Nous allons nous pencher sur ce mal dont les médias ne parlent pas, un syndrome qui frappe de nombreux coureurs après l’épreuve du marathon : le coup de blues. Pour mieux comprendre et combattre cette maladie, Jolie Foulée troque son short papillon pour revêtir sa tenue d’infirmier coquin.
DIAGNOSTIQUE
Tu as couru un marathon dans les semaines passées, nous nous sommes peut-être même croisés sur celui de Paris ou de Boston, et depuis cette prouesse (ou catastrophe) tu te sens un peu « chelou »?
Quand tu croises tes semblables qui trottinent dans la rue, tu ne les envies plus du tout ?
A ta fenêtre, le printemps fleurit les anémones mais dans ta tête ce sont plutôt les Fleurs du Mal qui bourgeonnent ?
Ne cherche plus, tu es en proie au spleen du marathonien. Rien de grave, annule ton rendez-vous chez le généraliste, on va te débarrasser de ces vilaines idées noires et te faire voir à nouveau la vie en rose.
LES CAUSES
1) Les acides qui rendent amer
Le petit coup de mou ressenti après une épreuve de longue distance peut venir d’une acidose métabolique c’est-à-dire d’une baisse du pH sanguin dû à l’effort traumatique. Mais dit moi Jamy, c’est quoi ce bordel ? En fait c’est simple, à petite dose les déchets produits par les muscles donnent des courbatures mais en quantités plus importantes ils peuvent donner envie de se défenestrer. Aïe!
2) La perte de repère
Futur marathonien, tu as passé un tiers de l’année à t’entraîner, à planifier tes semaines en fonction de tes sorties et à tout envoyer bouler à « après mon marathon ». Cette routine c’était un peu ton bébé. Tu regardais grossir tes mollets comme les futures mamans regardent pousser leurs ventres. Puis ça été l’accouchement, des longues heures à pousser le bitume derrière toi et enfin le petit record tant attendu, les cris, la joie, les félicitations. Les semaines ont passées, les dernières courbatures ont disparues et avec elles l’intérêt de ton entourage pour ton exploit, un vide s’est installé. En fait, tu as le baby-blues (mais sans le gamin qui chiale la nuit c’est déjà ça).
3) Endorphine = grosse déprime
Tu pensais peut-être que ton corps acceptait de se faire traîner sous la pluie en hiver et maltraiter l’été en pleins cagnard sans rien attendre en échange? Naïf. Il fait ça pour avoir son shoot d’endorphine, ce vieux tox! Alors oui tu pratiques le plus beau sport du monde, c’est bon pour ton cœur et ta tête, oui ça te fait te sentir vivant et libre mais tu y es peut être un peu accro mon ami(e). Le problème dans ce cas, c’est que si ton cerveau reptilien a plus son pochon d’opioïdes et bah il se met à trembloter, à avoir l’œil vitreux et à chanter le blues.
4) Notre avis
On en sait rien en vrai, on est un blog de course à pied pas médecins!
LES SOLUTIONS
1) Nouvelles Pompes vs. Coup de Pompe
Rien de tel que l’achat compulsif pour retrouver le sourire et goût à la vie. Craque toi une nouvelle paire de chaussures au quart de ton loyer et dit Adiós à la depresión! Dès l’étiquette arrachée, tu sentiras l’envie de mettre tes deux nouvelles meilleures amies à l’épreuve. Aller hop! Sors ta carte bleue, ressors le short fendu du fond de la panière à linge sale et va gambader le sourire aux lèvres.
2) Se Retrouver un Objectif
C’est bien simple, en course à pied, personne n’est plus motivé que celui qui a un objectif. Et plus l’objo est costaud, plus l’assiduité à l’entrainement l’est. Attention, on parle d’un vrai challenge du genre « j’aimerais gratter 2 minutes à mon RP sur semi » et pas « faut que je perde 2kg avant de partir en Croatie ». Maintenant reste à savoir vers quelle distance t’orienter pour la reprise.
Si, passé la ligne d’arrivée du marathon, tu as laissé échapper un « plus jamais je recours cette merde« , on ne te juge pas, mettons la faute sur l’hypoglycémie du moment ou l’hypothermie (ou l’hyper-connerie). On t’invite plutôt à renouer avec une distance plus courte. Va faire sauter un chrono sur 10km par exemple. Tutoyer à nouveau la vitesse et les entraînements nerveux te fera le plus grand bien. Libère toi du blues en lâchant les chevaux!
Si tu t’es plutôt dit « plus jamais je recours cette merde » et 15 minutes après « je peux faire mieux« . C’est pas parce que tu as couru un marathon que t’en a fini avec cette saleté de course. Eliud Kipchoge est passé à 25 secondes près du premier sub-2h, pourquoi n’essayerais-tu pas de passer sous la barre mythique des 3h00, hein ?!