ON Y A ECHAPPEE BELLE : 4 JOURS AVEC HELLY HANSEN

Il y a deux semaines, nous étions invités par Helly Hansen à prendre un bol d’air frais dans les Alpes, à l’occasion de la course l’Echappée Belle. L’occasion pour nous de nous initier aux joies (et aux douleurs) du trail ! Retour sur ces 4 jours au pays des marmottes et de la raclette !

Jeudi : l’épopée

16h : Après un périple de 6h alternant bus, avion, voiture, tractopelle, parachute…, on pose nos valises en gare de Grenoble où on retrouve Olivia, Mélanie et Georgia, 3 journalistes, Hind pour prendre soin de nous, et Stefano le directeur communication de Helly Hansen.

C’est reparti pour une heure de voiture jusqu’au Massif de Belledone et son chalet dans les sapins. Le temps de déposer ses affaires, se rafraichir, tester le confort du lit, tout le beau monde se retrouve autour d’un kir à la châtaigne et de spécialités locales à base de fromage. On fait connaissance avec Barnabé, le chat obèse (néanmoins très mignon de l’hôtel) et on discute du programme du lendemain : l’ultra trail l’Echappée Belle.

Vendredi en classe découverte :

6h : le réveil sonne après une nuit d’un peu moins de 5h. Ça pique mais nous décidons de vérifier si l’adage « l’avenir appartient à ceux qui se lèvent tôt » est vrai. Rien de tel qu’un petit déjeuner copieux pour commencer du bon pied se dit Chantal Goyave en avalant goulument 6 tartines fromage/confiture et 3 tranches de cake au citron. 1h30 sur les routes de montagne sinueuses après, elle regrette amèrement.

La compagnie retrouve Marie du blog Marymaryrunrun pour une ballade initiatique au trail. Objectif : gravir les 5km qui nous séparent de l’une des étapes de la course, encourager les coureurs et redescendre.

On commence l’ascension doucement en marchant pendant que Marie nous prodigue ses bons conseils pour courir en montagne. S’ensuit un débat sur le port des bâtons en trail : pour ou contre ? Théoriquement, lorsqu’ils sont correctement utilisés, les bâtons vous soulagent en montée comme en descente et peuvent préserver 30% de vos capacités lors de votre course.

Si, comme nous, vous êtes novices, on aurait plutôt tendance à dire que si vos bâtons ne sont pas télescopiques alors vous aurez du mal à les attacher à votre sac à dos sans vous prendre les pieds dedans. Gardez les pour le style ou pour neutraliser vos adversaires au départ de la course à base de croche-bâtons ni vu ni connu.

Puis on passe la vitesse supérieure et on commence à courir. Le cœur s’emballe très rapidement, même si on plafonne à 8’ au km grosso modo… Ça monte dur, on peine à respirer, peu habitués par l’altitude, et nos cuisses commencent très rapidement à brûler. L’exercice est très différent d’un run sur le plat. En montagne, le dénivelé et les changements de revêtements modifient sensiblement notre foulée. Les appuis changent constamment (et dévoilent par la même occasion des muscles insoupçonnés très peu sollicités sur le plat) et on doit rester très concentré pour ne pas se tordre une cheville, se prendre les pieds dans une racine, se coincer les orteils entre deux rochers ou glisser dans la boue.

Le tips de Marie : toujours, toujours, TOUJOURS faire de tous petits pas, sans amplitude, avec une foulée médio-pied et placer son poids sur l’avant. Ainsi on conserve beaucoup de réactivité sur ses appuis et on peut rapidement réagir si le terrain est incertain.

On arrive enfin au sommet, on encourage les dizaines de coureurs (dont quelques coureuses) arrivés au ravitaillement du 27e kilomètres :plus que 117 avant l’arrivée les gars (niark niark !).

On engloutit un gratin de ravioles et une tarte aux myrtilles et c’est déjà l’heure de faire le chemin inverse en descente cette fois ! Sourire aux lèvres, on se dit que le plus dur est dernière nous… on se le dit seulement… Car si la montée chauffe les cuisses, la descente les brûle littéralement. Nos chevilles sont mises à mal et on doit redoubler de vigilance pour éviter de se ravaler la façade en chutant.

Le « secret » est le même : petites foulées médio-pied et poids du corps vers l’avant. On évite de se mettre sur les talons et de pencher le buste en arrière, c’est le meilleur moyen de glisser et tomber. Comme en surf ou en ski, on se penche vers la pente qui nous fait peur et on se laisse aller, sans être emporté par la vitesse pour autant.

Une fois arrivés en bas avec toutes nos dents, on ne pense qu’à deux choses : se prélasser dans le bain norvégien de l’hôtel et se délecter d’une raclette au feu de bois.

Chantal craque pour la moustache!

Samedi : de Nelson Montfort à Bear Grills :

Samedi matin, levés à 5h, on est aussi frais qu’une haleine de poney : direction la station du Pleynet pour le départ à la frontale de la « petite » course, la traversée Nord du Massif de Belledone sur 85km (petits joueurs !).

On part ensuite en express vers le village d’Aiguebelle pour assister à l’arrivée des premiers coureurs de l’Ultra Trail. On suit la progression des deux premiers trailers partis avec une balise GPS dans leur sac, sur un écran.

