À peine rentré il y a moins d’un mois, déjà pressé de redémarrer. Au lendemain des Jeux, Vincent Luis était présent mardi dernier au Speed Run hebdomadaire du Nike+ Run Club. Ce dernier étant organisé au stade Charlety, c’était l’occasion parfaite pour nous de pouvoir échanger avec lui sur son ressenti après son escapade estivale en terre brésilienne et de prendre la température pour son avenir. Entretien avec un gars qui sait ce qui fait courir (nager et pédaler aussi) les scarlas.

Vincent, est-ce que Rio est la plus grande déception de ta carrière ?

Ouais. Franchement ouais.

Je n’en n’ai pas eu beaucoup au cours de ma carrière mais honnêtement si je devais n’en garder qu’une seule ce serait celle-ci. C’est surtout celle pour laquelle j’en attendais le plus.

« Rio, c’était super mal fait »

On a rencontré Mahiedine et Dimitri qui nous ont dit que le village Olympique, et plus globalement les JO dans leur ensemble, étaient décevants ? Parle nous de ton expérience à Rio.

J’ai eu la chance de ne pas dormir au village avant ma course et ça je pense que c’était un gros avantage. Maintenant ben voilà faut être honnête, le village c’était ni fait ni à faire. On est arrivés et il n’y avait rien d’organisé, tout prenait du temps. Les déplacements aussi, rien n’était indiqué au restaurant Olympique… impossible de savoir même ce qu’on allait manger ! C’est simple : c’était super mal fait. Après ils étaient débordés certes, mais je suis clairement à dire qu’il ne fallait pas donner les jeux à un pays qui est en galère comme le Brésil. C’est compliqué quoi. En 2024 que ce soit Paris ou Los Angeles, ce sont des villes qui ont les reins solides, c’est déjà de meilleure augure.

Après 4 ans à ne penser qu’à Rio, quelle est la suite que tu souhaites donner à ta carrière ? Tu as un prochain objectif ?

J’aimerai me lancer, en plus du Triathlon, dans la pratique de l’athlé. Pourquoi pas sur l’épreuve du 5000m, en partant sur une échelle d’entrainement de 2 tiers de mon temps pour le tri et le tiers restant pour l’athlétisme. À voir car je ne peux clairement pas lâcher le triathlon et il ne faut pas que je m’en éloigne trop parce que c’est ce qui me fait gagner ma vie encore à l’heure actuelle. Puis surtout parce que c’est ce que j’aime le plus faire !

Donc si je comprends bien, tenter d’être à la tête de deux épreuves en simultané ?

C’est ça. En gros, tenter de me qualifier à Tokyo sur le triathlon et sur le 5000. Je pense qu’il y a moyen et c’est pourquoi je veux me laisser quelques mois et de nombreuses séances d’entrainement pour me décider ou non. En fonction de mes résultats sur la piste bien évidemment hein !

L’athlé c’est un petit kiff que je me fais comme n’importe quel gars qui a envie de se faire plaisir et qui se donne au moins 2 ans pour s’amuser. Donc why not !

« Courir 250km par semaine ne me dérange pas ! »

Comme beaucoup, nous t’avons découvert lors de l’émission Intérieur Sport sur Canal+. As-tu senti un avant/après niveau explosion ?

Grave ! Cela surtout permis d’ouvrir le triathlon à tous les sports parce que je pense que tous les gens sportifs, confirmés ou lambdas, regardent cette émission parce qu’ils découvrent des athlètes et leur intimité sans qu’elle soit trop intrusive. Surtout la partie sur l’entraînement où je n’ai pas honte de dire que courir 250km par semaine ne me dérange pas. Je peux te dire qu’il y en a une paire qui ont été choqués ! Il y a par exemple des gens de l’Équipe de France de Hand qui sont venus me voir et qui m’ont dit « t’es un malade » !

