COURIR SOUS LA NEIGE: IDÉE DE GÉNIE OU PIÈGE À CONS?

La période des fêtes est en général redoutable pour l’enthousiasme des runners. Après 5 repas de quatre heures enchaînés, 76 escargots dévorés, 16 vieux embrassés et 347 flutes de champagne avalées, pas simple de se remettre à la course à pied. À moins de se trouver dans l’hémisphère Sud, le mercure n’aide pas non plus à se motiver…

Tandis que Pépé roupille sur le canapé, la neige se met à tomber lorsque vous risquez un regard par la fenêtre. Un élan de lucidité vous traverse soudain l’esprit. L’équation est simple. Regarder un nouvel épisode de l’intégrale d’un Dîner Presque Parfait que vous avez eu à Noël ou prendre ses jambes à son cou et affronter les chutes de neige que Joël Collado n’avait pas prévu à la météo?



La réponse à la question ne faisant pas l’unanimité parmi les écrivains de Jolie Foulée (Idris ne plaisante pas avec Un Dîner Presque Parfait), nous n’aurons aucun parti pris. Pour certaines raisons il vaut mieux privilégier le Juste Prix. Pour d’autres, une sortie sous la neige s’apparentera à une résurrection. On vous en prie.

Pas besoin d’être diplômé de Polytechnique pour s’en douter, l’écueil majeur à aller courir sous la neige c’est qu’on se les gèle. Le froid est un des principaux ennemis des runners et, on peut le dire, le plus grand ennemi des runners frileux. Deux options. Soit retourner le garage de vos parents et ressortir les vieilles doudounes qui ont eu leur heure de gloire sur les pistes il y a trente ans. Soit privilégier une tenue légère et chaude. La technologie Breath Termo de Mizuno joue ce rôle avec une deuxième couche pour parer les flocons.  Il va sans dire que la seconde solution confère une plus grande liberté de mouvement, ce qui demeure un avantage certain.
Les amateurs de glissades aiment courir sous la neige. Les autres non. Chaque foulée est cruciale, chaque pas est un piège à déjouer. Une seconde d’inattention, votre pied se dérobe et vous vous retrouvez lamentablement étalé dans la neige. Pour éviter ce genre d’humiliation, le choix du matériel est déterminant. Les Salomon S-Lab Sense 2 vous permettront d’évoluer à merveille sur des surfaces peu accueillantes. On ne se fout pas de votre gueule, ce sont celles de Kilian Jornet.
En plus d’être très contraignante pour les articulations et les chevilles, la course à pied sous la neige a un effet laxatif sur certains sujets. Notre expérience personnelle démontre que le froid peut jouer de mauvais tours au transit (rappel des faits dans notre article: « Comment foutre en l’air un run en 5 minutes?« )
Il est en outre difficile de maintenir un niveau de performance décent sur une telle surface. En courant sous la neige on consomme environ 2,5 fois plus d’énergie que lors d’une sortie normale. Le sol est glissant, irrégulier et il vous faut parfois piocher pour avancer. N’espérez pas battre votre record de vitesse, efforcez-vous plutôt de maintenir une allure régulière.



Avec un esprit un peu plus aventurier, courir sous la neige peut devenir un vrai plaisir. La sérénité du silence environnant et les paysages uniques procurent des sensations incomparables. Ce n’est pas le valeureux marathonien suisse Viktor Röthlin qui va nous contredire: « Il est agréable d’être le premier, à l’exception d’animaux sauvages, à laisser des traces sur un chemin. » Si sa prose n’a pas suscité un tel tollé que la demande en mariage de Raymond Domenech après la piètre élimination de l’Équipe de France lors de l’Euro 2008, elle soulève cependant de nombreuses interrogations: de quelles traces parle-t-il? Que faire si quelqu’un a déjà laissé des traces avant nous sur un chemin? Faut-il toujours être le premier à laisser sa trace? Cela a-t-il un impact sur tout engagement marital? Sur ce coup, il ne semble pas avoir mesuré la portée de son affirmation. 
Si l’on peut voir le mauvais côté de la chose, on peut également en voir le bon.  Les terrains difficiles ne sont pas que traumatisants, ils vous aident aussi à améliorer votre technique de course. En tentant tant bien que mal de vous tenir en équilibre, vos jambes se muscleront. Faites le test chez vous en versant du liquide vaisselle sur le carrelage, vous verrez.
Vous n’avez pas assez de thunes pour partir une semaine au ski? Pas de souci. Courrez sur des parcours enneigés, vous vous serez tout autant dépensé et vous aurez économisé pas mal d’argent pour payer un bon Flunch à votre fiancé(e). 
Une bonne préparation hivernale laisse présager un printemps de haute volée. Trimez quand les conditions sont les plus difficiles pour voler lorsque la saison des courses reprend. La différence se verra vite entre ceux qui ont préféré rester au chaud devant la cheminée et les courageux qui sont sortis courir quitte à se faire engueuler par leur mère pour le rhume attrapé.


La course à pied sous la neige est une pratique qui n’est en soi ni bonne ni mauvaise. C’est vous qui ferez pencher la balance du bon ou du mauvais côté pendant cette période des fêtes. Avec une belle motivation, une foulée agile et un entretien sérieux de vos chaussures (nettoyez-les avec un chiffon, retirez la semelle intérieure et fourrez-les de papier journal pour absorber l’humidité), vous êtes dans le vrai. Si vous sortez en revanche en Atémi, sans entraînement et que vous avez une jambe plus courte que l’autre, attendez-vous à déguster.




Pour ceux qui n’ont rien à faire de nos conseils, il y a toujours cette super course: La Corrida des Perce-Neige dans la célèbre ville de Montbliart le 29 Mars prochain. Pour plus d’infos, contactez directement Mike, c’est lui le boss: michael@lescoureursdelathure.be





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