour la fin.

Est-ce que cela te donne encore plus envie de courir l’UTMB après en avoir autant chié sur la SaintéLyon ?

Alors la course UTMB je n’y suis pas du tout encore et après une expérience comme ça j’ai même encore plus de mal à appréhender comment passer 2 nuits dehors. Un jour peut-être, j’aime bien l’aspect introspectif d’être dans sa course et tout est accentué par la nuit. Par contre l’objectif premier de cette SaintéLyon c’était de chopper les 3 points ITRA pour en avoir suffisamment pour une OCC 2020. C’est plus court mais le profil est beaucoup plus exigeant. Il faudra de toute façon passer par le tirage au sort !

Est-ce qu’à un moment dans la course tu as eu une jolie foulée ?

Non, et j’en suis sûr. L’idée c’était d’aller à l’économie totale pour éviter une fin de course catastrophe mais c’est raté. Quand je vois Kevin Kalchoge terminer à grandes enjambées, je suis admiratif, j’arrivais à peine à marcher droit !

SainteLyon

Achevez-moi qu’on en finisse !

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Romain aurait peut-être dû rester dans le Renault Trafic de Michel

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Quand tu vois le bulletin météo de la SaintéLyon

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La sortie c’est par là.

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Restos du coeur 2019

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