Même dans d’autres sports ! Aux jeux Charline Picon (ndlr : championne Olympique de voile) est venue pendant deux heures, elle m’a parlé de mon entrainement alors qu’elle venait de décrocher l’or et que moi je venais de faire 7ème ! J’me suis dit « Attends, t’as une médaille d’or Olympique autour du cou ! » et elle ne me parlait que de l’émission qui l’avait interpellée ! C’est dire !

À la base je ne suis pas trop réseaux sociaux, médias et tout. Je l’ai surtout fait pour le triathlon car je trouve que c’est un super sport qui a besoin de se développer et de grandir. Et si ça doit passer par un investissement par ces biais là franchement je le fais sans problème. Maintenant je joue le jeu car je sens que le triathlon c’est en plein essor et qu’il ne faut pas qu’on loupe le coche.

« Nager c’est chiant »

Course à pied, natation, vélo… C’est quoi le pire ?

(rires) La course à pied !

Tu fais du triathlon car toi aussi tu trouves que courir c’est chiant ?

Franchement ouais ! Quoique, même juste nager aussi c’est chiant !

On t’a vu mettre des raclées en Cross alors que ce n’est pas ta discipline. Quand est-ce que tu débarques au Tour de France ?

Maintenant que je vois que certains montent le col du Ventoux en courant je me dis que je pourrais clairement y aller (rires) ! Faire un peu de vélo avec eux ça pourrait être marrant ouais ! Après il faut avoir une équipe et tout… Mais bon ça serait vraiment drôle !

VINCENT LUIS CROSS

« Laisse pas trainer ton fils, si tu ne veux pas qu’il glisse. » – NTM

VINCENT LUIS RIO

« Faut qu’tu te dises que, tu peux être le prince de la ville si tu veux ! » – 113

Nike organise les 10KM Paris-Centre le 2 Octobre prochain. Ça te dirait de participer ?

Ce n’était pas encore officiel mais je peux te dire que je participe ! Je suis Pacer pour cette édition !

On a une grosse dream team sur le départ. Du coup, si tu veux nous Pacer c’est avec plaisir ! On va boire des bières après en plus.

Ouais ça marche ! (rires)

« Kiffez »

Ces derniers temps on peut apercevoir que le triathlon devient de plus de plus tendance. Aurais-tu des conseils à donner à ces personnes qui veulent se laisser tenter par l’aventure ?

Un des points super importants du triathlon c’est que vous avez la chance de pouvoir faire ce que vous voulez ! Si un jour vous n’avez pas envie d’aller nager, bien n’y allez pas et allez courir ou faire du vélo. Et vice versa ! Ne vous prenez pas la tête avec trop de plans d’entraiment etc… Faites ce que vous avez le temps de faire et surtout quand vous avez envie de faire quelque chose : faites-le. C’est l’avantage du triathlon, alors n’en faites pas une contrainte et kiffez.

Chez Jolie Foulée on fait régulièrement des playlists. Toi, avant de rentrer dans les sas de départ, t’es plus Cheb Mami ou les Spice Girls ?

Je suis très branché rap Français, surtout les gros classiques d’avant les années 2000. À l’ancienne ! Actuellement j’écoute pas mal Jazzy Bazz, mais I am ne reste jamais bien loin dans ma liste de lecture.

Donne-nous ta définition d’une jolie Foulée.

Pour moi une jolie foulée c’est l’histoire d’un mec super affuté avec un short de demi fond, d’une paire de pointe chanmé et d’une belle piste bien bleue. Et que ça glisse, et vite.

Si je devais citer un athlète, ce serait Venuste Niyongabo.

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« Ici, le rêve des jeunes c’est la Golf GTI, survete Tachini. Tomber les femmes à l’aise comme many. » – I am

Merci à Vincent pour l’interview et sa bonne humeur.

Tokyo c’est dans 4 ans certes mais vu le programme chargé qui l’attend, demain c’est finalement pas si loin que ça !

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