On patiente sagement, une crêpe au Nutella entre les dents et c’est à ce moment précis que Stéfano a une idée un peu folle : rejoindre ce soir, à la tombée de la nuit, l’un des participants au dernier ravitaillement et parcourir avec lui les 14 derniers kilomètres de la course. Chanchan, complètement à l’ouest avec ses 4h de sommeil dans la vue, accepte avec le sourire. Sur le coup de la surprise elle est contente. Elle ne devrait pas.

Un peu avant 9h du matin, après une course de plus de 27h (27h52min et 58sec précisément), Sangé Sherpa, frais comme un gardon, franchit le premier la ligne d’arrivée. Il nous expliquera ensuite qu’il n’a pas dormi et que sa plus longue pause au ravitaillement n’a pas excédé… les 15 minutes. Le moment le plus difficile pour lui ? La fin ! Tenez-vous bien, les 15 derniers kilomètres se faisaient sur le plat (tout est relatif vous verrez) et Sangé n’est pas à l’aise sur le plat, ça le « démoralise » et il « n’avance pas » (propos recueillis par la rédaction).

Sangé Sherpa après 1jour et 1 nuit de run, plus frais que Chanchan après 10km

Quelques cafés plus tard, tout le monde s’attroupe une nouvelle fois sous l’arche Helly Hansen pour accueillir le deuxième finisher. Raul Frechilla boucle ses 144 km après 29h et 24 minutes de course, le sourire aux lèvres. Et pourtant, il revient de loin ! Il nous confiera le lendemain que la course n’a pas été qu’une partie de plaisir. Après être sorti du tracé en pleine nuit, Raul a enchainé les mésaventures : il s’est d’abord perdu, a chuté, il a ensuite perdu un de ses bâtons, a cassé sa lampe frontale et a finalement retrouvé le chemin de la course, au bout de 2h d’angoisse et d’énervement.

Raul Frechilla

La 3e place revient à non pas un, mais 3 trailers qui se sont retrouvés dans la nuit, se sont soutenus et ont fini la course ensemble : un belle exemple de solidarité pour cette équipe improvisée !

Toute la journée, le village d’arrivée de la course a vécu au rythme des arrivées et du son de la cloche des finishers. Pour cette deuxième édition, chaque coureur qui franchit la ligne d’arrivée doit faire retentir une énorme cloche, symbole de la montagne (et trophée de la 1ère féminine de l’ultra trail arrivée en 35h06 min).

A midi, notre véhicule de fonction nous attend pour suivre les traces des coureurs… depuis les airs. Chantal Goyave chausse son casque, fait quelques selfies tous plus horribles les uns que les autres et se prend pour Nelson Montfort, les boucles en moins.

Après un après-midi sous le signe de la détente (spa et sieste au soleil), il est temps pour Chantal de chausser ses Kenosha et sa frontale et de rejoindre le dernier point de ravitaillement de la course, pour son départ à elle, prévu aux alentours de 21h.

Notre coureur, Fifi, est en retard et il a un mot d’excuse de ses parents : il a cassé ses deux bâtons dans la journée et ses pieds se résument à deux lambeaux de peau mycosés.

La bonne humeur de Stéfano est contagieuse, Fifi reprend du poil de la bête et les trois compères partent pour 4km d’ascension. Au bout de 500m, Chantal peste qu’elle n’aurait jamais dû suivre ces deux grands malades et hésite à rebrousser chemin. Elle s’abstient car il fait nuit et elle a trop peur de tomber sur un ours ou sur le frère d’Emile Louis. Ce sera sans conteste les 4km les plus longs de son palmarès : plus d’1h10 au chronomètre. La pente est tellement raide et le sol « accidenté » qu’il est impossible de courir : sur certaines portions de montées, les genoux touchent quasiment le sol.

C’est une délivrance d’arriver au sommet sous les étoiles. On aperçoit trèèèèèès loin, les lumières du village d’Aiguebelle. C’est reparti pour les 10 derniers kilomètres en descente, rythmés par les blagues de Stéfano. Cette fois on lâche les jambes et on se met à courir malgré la boue, les racines, les cailloux, les ornières, les pièges à lapin…

A l’approche du village, Philippe renaît de ses cendres et pour l’ultime kilomètre sur route, on lâche clairement les vannes jusqu’à la cloche finale. Hind et les autres filles de la troupe attendent Stéfano et Chanchan des bières et des hot dogs à la main : amour et cœur avec les doigts sur vous !

L’air de la montagne rend heureux

Dimanche : Podium, arrivée et départ

12h, les finishers sont presque tous arrivés, le podium est installé et il est temps de récompenser les gagnants et les gagnantes des deux courses. Alors qu’on célèbre la victoire de Sangé Sherpa, le dernier finisher de cette Echappée Belle Helly Hansen arrive enfin après plus de 55h de course. Un grand moment d’émotion qui met un point final à ce voyage mouvementé.

Merci Helly Hansen, merci Stéfano, merci Hind, merci Marie ! On est sur les rotules, mais on a kiffé comme jamais et qui sait, un jour nous aussi on sera peut-être au départ de l’Echappée Belle !

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